Bouteklika débarque Ouyahia et nomme Abdelmalek Sellal Premier ministre

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Algérie : Bouteflika débarque Ouyahia et nomme Sellal Premier ministre

Publié le 03.09.2012, 20h57 | Mise à jour : 23h09


Abdelmalek Sellal, 64 ans, a été nommé lundi soir Premier ministre par le chef d'Etat algérien Abdelaziz Bouteflika, quatre mois après les élections législatives.

L'actuel ministre des Ressources en eau Abdelmalek Sellal, 64 ans, a été nommé, lundi soir, chef du nouveau gouvernement algérien. Il succède à Ahmed Ouyahia, 60 ans, qui occupait ce poste depuis juin 2008. Aucune information n'a été diffusée sur la composition du gouvernement, traditionnellement annoncée en même temps que la nomination du Premier ministre. Mais selon plusieurs sources, à Alger, le nouveau gouvernement devrait intégrer d'anciens ministres et de jeunes hauts fonctionnaires

Enarque spécialisé dans la diplomatie, Abdelmalek Sellal est un proche du président Bouteflika. Il a dirigé les deux dernières campagnes présidentielles, en 2004 et en 2009. Doté d'une grande expérience politique, il a exercé de hautes fonctions locales et occupé plusieurs postes ministériels.

Des «irrégularités» pendant le scrutin

L'actuelle équipe avait assuré la conduite des affaires courantes, amputée de six ministres élus députés qui ne pouvaient cumuler les deux fonctions en vertu d'une loi votée fin 2011 dans le cadre des réformes politiques présidentielles. Ce nouveau gouvernement arrive quatre mois après les législatives du 10 mai dernier, largement remportées par le parti historique Front de libération national (FLN) dont est issu M. Bouteflika, et le RND de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, amenant l'opposition à évoquer «une hibernation». Fait rarissime en Algérie, le président de la commission chargée de ces élections avait dénoncées, peu après dans son rapport, des «irrégularités» pendant le scrutin.

Quant au «retard» à la nomination d'un nouveau gouvernement, il «a plongé le pays dans une période d'hibernation et bloqué sa vie politique», a estimé, lundi, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS, le plus ancien parti d'opposition) Ali Laskri.

Par ailleurs, l'Assemblée nationale planche après l'ouverture ce lundi de sa session d'automne sur la révision de la Constitution promise par le président Abdelaziz Bouteflika et sur quatre projets de loi. Le président Bouteflika avait promis des réformes politiques dont une révision de la Constitution dans un discours prononcé en avril 2011 dans la foulée du Printemps arabe qui a renversé plusieurs chefs d'Etats au pouvoir depuis des décennies. De nouvelles élections locales et départementales devront se dérouler en novembre prochain. Quant au président Bouteflika, affaibli par la maladie, on ignore toujours s'il briguera un nouveau mandat en 2014.

IL EST LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE :

Quel gouvernement pour Sellal ?



Abdelmalek Sellal succède officiellement à Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement depuis hier lundi, a annoncé la Présidence de la République qui met ainsi fin à un suspense qui aura duré quatre mois. Abdelaziz Bouteflika aura finalement choisi un proche parmi les proches pour, sans doute, terminer son troisième mandat.

Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -

Ministre des Ressources en eau depuis le premier gouvernement de Abdelaziz Bouteflika fin décembre 1999, le nouveau Premier ministre a refait réellement surface sur la scène politique avec et grâce à l’actuel locataire d’El Mouradia. C’était à partir du ministère-clé de l’Intérieur qu’il chapeautera dans le gouvernement Hamdani qui avait, rappelons-le, préparé l’arrivée du «candidat du consensus» à la tête du pays, le 15 avril 1999. A la formation du premier gouvernement sous Bouteflika, Sellal n’a plus jamais quitté le ministère des Ressources en eau, qu’à deux reprises pour la même mission éphémère : conduire la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles d’avril 2004 et d’avril 2009 successivement. C’est dire la confiance et la proximité des liens entre les deux hommes, tissés en réalité durant les années quatre-vingt, lorsque l’ancien ministre des Affaires étrangères de Boumediène, en pleine traversée du désert, et dont la fréquentation n’était pas vraiment «recherchée» à l’époque par les différents responsables et cadres de l’Etat et que, Sellal, alors wali à Adrar, n’hésitait jamais à recevoir et à répondre à toutes les sollicitations de Bouteflika qui se rendait fréquemment dans cette wilaya, chez les notables de la zaouia tidjania. L’annonce de ce changement de Premier ministre a été faite hier par un laconique communiqué de la Présidence qui, en définitive, relancera le suspense s’agissant du reste ! Et le reste, c’est bien entendu la composante du futur gouvernement. Bouteflika aura-t-il opté pour le seul grand impact attendu du changement de Premier ministre en mettant fin aux fonctions de Ahmed Ouyahia qui a dirigé le gouvernement depuis le 23 juin 2008 ? Ou, alors, procédera-t-il un vaste remaniement qui s’étalera au-delà des sept portefeuilles ministériels restés vacants depuis les législatives du 10 mai dernier ? Selon une source très bien informée, ce sera aujourd’hui même, mardi, que la «suite» de ce remaniement ou de changement du gouvernement sera annoncé par la Présidence. Mais ce qui demeure certain est le fait que Sellal, qui aura enfin obtenu la fonction suprême du gouvernement, est là pour une mission bien précise : préparer la présidentielle de 2014 dans le sens souhaité et planifié par Bouteflika. Comme en 1999, en 2004 et en 2009. Et ce, quelles que soient les intentions réelles de l’homme, candidat ou pas…

K. A.

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Qui est Abdelmalek Sellal ?

M. Abdelmalek Sellal, sans appartenance partisane, nommé lundi Premier ministre par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en remplacement de M. Ahmed Ouyahia, a occupé plusieurs postes de responsabilité dont plusieurs portefeuilles ministériels. Né le 1er août 1948 à Constantine, M. Sellal occupait avant sa nomination à la tête de l'Exécutif, le poste de ministre des Ressources en eau et assurait l'intérim du ministère des Transports. Diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), il avait assumé successivement les fonctions de ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, de la Jeunesse et des Sports, des Travaux publics ainsi que des Transports. Ayant exercé également dans le domaine de la diplomatie, en tant qu'ambassadeur d'Algérie en Hongrie, M. Sellal avait été wali de Boumerdès, d'Adrar, de Sidi Bel-Abbès, d'Oran et de Laghouat. Au sein de la Fonction publique, le nouveau Premier ministre avait été administrateur-conseiller technique, chef de cabinet à la wilaya de Guelma, conseiller technique au ministère de l'Education nationale, chef de daïra à Tamanrasset, Arzew, wali hors cadre auprès du ministre de l'Intérieur et chef de cabinet auprès du ministre des Affaires étrangères. Il avait également été, à deux reprises, directeur de la campagne électorale du candidat, M. Abdelaziz Bouteflika, pour les présidentielles de 2004 et 2009.

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Benyounès, le retour

Hier, des sources évoquaient le retour de Amara Benyounès comme ministre. Ces mêmes sources restent toutefois prudentes sur le portefeuille ministériel.

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Ouyahia pressenti aux Affaires étrangères

Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre, est pressenti pour le poste de ministre des Affaires étrangères dans le prochain gouvernement de Abdelmalek Sellal. Ayant effectué une partie de sa carrière dans le corps de la diplomatie, Ouyahia pourrait avoir à gérer l’épineux problème de la crise malienne. Région qu’il connaît bien puisqu’il a été ambassadeur au Mali entre 1992 et 1993.