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L'extension des colonies israéliennes condamnée à Paris, Londres et Washington
Le 01.12.2012 à 08h12 • Mis à jour le 01.12.2012 à 17h40
Une source officielle israélienne a annoncé la construction de 3 000 nouveaux logements dans les territoires occupés palestiniens.
Le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a appelé, samedi 1er décembre, les autorités israéliennes à "s'abstenir" de mener à bien leur projet de construction de 3 000 logements dans les colonies de Jérusalem-Est et en Cisjordanie. "J'appelle les autorités israéliennes à s'abstenir de toute décision en ce sens et à manifester clairement leur volonté de reprendre les négociations", a affirmé M. Fabius dans une déclaration.
"Des informations font état d'une possible décision du gouvernement israélien d'autoriser la construction de 3 000 logements dans les colonies, y compris dans une nouvelle zone de colonisation en Cisjordanie, à l'Est de Jérusalem", observe M. Fabius. Un haut responsable israélien a confirmé à l'AFP une information du correspondant du quotidien Haaretz faisant état vendredi de l'intention du gouvernement de construire ces logements, en représailles au vote de l'Assemblée générale de l'ONU qui a permis jeudi l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur.
"Si elle était confirmée, cette décision (de construction) serait grave. Elle constituerait un obstacle sérieux à la solution de deux Etats, en portant atteinte à la contiguïté territoriale d'un futur Etat palestinien. Elle saperait la confiance nécessaire à la reprise du dialogue", a souligné M. Fabius.
"Je suis extrêmement préoccupé des informations faisant état des projets du gouvernement israélien d'approuver la construction de 3 000 nouveaux logements" à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, a pour sa part souligné le chef de la diplomatie britannique dans un communiqué. "Le Royaume-Uni conseille fortement au gouvernement israélien de revenir sur sa décision", a-t-il ajouté, rappelant que les "colonies israéliennes sont illégales au regard de la législation internationale".
"Si ces projets étaient menés à bien, ils affecteraient la situation sur le terrain à un point qui rendrait encore plus difficile de parvenir à la solution de la création de deux Etats, avec Jérusalem pour capitale partagée", dans le cadre de négociations de paix avec les Palestiniens, a poursuivi William Hague. "Cela porterait atteinte à la réputation internationale d'Israël et ferait naître des doutes sur sa volonté proclamée de parvenir à la paix avec les Palestiniens", note encore le communiqué.
HILLARY CLINTON CONDAMNE LA DÉCISION ISRAÉLIENNE Hillary Clinton lors d'une conférence à Washington en présence des ministres israéliens de la défense et des affaires étrangères, le 30 novembre 2012
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a également condamné vendredi soir le projet israélien de construction de logements dans les colonies, estimant que cela "faisait reculer la cause de la paix" avec les Palestiniens. "Laissez-moi répéter que cette administration, comme les administrations précédentes, a dit très clairement à Israël que ces activités (d'extension des colonies) faisaient reculrla cause d'une paix négociée" entre Israël et les Palestiniens, a déclaré Mme Clinton lors d'une conférence à Washington en présence des ministres israéliens de la défense, Ehud Barak, et des affaires étrangères, Avigdor Lieberman.Dans un long discours centré sur le Proche-Orient, M
me Clinton a plaidé une nouvelle fois pour une
"paix globale entre Israël et tous les Palestiniens, conduits par leur autorité légitime, l'Autorité palestinienne". "Nous devons tous oeuvrer pour trouver le chemin vers les négociations qui puissent aboutir à l'objectif d'une solution à deux Etats. C'est notre objectif", a martelé la chef de la diplomatie américaine, qui doit quitter son poste en janvier.
Face à un parterre de hauts responsables américains et israéliens devant lesquels elle s'exprime chaque année à Washington, M
me Clinton est ensuite revenue sur toutes les tentatives des administrations américaines successives de convaincre Israéliens et Palestiniens de sceller un accord de paix. Ce processus de paix est au point mort depuis plus de deux ans.
"Je pense que même si vous ne pouvez pas aboutir à un accord complet qui règle toutes les questions incroyablement compliquées, il est dans l'intérêt d'Israël d'essayer. Cela permettrait à Israël de prendre de la hauteur. S'élever au-dessus de la mêlée, c'est le terrain que je veux qu'Israël occupe", a conclu la secrétaire d'Etat américaine.
CONDAMNATIONS ARABE ET TURQUE
Le ministre des affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, le 30 novembre 2011.
Les représentants de 21 pays arabes et de la Turquie ont également condamnés samedi à Istanbul le projet israélien. Les ministres "ont condamné la décision israélienne d'établir 3 000 unités de logements à Jérusalem-est et en Cisjordanie", ont affirmé dans une déclaration conjointe les ministres, réunis pour un forum sur la coopération turco-arabe. "Les ministres ont appelé la communauté internationale à mettre en oeuvre tous les efforts pour stopper les activités d'implantation", ajoute le document, qui souligne également le rejet par le forum de "toutes les agressions israéliennes visant à judaïser (Jérusalem) et en faire la capitale d'Israël".En conférence de presse, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a, pour sa part, dénoncé une volonté israélienne de
"compléter son occupation" des territoires palestiniens.
"Alors que la communauté internationale ouvre la voie à la paix en reconnaissant la Palestine comme un Etat, Israël veut compléter son occupation en poursuivant les mêmes anciennes politiques", a déclaré M. Davutoglu.
"Je veux adresser le message suivant à Israël et au monde: aussi nombreux que soient les projets d'implantation mis en oeuvre, la Cisjordanie et Gaza dans leurs frontière de 1967 appartiennent aux Palestiniens et à eux seuls", a-t-il poursuivi.