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L'impuissance diplomatique en Syrie
Mis à jour le 12/08/2012 à 19:20 | publié le 12/08/2012 à 17:49
Des combattants de l'Armée syrienne libre, dimanche, dans les rues d'Alep.
Face au veto russo-chinois, les grands pays tentent de trouver des alternatives à l'intervention militaire.
Divisions, impuissance, paralysie: les initiatives de la communauté internationale sur le dossier syrien échouent les unes après les autres. La crainte d'un embrasement de la région, le blocage du Conseil de sécurité par la Chine et la Russie, le soutien de l'Iran au régime de Bachar el-Assad font capoter les initiatives des Nations unies - d'ailleurs plutôt désunies - les unes après les autres. Dernier échec retentissant en date, celui de l'émissaire international Kofi Annan, qui a démissionné au début du mois après que son plan de paix a été broyé par l'opposition entre les membres du Conseil de sécurité de l'ONU. La «réunion d'urgence» des ministres arabes des Affaires étrangères, qui devait lui trouver dimanche un successeur à Jeddah, en Arabie saoudite, a été reportée sine die.
Zone d'exclusion aérienneQuant au sommet islamique prévu mardi entre les dirigeants de 57 pays, à l'initiative de l'Arabie saoudite, qui cherche à mobiliser le monde musulman en faveur du soulèvement en Syrie, il risque de buter sur les réticences de l'Iran et de son président Mahmoud Ahmadinejad, qui participera à la réunion.
L'Europe se fait, quant à elle, relativement discrète depuis le début de l'été. Critiqué par l'opposition, François Hollande a affirmé hier que la France recherchait de façon «obstinée» une solution politique en Syrie. Pas question cependant d'une intervention armée, légitime mais illégale au vu les rapports de forces actuels. «En Afghanistan comme dans d'autres régions du monde, les forces françaises agissent à chaque fois sous le mandat des Nations unies», a rappelé le président français.
Face au blocage russo-chinois, qui empêche toute résolution au Conseil de sécurité, chaque pays favorable à une transition politique en Syrie s'efforce donc de trouver des alternatives à l'intervention militaire. Paris compense par l'action humanitaire, avec l'envoi d'un hôpital de campagne en Jordanie. Le Qatar et l'Arabie saoudite fournissent des armes à la rébellion.
Les États-Unis et la Turquie sont sans doute les plus actifs sur le dossier syrien. Réunis samedi à Istanbul, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu ont décidé de renforcer leur «planification opérationnelle» et envisagé des mesures pour précipiter la chute du régime de Bachar el-Assad. Notamment l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne pour aider les forces rebelles. Hillary Clinton s'est inquiétée de «liens entre le Hezbollah, l'Iran et la Syrie», qui prolongent selon elle l'existence du régime de Damas. Washington redoute aussi que la Syrie ne devienne un sanctuaire pour «terroristes du PKK (Parti kurde séparatiste) ou d'al-Qaida». La Turquie a accusé Damas de fournir des armes au PKK et le premier ministre Erdogan a menacé d'une intervention militaire si la menace kurde s'aggravait.
Pendant ce temps, sur le terrain, les combats faisaient toujours rage dimanche à Alep, où des avions de chasse ont bombardé plusieurs quartiers de la métropole du nord du pays. Des affrontements ont également eu lieu à Damas, dans le quartier de Tadamoun.