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Le Pen traite sa fille Marine de «petite bourgeoise»
Mis à jour le 06/07/2012 à 08:39 | publié le 06/07/2012 à 08:31
Dans The Times, l'ancien président du Front national estime que l'élite parisienne le considère comme un être «grossier» et «inquiétant» mais accepte sa fille en raison de sa bonne éducation.Jean-Marie Le Pen serait-il jaloux du succès de sa fille? Dans une interview publiée vendredi par le quotidien britannique
The Times, l'ancien leader de l'extrême droite française décrit Marine Le Pen, qui lui a succédé à la tête du Front National, comme une «petite bourgeoise». Un qualificatif dont se passerait bien celle qui puise la plus grande partie de ses voix dans les classes populaires.
«Je suis un homme du peuple. Je viens d'une famille de paysans et de pêcheurs (...) J'ai été officier dans un régiment de parachutistes, j'ai eu une vie virile, c'est le moins que l'on puisse dire. Ma fille, quoi qu'elle puisse en dire, est une petite bourgeoise», affirme l'ancien président du Front national, âgé de 84 ans, passant sous silence la fortune colossale dont il a lui même hérité d'Hubert Lambert dans les années 70.
Selon lui, l'élite parisienne le considère comme un être «grossier» et «inquiétant» mais accepte sa fille en raison de sa bonne éducation. «Mon image de diable s'est méthodiquement et avec ténacité imposée dans le monde politique français. Ma réputation d'antisémite a été créée artificiellement», déclare Le Pen au
Times. Et le chef historique de l'extrême droite française d'expliquer le succès de sa fille dans la dédiabolisation du parti par le fait que «c'est une femme».
«La stratégie de Marine est de fournir à nos adversaires le moins d'angles d'attaque possibles. Par exemple, tous ces courageux et dynamiques militants qui se sont fait remarquer parce qu'ils avaient le crâne rasé ont été écartés», explique Jean-Marie Le Pen.
La «châtelaine de Montretout»Montant progressivement en puissance dans l'ombre d'un père vieillissant, fondateur du FN en 1972, Marine Le Pen, 43 ans, s'était imposée en janvier 2011 à la tête du parti. Lors du premier tour de l'élection présidentielle française en avril dernier, elle était arrivée en troisième position avec près de 18% des suffrages.
Pour Jean-Marie Le Pen, le FN n'a pas réellement changé et reste attaché à la défense de l'Etat nation contre la mondialisation, en général, et les «vagues déferlantes» d'immigrés musulmans, en particulier. La démographie en Europe est «un handicap mortel» qui va faire des Européens des esclaves des radicaux islamistes. «Le maître sera l'Islam. Si les islamistes deviennent majoritaires en France, ce sera la Charia», avertit-il, avant d'affirmer au
Times que la communauté nord-africaine en France est responsable de la plupart des crimes commis dans le pays.
Si Marine Le Pen ne devait pas s'attendre à une telle pique de la part de son père, ce n'est pas la première fois qu'elle essuie des attaques sur son satut social. En février, le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon l'avait désignée comme «la bourgeoise du château de Montretout», en référence à la propriété familiale des Le Pen dans les Hauts-de-Seine. Mais la droite ne s'était pas non plus privée de prendre à parti la «châtelaine de Montretout», comme l'avait également appelée l'ex-députée UMP Nadine Morano. «C'est la grande bourgeoisie qui s'exprime quand je vous vois, lui avait ainsi lancé en mai le président du groupe UMP Christian Jacob.Vous êtes une héritière, qui vivez dans votre château de Saint-Cloud».