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 La lutte sans fin d'Alger contre les «terros»

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: La lutte sans fin d'Alger contre les «terros»   La lutte sans fin d'Alger contre les «terros» Icon_minitimeJeu 17 Jan - 20:15

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La lutte sans fin d'Alger contre les «terros»

Mis à jour le 17/01/2013 à 20:29 | publié le 17/01/2013 à 20:25

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Cette photo d'un groupe de djihadistes en Algérie a été diffusée sur Internet par Aqmi en 2007.

L'armée algérienne a toujours privilégié la brutalité pour régler ses comptes avec les islamistes armés.

Droite dans ses bottes. L'armée algérienne a démontré jeudi qu'elle n'avait pas changé. L'assaut donné par les forces de sécurité contre le commando d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) s'inscrit en effet dans une tradition de règlement brutal des conflits.

Du massacre de Serkadji, en février 1995, au cours du duquel une centaine de prisonniers islamistes en révolte ont trouvé la mort, à l'affaire des moines de Tibéhirine, où, selon une hypothèse crédible, les religieux français enlevés par le GIA ont été tués lors d'un raid militaire, en passant par les milliers de djihadistes présumés ou leurs proches enlevés par des commandos de la mort pendant la «guerre civile», l'histoire contemporaine algérienne s'écrit dans le sang et les larmes. La violence y est toujours extrême. Elle provient de deux camps qui continuent à se livrer à une guerre sans fin à deux heures d'avion de Paris sur l'autre rive de la Méditerranée.

Plus de vingt ans après le début de l'insurrection islamiste, qui a fait plus de 100.000 morts lors de la «décennie noire», l'Algérie reste, malgré des affrontements sans merci, confrontée à la menace terroriste. Les montagnes de Kabylie où se terrent les maquis djihadistes sont visibles des hauteurs d'Alger. Elles abritent l'état-major de l'émir Abdelmalek Droukdel, le numéro 1 d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) que l'armée n'a jamais réussi à déloger, malgré d'innombrables opérations de ratissage. C'est là que serait élaborée dans la plus grande discrétion la stratégie mise en œuvre sur le terrain par les phalanges sahéliennes. Ces groupes de combattants algériens renforcés par des recrues venues des pays voisins ont le vent en poupe, au point de pouvoir prétendre à une forte autonomie face à la maison-mère de Kabylie. Ils représentent la troisième génération de djihadistes algériens.

Un temps de retard

Les plus anciens dirigeants, comme Mokhtar Belmokhtar, sont des survivants. Ils ont participé au soulèvement massif des années 1990, au ralliement à Oussama Ben Laden après les attentats du 11 Septembre, avant d'imposer leur loi dans le nord du Mali grâce au commerce des otages, aux trafics en tous genres et à des appuis parmi les populations délaissées de la région. Mokhtar Belmokhtar, le chef du commando qui a attaqué le site gazier d'In Aménas, à la frontière entre l'Algérie et la Libye, est un précurseur. Il a commencé sa carrière de guerrier du désert en supervisant en 2003 la première grande rafle d'Occidentaux dans le Sahara. 17 touristes allemands et autrichiens avaient été capturées puis libérés contre une importante rançon. Le retour en fanfare de ses hommes en Algérie après un long exil sème aujourd'hui la confusion.

La facilité avec laquelle la katibat a pris d'assaut un site gazier géré par BP et la Sonatrach, la société nationale algérienne des hydrocarbures, témoigne de l'extrême fragilité du système de surveillance des lieux sensibles disséminés dans le Sud. Comme si l'Algérie, qui fut si prompte à défendre ses sites pétroliers durant la guerre civile, avait un temps de retard devant la menace terroriste.

Céder à la routine

Après avoir privilégié la voie de la négociation avec les groupes armés du nord du Mali, en conflit avec Bamako, Alger a apparemment suivi le virage français en permettant le survol au-dessus de son territoire des avions de chasse français.

Mais jeudi, la presse indépendante algérienne se déchaînait contre le manque de préparation du pouvoir face à la nouvelle donne. «En dépit du climat de guerre à notre frontière, les autorités ne semblent pas avoir pris conscience de voir le conflit se transposer chez nous», estimait le quotidien El Watan.

Intervenant mercredi soir à la télévision, le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a été pour le moins déconcertant. «Les citoyens n'ont pas à s'inquiéter, l'attaque a eu lieu sur la bande frontalière», a-t-il assuré. Décontenancé, Alger aurait ordonné l'assaut pour en finir au plus vite. Ce qui n'est pas une première.

Par le passé, les donneurs d'ordre qui dirigent le régime ont eu souvent, par incompétence ou par calcul sordide, un train de retard sur les événements. En 1997 et 1998, durant la période des massacres de masse, l'armée algérienne s'est distinguée par sa passivité lors des attaques sanglantes contre les villages de la plaine de la Mitidja et des bourgs de la banlieue d'Alger perpétrées par des commandos des Groupes armés islamiques (GIA). À Benthala, elle resta une nuit durant aux portes de la cité pendant que des combattants égorgeaient maison par maison des familles entières. Le pouvoir réussit pourtant à sortir vainqueur de son bras de fer avec l'insurrection.

Repoussés dans des zones peu accessibles, les irréductibles se convertirent aux méthodes d'al-Qaida. En décembre 2007, Aqmi parvient à semer la terreur dans la capitale en lançant des kamikazes contre le siège du gouvernement et celui des Nations unies (41 morts). En privé, des officiels reconnurent qu'ils avaient cédé à la routine. Puis la stratégie du pouvoir a consisté à confiner les salafistes au Sud, de l'autre côté de la frontière malienne. Elle vient de montrer ses limites.
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