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Barack Obama encense Hillary Clinton à la télévision
Publié le 28/01/2013 à 08:09
Obama: «Je voulais juste avoir la chance de dire merci, publiquement, parce que je crois que Hillary restera parmi les meilleurs secrétaires d'État que nous ayons eus».
À ses côtés dimanche soir sur CBS, le président américain a rendu hommage à sa secrétaire d'État, dont la sortie est assombrie par ses problèmes de santé et une audition pénible devant le Congrès.
Correspondante à Washington Était-ce pour lui ouvrir la voie à une candidature présidentielle dont tout le monde parle déjà à Washington, à part l'intéressée? Pour effacer l'impression négative laissée par la sortie un peu ratée de la secrétaire d'État, tombée malade à la fin de son mandat puis forcée de passer ses derniers jours à se justifier devant le Congrès pour les ratés de la crise de Benghazi?
Le président Obama a en tout cas pris la peine d'apparaître avec Hillary Clinton pour une interview conjointe d'une vingtaine de minutes, dimanche soir, à une heure de grande écoute, dans l'émission
60 minutes de CBS. «Je voulais juste avoir la chance de dire merci, publiquement, parce que je crois que Hillary restera parmi les meilleurs secrétaires d'État que nous ayons eus», a déclaré le président des États-Unis, la qualifiant d'«amie» au delà de «la relation professionnelle». «Nous avons eu une belle collaboration ces quatre dernières années, elle va me manquer», a-t-il poursuivi, dans un assaut d'amabilités à l'égard de sa ministre des Affaires étrangères, qui arborait un tailleur fuschia éclatant et de grosses lunettes.
Ni l'un ni l'autre n'ont voulu donner d'indices sur les intentions de Hillary Clinton dans 4 ans, pour la présidentielle. «Vous, les journalistes, vous êtes incorrigibles: j'ai prêté serment il y a quatre jours et vous me parlez des élections dans quatre ans», s'est amusé Obama. Quant à Hillary, elle n'a rien exclu, dans un sens ou un autre. «Le président et moi, nous nous préoccupons énormément de l'avenir de notre pays et je ne pense pas que, ni lui ni moi, nous puissions faire des prédictions sur ce qui va se passer demain ou l'année prochaine», a-t-elle dit.
«Je me rends compte à quel point j'ai eu de la chance»À les observer côte à côte, on avait du mal à imaginer leurs âpres échanges et leurs batailles au couteau de la primaire de 2008. Ils avaient l'air de vieux complices. Mais il était difficile de savoir quelle était la part de spectacle politique dans cette mise en scène de leur amitié. «Quand je suis arrivée à la Maison-Blanche, (la primaire, NDRL) c'était déjà de l'histoire ancienne», a noté Obama, rappelant à quel point Hillary «l'avait aidé» pendant le reste de sa première campagne. «J'avais de l'admiration pour elle». Clinton a pour sa part parlé «de l'honneur extraordinaire» que lui avait fait le président en lui demandant d'être sa secrétaire d'État. «J'ai été surprise, mais j'ai accepté, car si j'étais devenue présidente, je lui aurais demandé de rejoindre mon équipe et j'aurais espéré qu'il accepte», a-t-elle dit, parlant d'une relation «très chaleureuse et très étroite», sans nier «de profondes différences».
La santé d'Hillary Clinton, que la rumeur de Washington disait incertaine, a été évoquée par l'intéressée, qui l'a qualifiée d'«excellente». Comme le journaliste de
60 minutes lui demandait pourquoi elle portait maintenant des lunettes, un détail qui avait frappé les journalistes pendant la cérémonie d'investiture, Hillary a précisé avoir «des effets persistants» qui «diminuent». «C'est un caillot, les médecins me disent qu'il va se résorber», a-t-elle dit. «Je me rends compte à quel point j'ai eu de la chance», a ajouté Clinton, évoquant les conséquences très sérieuses que peuvent avoir les traumatismes crâniens.
S'engager là où l'on peut «faire la différence»Interrogée sur Benghazi où l'ambassadeur américain est mort, Hillary Clinton a répété qu'elle assumait la responsabilité de ce qui s'était passé, mais pensait que les sanctions avaient été prises au bon niveau. Le président lui est venu en aide, expliquant qu'au niveau des décideurs, «vous devez être certains de donner la bonne direction… mais en dernière instance, cela va être un travail d'équipe avec ses succès et ses ratés». «Nous devons améliorer le système pour minimiser les risques», a conclu Barack Obama. Le président s'est défendu contre les critiques de ses adversaires qui l'accusent de renoncement et de passivité en politique étrangère. «Muamar Kaddafi ne serait sûrement pas de leur avis, a-t-il dit, soulignant aussi que «sans le leadership de l'Amérique, les choses n'auraient peut être pas tourné de la même manière en Égypte».
Mais il a souligné son devoir de regarder avec prudence les crises étrangères avant de décider d'y impliquer le pays. «La Syrie est un cas classique. Nous voulons être sûrs que nos actions aident les intérêts des Américains, mais aussi des Syriens et de leurs voisins, comme Israël», avant tout engagement, a-t-il noté, précisant que les États-Unis devaient s'engager là «où ils peuvent faire la différence». «Il n'est pas toujours pas facile de déterminer la bonne réponse» dans un monde «aussi compliqué», a renchéri Hillary, se disant reconnaissante de l'approche «sûre et prudente» du président.