Irak : 30 morts dans l'attaque du quartier général de la police de Kirkouk
Publié le 03.02.13 | 08h10 | mis à jour le 03.02.13 | 10h16
Quartier général de la police de Kirkouk, une ville du nord de l'Irak-
L'attaque qui a visé dimanche à l'heure de pointe le quartier général de la police de Kirkouk, une ville du nord de l'Irak que se disputent Bagdad et le Kurdistan irakien, a fait 30 morts et 70 blessés, au moment où le pays traverse une grave crise politique.L'assaut contre le bâtiment, entouré de murs en béton anti-explosions, s'est déroulé tôt dimanche, premier jour de la semaine de travail en Irak, à l'heure où les employés se rendaient sur leur lieu de travail en centre-ville.
L'attaque n'a pas été revendiquée mais les insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, visent régulièrement les forces de sécurité dans l'espoir de déstabiliser le gouvernement de Nouri al-Maliki.
Depuis fin décembre, le Premier ministre, un chiite, est au centre d'un ample mouvement de contestation de la minorité sunnite, qui représente environ 24% de la population irakienne. Elle manifeste dans les régions où elle est majoritaire pour dénoncer sa "marginalisation" et pousser M. Maliki à la démission.
L'attaque de dimanche à Kirkouk a d'abord été déclenchée par un kamikaze au volant d'un véhicule maquillé en voiture de police. Il s'est arrêté au poste de contrôle du portail principal du complexe et s'est fait exploser.
Trois de ses complices, vêtus d'uniformes de police, ont ensuite réussi à se faufiler à l'intérieur du complexe, tout en lançant des grenades en direction du bâtiment, avant d'être abattus, selon des témoins. Juste après l'attaque, la police tentait de désamorcer les ceintures d'explosifs que les kamikazes portaient sur eux.
"J'ai vu un véhicule s'arrêter au barrage de l'entrée principale et la police a commencé à le contrôler", a rapporté Khosrat Hassan Karim, un témoin, à l'AFP. "Tout à coup, il y a eu une énorme explosion, c'était terrifiant".
"J'ai vu beaucoup de gens tués alors qu'ils étaient au volant de leur voiture. Je n'avais jamais vu une telle explosion de ma vie", a-t-il poursuivi.
Le quartier général ainsi que les magasins et immeubles d'habitation des alentours ont été gravement endommagés par la détonation et tous les accès menant au centre-ville ont été bloqués par les autorités, selon un correspondant de l'AFP présent sur place.
Mohammed Aziz, qui travaille dans un immeuble de bureaux à proximité du quartier général de la police, a dit avoir perdu deux collègues dans l'attaque.
Kirkouk, où cohabitent Arabes, Kurdes et Turcomans, fait partie d'une bande de territoire du nord de l'Irak, riche en hydrocarbures, que revendiquent Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien. A en croire observateurs et diplomates, cette dispute territoriale représente à terme la plus grande menace pour la stabilité de l'Irak.
Kirkouk, mais aussi Mossoul, un peu plus au nord-ouest, et Touz Khourmatou, également dans le nord de l'Irak, sont à intervalles réguliers le théâtre d'attaques sanglantes perpétrées par les insurgés.
Toujours dimanche, deux membres des Sahwa (Le réveil, en arabe), une milice qui lutte contre Al-Qaïda, ont également été tués, l'un à Tarmiya, au nord de Bagdad, l'autre à Baqouba, également au nord de la capitale irakienne.
Même si elles n'atteignent plus les niveaux connus à l'époque du conflit religieux de 2006-2008, les violences continuent à endeuiller l'Irak de façon quasi-quotidienne.
En janvier, 246 personnes ont été tuées dans des attaques dans le pays, selon un bilan compilé par l'AFP. C'est le mois le plus meurtrier depuis septembre dernier.
AFP
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