IL RENCONTRE PLUSIEURS DIRIGEANTS AFRICAINS :Fabius en tournée centrée sur le Mali
Samedi 28 Juillet 2012
Les alliés du Mali prêts à libérer le nord du Mali
Les pays visités sont des pays exposés, qui se sentent vulnérables et sont en attente d'une prise de conscience de la crise au Sahel.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était jeudi à Niamey, première étape d'une tournée africaine centrée sur le Mali qui le mènera au Burkina Faso, Sénégal et Tchad, a-t-on appris de sources diplomatiques à Paris.
La consolidation d'un pouvoir politique au Mali, dont le nord est occupé depuis plusieurs mois par des groupes armés proches d'Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), sera au centre de ses entretiens, selon les mêmes sources.
Les pays visités "sont des pays exposés, qui se sentent vulnérables et sont en attente d'une prise de conscience" de la crise au Sahel "et d'une mobilisation", a indiqué un diplomate sous couvert de l'anonymat. A Niamey, le ministre, qui effectue sa première visite en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions, en mai, a rencontré le président, le Premier ministre et son homologue des Affaires étrangères. Mardi, devant des députés, il avait eu des mots élogieux à leur égard.
"Nous voulons une coopération accrue avec (le Niger) qui est à la fois très pauvre et en même temps, dont les dirigeants que nous avons reçus à Paris sont apparus vraiment des gens dignes de confiance", a-t-il dit. "Nous ferons tout ce que nous pourrons pour les aider", avait insisté le ministre.
Il a enchaîné avec le Burkina Faso où il a vu le chef d'Etat Blaise Compaoré et continuera son périple par Dakar. Une attention est prévue à l'égard de la société civile, avec un entretien avec des représentants du collectif "Y'en a marre" , en marge de rencontres officielles notamment avec le président Macky Sall.
Samedi soir, le chef de la diplomatie française concluera sa tournée par une brève escale au Tchad pour voir son président, Idriss Deby."Le Tchad a fait part de sa disponibilité pour concourir à une solution de la crise au Mali et le ministre souhaite recueillir son sentiment" , a-t-on expliqué de source diplomatique.
Une visite en Mauritanie, un temps envisagée, n'a pu finalement être organisée pour des raisons d'agenda, selon la même source.
C'est dans ce contexte qu'après deux mois de convalescence à Paris, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, est rentré à Bamako. Des chefs militaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont affirmé jeudi ne plus attendre qu'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour déployer 3000 hommes au Mali, dont le Nord est occupé par des groupes islamistes armés. "La Micema (Mission de la Cédéao au Mali) est prête à exécuter sa mission, à se déployer au Mali" , a assuré le chef de l'armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko, au terme d'une réunion de deux jours de responsables militaires de la Cédéao à Abidjan pour définir le format et la mission de cette force. "Nous attendons tout juste la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies" , a-t-il expliqué.
"Le Mali est d'accord pour le déploiement de la Micema" , a encore indiqué le général Bakayoko.
Les participants à la rencontre d'Abidjan ont examiné les conclusions d'une "mission d'évaluation technique" associant Cédéao, Union africaine (UA) et ONU, qui s'est rendue du 9 au 18 juillet à Bamako. Le Conseil de sécurité s'est abstenu jusque-là de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission.
Le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a dit jeudi à Paris espérer une résolution "dans les tout prochains jours" pour "une éventuelle intervention militaire".