Jamel Administrateur
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| Sujet: Barbara, reine de la chanson française Dim 25 Nov - 11:44 | |
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Barbara, reine de la chanson française
Mis à jour le 23/11/2012 à 19:51 | publié le 23/11/2012 à 19:42
Barbara aux Francopholies de La Rochelle, le 18 juillet 1990. Quinze ans après sa disparition, la chanteuse est célébrée avec une intégrale et plusieurs hommages.
Barbara s'est éteinte le 24 novembre 1997. Quinze ans après, son empreinte dans la chanson française est peut-être plus importante que jamais. La chanteuse Daphné reprend ses chansons, La Grande Sophie, Olivia Ruiz ou Camille lui rendent hommage. Autant d'héritières pour cette pionnière, qui fut une auteur-compositrice quand tant d'autres n'étaient que de simples interprètes. Une femme dont le legs inestimable continue d'être découvert génération après génération. «J'ai toujours pensé que son œuvre resterait», explique son neveu, Bernard Serf, représentant des ayants droit de la longue dame brune. Barbara n'avait pas attendu de disparaître pour s'inscrire au panthéon de la chanson française, aux côtés de monstres sacrés comme Brassens ou Brel, les autres grands «B» de cet art singulier. Jeu de pistes
«Force, conviction et engagement» constituent les points forts de son écriture, selon Bernard Serf, et l'explication de son intemporalité. On s'aperçoit aujourd'hui, à la faveur d'une nouvelle intégrale, que l'œuvre pléthorique comportait sa part de mystère. Bruno Haye, chef de projet chez Universal Music, a eu la charge d'assembler le menu de ce magnifique coffret, après avoir réalisé un volume consacré à Georges Brassens l'an passé. Il lui a fallu dix-huit mois afin de concevoir le programme de ces dix-neuf CD qui présentent pour la première fois le travail de la chanteuse dans son exhaustivité. Ce n'était pas le cas des intégrales précédentes (en 1992 puis en 2002). Les premiers enregistrements, réalisés pour les firmes Odéon, Columbia et Pathé-Marconi, sont présentés aux côtés des années Philips, celles de la consécration. Les néophytes se régaleront à la découverte de cette discographie, rangée par ordre chronologique, et les amateurs se délecteront de la présence de pépites inestimables. Notamment cet enregistrement du premier passage de Barbara à l'Olympia, en janvier 1968, dans le cadre d'un «Musicorama» d'Europe 1. «Cette perle rare avait été diffusée en partie à la radio mais était restée introuvable depuis», explique Bernard Serf. Bruno Haye a fini par la localiser dans les entrepôts d'Universal Music, en région parisienne, après des mois de recherche, grâce au témoignage d'une personne présente ce soir-là. «La bande était stockée chez nous, avec la mention écrite en rouge “Propriété d'Europe 1”. Ce qui explique que personne ne l'ait ouverte depuis quarante ans.» C'est sur l'insistance de Lucien Morisse, alors directeur des programmes de la chaîne, que Barbara avait pu se produire en vedette dans le légendaire music-hall, une faveur que Bruno Coquatrix, patron de la salle, ne lui avait pas accordée. Ce document, restitué sur deux CD, constitue le Graal d'un objet qui contient d'autres raretés. Une curiosité: ce spot publicitaire pour la radio où elle chante les louanges de la DS Citroën. Il a été retrouvé à l'issue d'un véritable jeu de pistes. Deux vers inédits de L'Aigle noir Au fil des mois, Bruno Haye, aidé par deux consultants (Jean-François Fontana et Didier Millot), a pu reconstituer le puzzle d'un destin passionnant. «Barbara enregistrait plusieurs versions de chaque chanson», explique son neveu. Il existait ainsi des dizaines de prises inédites de chansons connues. La plus emblématique de toutes, L'Aigle noir, tube de 1970, apparaît pour la première fois avec deux vers inédits: «Au matin, je me suis réveillée/ L'oiseau m'avait laissée seule avec mon chagrin.» S'il a passé la carrière de Barbara au peigne fin, Bruno Haye n'est pas parvenu à résoudre la plus grande de toutes les énigmes: l'existence des bandes studio du projet Lily Passion, avec Gérard Depardieu, qui fit l'objet de représentations scéniques en 1986. «Je ne dis pas qu'elle n'existe pas, je ne l'ai simplement pas trouvée», explique Haye, se faisant l'écho de témoignages certifiant de l'existence de ce document. «Barbara, une femme qui chante», coffret Universal Music, 19 CD, 150 €. | |
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