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Selon le MI6, l'Iran aura une bombe nucléaire en 2014
Mis à jour le 13/07/2012 à 18:22 | publié le 13/07/2012 à 16:54
«Les Iraniens sont, de façon déterminée, en passe de maîtriser tous les aspects des armes nucléaires, toutes les technologies nécessaires», a assuré sir John Sawers.
Les services secrets britanniques auraient réussi à retarder de six ans le programme nucléaire iranien, grâce à des opérations ciblées.
Les Iraniens devraient parvenir à fabriquer une bombe nucléaire en 2014, estime le chef du MI6, le service de renseignements britannique. «Ils sont, de façon déterminée, en passe de maîtriser tous les aspects des armes nucléaires, toutes les technologies nécessaires», a assuré sir John Sawers lors d'une réunion d'une centaine de fonctionnaires britanniques, à Londres la semaine dernière, rapportée vendredi par le
Daily Telegraph . Il avait alerté le gouvernement sur cette perspective lors d'un briefing ultrasecret en mars.
Durant cette intervention publique rarissime, le patron de l'espionnage britannique a révélé que le MI6 avait réussi à retarder de six ans cette échéance. Selon lui, les services ont mené «une série d'opérations pour s'assurer que les sanctions internationales soient appliquées et fait tout leur possible au Moyen-Orient pour ralentir les problèmes subsistants». Une référence voilée aux puissants virus mis au point par les Occidentaux pour endommager les services informatiques des installations nucléaires iraniennes, voire aux assassinats de plusieurs scientifiques iraniens qui ont eu lieu ces dernières années.
Le risque d'une intervention militaireSans ces actions, «l'Iran serait un État nucléaire depuis 2008 au lieu d'être à deux ans de cela en 2012», a souligné sir John Sawers. Ce temps gagné a permis de reporter la difficile décision incombant aux dirigeants occidentaux sur l'éventuel lancement d'une attaque préventive contre l'Iran pour détruire ces installations.
Il avait été rapporté à l'automne dernier que le Royaume-Uni étudiait conjointement avec les États-Unis et Israël la possibilité de frappes sur l'Iran. Les rapports des services de renseignements leur faisaient craindre que l'Iran ait le temps, d'ici à un an, de cacher ses équipements nucléaires enfouis sous des montagnes, rendant ensuite impossible tout tir de missile préventif.
En Israël, les partisans d'une intervention militaire restent nombreux, mais le président américain Barack Obama préférerait écarter la question au moins jusqu'à l'élection présidentielle du 6 novembre. David Cameron, de son côté, a laissé ouvertes «toutes les options», sans pousser pour une attaque.
«Il est clair qu'Israël et les États-Unis feraient face à d'énormes dangers si l'Iran devait entrer en possession de l'arme nucléaire», prévient le chef de l'espionnage britannique. Le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a qualifié de «désastre pour le monde» une telle éventualité, «plus dangereuse que la guerre froide».