Tizi Ouzou : un bar fermé en plein Ramadhan pour « commerce illicite de boissons alcoolisées »
Par Ameziane Athali | 03/08/2012 | 12:33
Les services de la sûreté de Tizi Ouzou ont annoncé ce vendredi dans un communiqué avoir fermé un débit de boissons alcoolisées activant en ce mois de Ramadhan au village Tikaatine dans la commune de Boudjima, à une vingtaine de kilomètres au Nord-est du chef-lieu de wilaya.
La descente a été opérée mercredi dernier en plein jour. Dans le communiqué de la cellule de presse de la sûreté de wilaya, il est fait état d’une intervention des éléments de la brigade de recherches et d’investigations (BRI) dans le cadre de la lutte contre le « commerce illicite de boissons alcoolisées » et sans faire référence aucunement à l’offense de l’Islam puisque ce lieu est ouvert en plein mois de Ramadhan.
D’ailleurs, seul le tenancier a été interpellé pour vente illicite de boissons alcoolisées puis présenté devant la justice qui l’a placé sous mandat de dépôt pour le chef d’accusation précité bien que de nombreux clients se trouvaient sur les lieux au moment de cette descente.
Cela relance bien la polémique autour de l’action des services de sécurité contre ceux qui ne respectent pas l’observation du jeûne. En effet, il y a quelques jours un homme a été interpellé à Beni Douala pour avoir « osé rompre le jeûne sur une voie publique ». Bien que les services de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) aient apporté un démenti quand aux motifs réels de cette interpellation.
Mais le mis en cause a persisté et signé qu’il a été bel et bien arrêté pour avoir bu de l’eau sous les regards des passants. Une source proche de la police avait même confié à
Algérie1 qu’il n’existe aucune instruction ou directive en direction des agents de la police nationale leur intimant l’ordre d’interpeller ceux qui s’abstiennent de faire carême et rompent le jeûne en public.
Il est à comprendre que la descente des policiers pour fermer un des nombreux bars clandestins ouverts en Kabylie pendant ce mois de Ramadhan est une manière d’apporter la preuve par les faits que les policiers ne se limitent qu’aux missions qui leur sont assignées par la loi excluant ainsi la « chasse aux non-jeûneurs » puisque aucun des consommateurs présents dans ce bar n’a été inquiété.