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 L'ex-majordome de Benoît XVI condamné à 18 mois de prison

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Jamel
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Jamel


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L'ex-majordome de Benoît XVI condamné à 18 mois de prison Empty
MessageSujet: L'ex-majordome de Benoît XVI condamné à 18 mois de prison   L'ex-majordome de Benoît XVI condamné à 18 mois de prison Icon_minitimeSam 6 Oct - 17:44

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L'ex-majordome de Benoît XVI condamné à 18 mois de prison

Mis à jour le 06/10/2012 à 15:41 | publié le 05/10/2012 à 18:47

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Paolo Gabriele (au centre) sur le banc des accusés, au tribunal du Vatican, samedi dernier.

Le procès de Paolo Gabriele n'a pas permis d'éclaircir les mystères de cette affaire. Une grâce du Pape est désormais «vraisemblable».

L'ex-majordome du Pape, Paolo Gabriele, a été reconnu samedi coupable de vol aggravé de documents confidentiels du Vatican. Il a été condamné à 3 ans ans de prison. Une peine immédiatement réduite à 18 mois en raison des services rendus à l'Eglise par ce laïc de 46 ans et de sa reconnaissance d'avoir nui au pape. Le président du Tribunal, Giuseppe Dalla Tore, a également condamné Gabriele au paiement des frais de procédure.

Auparavant, l'ex-majordome, contre lequel le procureur avait requis trois ans de prison, avait affirmé avoir agi «par amour de l'Eglise» et «n'être pas un voleur». «La chose que je ressens avec le plus de force en moi, c'est la conviction d'avoir agi par amour exclusif, je dirais même viscéral, pour l'Eglise du Christ et pour son chef sur la terre. Si je dois le répéter, je ne me sens pas voleur», avait déclaré l'ancien employé du pape, dans une courte déclaration avant que les juges ne se retirent pour délibérer et rendre leur verdict.

L'affaire aura été bouclée en une dizaines d'heures après trois audiences et l'audition de neufs témoins. Les documents volés ont nourri un livre à scandale rédigé par le journaliste Gianluigi Nuzzi. Mais le mystère reste entier.

• Une condamnation sévère?

On peut voir une certaine clémence dans ce verdict, d'autant que Paolo Gabriele devrait pouvoir continuer à travailler au Vatican mais dans une tâche subalterne. L'ex-majordome peut toujours faire appel, mais selon son avocate, Cristiana Arru, il n'envisage pas de le faire, ce verdict étant décrit comme «juste». Étant jugé en tant que citoyen du Vatican, il devra exécuter cette peine dans un établissement italien car il n'y a pas de cellules au Saint-Siège. La polémique, cette semaine, sur les conditions de détention du prévenu et l'enquête complémentaire demandée par le juge à ce sujet l'illustrent. Il semble que Paolo Gabriele ait été, pendant les quinze premiers jours, enfermé dans un réduit éclairé jour et nuit, qui n'était pas, selon lui, une cellule digne ce nom. Enfin et surtout, il est très probable, comme cela a été déjà publiquement évoqué par des proches de Benoît XVI, que le Pape s'apprête à gracier sans tarder son ancien serviteur. Samedi, le porte-parole du Vatican, père Federico Lombardi, a indiqué que cela était «très vraisemblable».

• Ce procès a-t-il apporté du neuf sur l'affaire «Vatileaks»?

Mises à part les déclarations de quatre employés de la gendarmerie vaticane qui ont détaillé la nature des pièces trouvées dans les armoires de Paolo Gabriele, à savoir des documents et lettres très personnelles de Benoît XVI - dont certaines étaient annotées de sa main «zu vernichten», «à détruire» - et une large documentation sur la maçonnerie, l'ésotérisme, le monde du renseignement, les audiences n'ont pas apporté de nouveautés réelles sur les faits. Paolo Gabriele a reconnu une «trahison» du Pape mais il clamé son «innocence» quant à ce qui lui est reproché. Alors que tous se demandaient si Paolo Gabriele avait agi seul, il aura confirmé n'avoir «pas de complice» alors qu'il avait affirmé avoir un réseau «d'une vingtaine de personnes» dans un entretien télévisé au printemps dernier, face cachée et voix voilée. Sur la forme, la tenue de ce procès au Vatican, ouvert en partie à la presse, marque une évolution notoire de l'institution dans sa politique de communication.

• Le mobile qui a poussé l'ex-majordome est-il éclairci?

C'est, par défaut, la vraie surprise de ce procès. Contrairement à la tradition juridique qui impose de considérer les motivations d'un prévenu pour juger d'un acte délictueux qu'il aurait posé, l'analyse purement factuelle et chronologique des trois audiences démontre que la motivation de Paolo Gabriele a été soigneusement écartée des discussions. Dès que l'avocate du prévenu, Cristiana Arru, ou l'intéressé lui-même, ont cherché à expliquer le pourquoi de cette conduite - à savoir la volonté de Gabriele de mettre sur la place publique une série de dysfonctionnements du Vatican et l'isolement du Pape - le président du tribunal Giuseppe Dalla Torre a systématiquement coupé court pour ramener à l'examen strict de la réalité matériel du «vol» de documents. Comme si le Vatican ne voulait à aucun prix que ce procès ne devienne le procès du procès: celui que Paolo Gabriele voulait justement déclencher en livrant, sur la place publique, les preuves écrites de la part obscure du Vatican vu sous son volet étatique.

• Le retentissement de cette affaire va-t-il changer quelque chose au Vatican?

Il est d'ores et déjà certain que l'intention de Paolo Gabriele de servir le pontificat de Benoît XVI en faisant éclater au grand jour ce qui lui paraissait scandaleux à la curie romaine a produit l'effet contraire. Vu de l'extérieur, c'est un scandale de plus qui entache l'image de l'Église catholique. Vu de l'intérieur, cette affaire a littéralement miné Benoît XVI. Il a 85 ans et il a spectaculairement vieilli depuis cet été. Comme s'il était assommé par cette nouvelle crise qui affecte son premier cercle, la «famille pontificale», lieu où justement la confiance la plus totale règne. Quant au Saint-Siège - tant à la curie romaine, son gouvernement, qu'à la cité du Vatican, sa structure - on n'a qu'une hâte: tourner au plus vite cette page jugée indigne de ce qui est au cœur de l'Église catholique.
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