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Ramallah n'attend plus rien de Barack Obama
Publié le 20/03/2013 à 21:07
Des incidents ont éclaté mardi à Ramallah entre la police palestinienne et des dizaines de manifestants protestant contre la venue cette semaine du président américain Barack Obama.
Les Palestiniens sont sceptiques quant à la venue de Barack Obama.Pendant qu'Israël pavoise en l'honneur d'Obama, les Palestiniens ne cachent pas leur déception.
À Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, où Obama doit rencontrer jeudi Mahmoud Abbas, des pancartes interpellent le président américain: «Obama, pas la peine d'apporter ton smartphone, on n'a pas de 3G en Palestine.» En début de semaine, des manifestations contre la visite d'Obama ont été dispersées par la police palestinienne.
Il est peu probable qu'Obama lise ces pancartes ou aperçoive des manifestants, puisqu'il doit se rendre en hélicoptère jusqu'à la Mouqataa, le siège du gouvernement de Mahmoud Abbas. Il ne devrait pas non plus traverser la «barrière de sécurité» qui sépare Jérusalem de la Cisjordanie, ni passer entre les tours de guets de béton du point de passage de Qalandia.
L'Autorité palestinienne n'a fait hisser des drapeaux américains qu'à l'intérieur de l'enceinte de la Mouqataa, en partie pour éviter des images de bannières étoilées brûlées ou déchirées. Mais dans les rues de Ramallah, l'atmosphère est en général plus à l'indifférente qu'à la colère.
Les espoirs se sont évaporésL'Autorité palestinienne se montre d'un silence inhabituel. Si l'on n'attend pas d'Obama une relance du processus de paix, le président américain pourrait, selon des sources diplomatiques, offrir un supplément d'aide financière dont l'Autorité palestinienne, au bord de la cessation de paiements, a le plus grand besoin.
Pour le reste, les espoirs qu'avait fait naître Obama au début de son premier mandat, quand il avait demandé aux Israéliens de geler la colonisation, se sont évaporés.
Nabil Shaath, l'un des principaux négociateurs palestiniens, qui fut de toutes les conférences de paix, d'Oslo à Camp David, a résumé la déception des Palestiniens: «Il y a quatre ans, Obama… avait gagné les cœurs des Palestiniens avec ses positions engagées, sa vision et son courage», a expliqué Nabil Shaath dans une tribune publiée par le quotidien israélien Haaretz. «Malheureusement, après ce discours, le président Obama a eu l'air d'abandonner son objectif. Ce qui signifie le retour à la normale: exercer une pression sur un peuple occupé, et récompenser la puissance occupante…»
Le député indépendant Moustapha Barghouti a été plus direct: «Soit la colonisation s'arrête immédiatement, et cela ouvre d'autres possibilités, soit on peut dire adieu à la solution à deux États», a-t-il expliqué dans une conférence de presse mardi. «La seule chose que les Israéliens attendent des Palestiniens, est qu'ils acceptent de s'autogérer dans des bantoustans. Ce qu'aucun dirigeant palestinien n'acceptera jamais.»