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Une impitoyable Vieille Dame
Publié le 12-02-2013
Solide et réaliste, la Juventus de Turin a douché l’enthousiasme du Celtic Glasgow (0-3), mardi lors des 8es de finale aller de la Ligue des Champions. Les Bianconeri ont déjà un pied et neuf orteils en quarts.
Celtic Glasgow – Juventus Turin : 0-3Juventus Turin : Matri (3
e), Marchisio (77
e), Vucinic (83
e).
On lui promettait l’enfer. Il faut croire que cette Juve, inoxydable, résiste aux flammes les plus chaudes. Jamais en effet une équipe italienne ne s’était imposée au Celtic Park, cette bouillante forteresse de 60.000 spectateurs, procurant l’une des plus belles ambiances du continent. Intraitables défensivement, terriblement efficaces offensivement, les Transalpins ont réécrit l’histoire avec autorité, se traçant par là même une voie royale vers les quarts de finale. Tourmentée ces dernières années, la Vieille Dame a encore de beaux jours devant elle et, mardi soir, l'a clamé haut et fort.
Il n’y avait sans doute pas pire scénario, pour le Celtic, que cette entame de match. Alors qu’à deux reprises déjà, les Ecossais avaient frappé au but, Matri exploitait avec malice une bévue d’Ambrose pour percer la muraille verte et blanche. Sur le coup, l’arbitre ne semblait pas voir le ballon franchir la ligne, mais Marchisio, à l’affût, avait éclairci les choses d’une frappe à bout portant (0-1, 3
e). Un coup de poignard qui, à défaut de calmer les ardeurs locales, les décuplaient. Souvent brouillons, toujours généreux, les « Bhoys », poussés par leur fantastique public, prenaient le but de Buffon d’assaut. De loin, de la tête, voire même d’un retourné acrobatique, Wanyama (6
e, 38
e) et surtout Commons (10
e, 15
e, 28
e) tentaient de rectifier le tir au tableau d’affichage. Hormis une frappe lointaine de Lichtsteiner (43
e), la Juve, en revanche, n’inquiétait guère Forster, le dernier rempart britannique.
Mais logiquement, épuisement physique oblige, la folie locale s’essoufflait progressivement après la pause. Le vaillant Celtic empilait une dernière occasion de but, un tournant mal négocié par Ambrose qui seul face à Buffon, piquait trop sa tête (62
e). Vainqueur de la CAN dimanche, le défenseur nigérian, fautif sur le 0-1, passait du rêve au cauchemar… Marchisio, d’abord, crucifiait le club catholique de la ville de Glasgow en optimisant une remise parfaite de Matri (0-2, 77
e), avant de bonifier une seconde boulette d’Ambrose en décalant Vucinic. L’attaquant monténégrin achevait de dégoûter les Ecossais en ajustant Froster (0-3, 83
e)… Le 5 mars prochain à Turin, pour le match retour, la Juve démarrera avec trois buts d’avance. Un luxe inespéré.
Le joueur du match Mardi soir, c’est le froid réalisme italien qui a prévalu sur la chaleur écossaise. A ce petit jeu,
Claudio Marchisio a été étincelant. L’arbitre chipotait sur le franchissement de la ligne du tir de Matri ? Qu'à cela ne tienne. Le milieu italien, déjà présent au bon endroit au bon moment, coupait court au débat en faisant trembler les filets. Une fois à la 3
e minute donc, même si a posteriori, le but sera attribué fort justement à son coéquipier, puis une seconde fois à la 77
e, pour le but du K.O. Et qui est à l’origine du 0-3 ? Marchisio bien sûr…
On n’a pas aimé Le football est un sport cruel, c’est ce qui fait sa beauté. Mais objectivement, le Celtic et son merveilleux public ne méritaient pas une telle gifle. En première période notamment, les Bhoys de Neil Lennon ont fait preuve d'un remarquable courage et d'une débauche d'énergie formidable... Pour au final, rentrer chez eux les mains vides et les joues toutes rouges. C'est dur. Mais c'est aussi cela, le haut-niveau.
Celtic-Juventus en images :