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« Mes yeux ont vu la désolation à l’hôpital Hassani Abdelkader ! »
Publié le 02/09/2012 0 h 45 min
Par K. Benkhlouf
L’on me racontait très souvent qu’à l’hôpital de Sidi Bel Abbès, rien n’allait plus. Qu’il était livré à lui-même et que sa gestion, n’allait vraiment plus bien à travers certains services, devenus une proie, sombrant dans le chaos. Cela me faisait tellement mal, que, la sourde oreille devenait l’unique moyen de me dérober de ce « son de cloche » qui me paraissait incroyable, tellement qu’il était insupportable d’admettre, que dans notre pays l’indifférence envers les malades, existait.
Et c’est en allant, visiter un artiste de la ville D.N, hospitalisé pour une hémiplégie, que mes yeux ont vu des désolations. Ils ont vu l’impotence de mon ami et à celle de l’hôpital Hassani Abdelkader,
(Ce grand médecin, qui dans sa tombe devait véritablement souffrir). J’ai suivi, alors le parcours, d’un hospitalisé dans ce grand service des « maladies internes », alité dans un lit, d’une des chambres à l’aspect hygiénique douteux. Un malade dont le faible état physique, indisposé par une poche d’urine remplie à bloc qui traînait à ses cotés sans que personne ne songeait à la vider.
Celui que je visitais dans ces conditions intenables, et que je connaissais comme artiste visionnaire du parfait, n’avait jamais osé peindre le lugubre et la désolation qu’il refusait de voir dans les paysages de sa ville. Il préférait les belles couleurs et le rayonnement de bonheur dans les visages qui le fascinait. Mon ami l’artiste D.N est devenu une loque vivante, et son état de santé méritait, qu’on le ménage, avec douceur et professionnalisme.
« Il n’était qu’un artiste, un simple et pauvre artiste, qui n’avait aucun secours, que celui d’un hôpital qui tienne sur pied, pour que lui et les autres comme lui retrouvent la force de leurs jambes. Mon ami l’artiste peintre D.N est même pas protégé par l’existence d’un « statut d’artiste encore inexistant »
Son hospitalisation pour un pic de T.A. le paralysait subitement des deux pieds et nécessitait un examen plus approfondi qu’exigeait le médecin de permanence, « un scanner », car ce dernier déterminerait la cause de ces pics de tension artérielle, qui compliquaient son état de santé, alourdi par un diabète.
Le problème que mes yeux ont vu, c’est ce malade, qui livré aux mains de l’ambulancier, devait se trainer parce que dans l’impossibilité de marcher de sa chambre à l’ambulance. Cette distance qui séparait la chambre à l’ambulance nécessitait de l’aide. L’on attendait l’apport d’une chaise roulante et ce fut tout une pirouette, pour que le jeune médecin interne chargé du malade la procure. Elle était seule et les paramédicaux qui devaient l’assister, semblaient absents. Heureusement, l’intervention des visiteurs dans le couloir, demeurait la seule aide pour enlever le malade de son lit et de le déposer sur cette chaise roulante. Derrière lui, une poche d’urine, fuyait à force de retomber. Cette opération de transport et de déplacement se fait de la même sorte en aller et en retour. Un double supplice en raison du peu de doigtés.
Le chauffeur qui avait pour mission de transporter le malade d’un service à un autre, devait malgré lui aider en faisant fonction d’ambulancier sans technique de transporteur médical. Le déplacement du malade se faisait sans aucune attention, et il tombait des mains, et il fallait le reprendre
(Alors je m’imaginais à la place de mon ami l’hémiplégique, un accidenté et quel serait son état à l’arrivé). Entre le lit, le fauteuil roulant et la chaise que l’on destinait au malade, ce dernier vivait un terrible supplice. L’ambulance devait servir en un seul voyage pour plusieurs malades, sans que l’on tienne compte de leur état de santé. Ils sont tout simplement considérés comme des bêtes à transporter d’un lieu à un autre. Où se trouvent dans des situations pareilles, ces paramédicaux ?
Il semblerait que l’hôpital tout en entier, ne possédait que 02 ambulances dans un piteux état, destinées à servir « nos malades », ceux que l’on ne ménage plus, ceux qui deviennent des choses sans importance qui pouvaient claquer la porte d’un moment à l’autre à cause de la mauvaise manipulation. Il faudrait avouer qu’ils existent aussi certain médecins, certain agents, certains ambulanciers et certains paramédicaux qui aiment leur hôpital qu’ils désirent être dans le mieux.
Il semble également, que l’hôpital est livré à lui-même. Il semble aussi qu’il existe d’énormes insuffisances. Il semble surtout que des citoyens souffrent, et que l’on s’en fout qu’ils souffrent parce qu’ils n’ont pas la force de se plaindre. Il est alors indispensable aux autorités de la Wilaya de prendre des mesures, car ces malades, peuvent être leurs enfants, leurs parents, leurs voisins enfin des algériens tout simplement, qui n’ont pas les moyens de se permettre ces spécialistes qui privilégient, les cliniques privées, aux hôpitaux de l’Etat. Nous avons l’impression que tout se fait, pour mettre à genoux l’hôpital et les citoyens avec !… À suivre
Par K. Benkhlouf