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Sécurité des synagogues : la grogne de la police municipale
Publié le 10/10/2012 à 07:56
Le SNPM souhaite interdire l'engagement de policiers municipaux dans la surveillance des lieux de culte.
S'estimant «mal protégés» et «mal formés» face à la menace terroriste, les policiers municipaux ne veulent plus assurer la surveillance des lieux de culte.Le ton monte chez les policiers municipaux engagés dans la protection des synagogues, après le démantèlement samedi d'une «cellule» islamiste à Cannes, Torcy, Strasbourg et Paris.
«À la différence de nos collègues nationaux qui ont des gilets pare-balles et qui sont même parfois équipés de pistolets-mitrailleurs, nous sommes sous-équipés et nullement formés pour ce genre de missions à risques», s'exclame Frédéric Foncel, secrétaire général national du Syndicat National des policiers municipaux (SNPM).
Le SNPM a donc demandé au ministère de l'Intérieur «d'interdire l'engagement de policiers municipaux dans la surveillance des lieux de culte».
«Cibles vivantes»«À Nantes et Toulouse par exemple, les effectifs municipaux ne disposent que de bombes lacrymogènes et de simples bâtons de défense face à la menace terroriste, observe Frédéric Foncel. Il est intolérable de nous exposer comme des cibles vivantes. On ne fait appel à nous qu'en cas de coup dur, comme lors des émeutes par exemple, sans que l'on nous propose enfin un vrai statut.»
«Les gouvernements successifs ont régulièrement manifesté leur volonté de considérer la police municipale comme une sous-police, martèle le Syndicat des policiers municipaux. Il n'y a donc aucune raison aujourd'hui de laisser engager des policiers municipaux dans des missions qui relèvent de la compétence exclusive de l'État.»
Troisième force de sécurité publique en France, les policiers municipaux ont plus que jamais soif de reconnaissance alors qu'ils sont de plus en plus sollicités.
En dix ans, le nombre de ces agents a explosé, passant de 4000 en 1984 à près de 20.000 femmes et hommes affectés dans 3500 communes aujourd'hui. Ces effectifs en tenue, déployés pour plus de 90% d'entre eux sur le terrain, représentent 11% de la Sécurité publique. Seuls 40% d'entre eux sont armés.