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Discours de Toulon : Sarkozy plaide pour «un nouveau traité européen»
Publié le 01.12.2011, 17h44 | Mise à jour : 23h56 Zénith de Toulon, le 1er décembre. Durant une heure, Nicolas Sarkozy a défendu la nécessité d'un nouveau traité européen pour «conjurer la peur» face à la crise.
A Toulon, en 2008, Nicolas Sarkozy avait promis de «moraliser le capitalisme». Trois ans après ce «grand discours», et à cinq mois de la présidentielle, le chef de l'Etat est revenu à Toulon. Devant 5 000 personnes acquises à sa cause, ce jeudi en fin de journée, il a livré sa vision des solutions à apporter à «la crise de la dette souveraine qui frappe de plein fouet l'Europe». «La peur est de retour», a affirmé le président. Pour la «conjurer», de nouveaux efforts vont être demandés aux Français. Il faudra poursuivre «la réduction des déficits publics», «encourager le travail» et, surtout, «refonder l'Europe». Sarkozy, qui recevra lundi la chancelière Angela Merkel, a promis des propositions franco-allemandes pour qu'un «nouveau traité européen» voit le jour.
Le refus de la BCEVendredi, la chancelière s'exprimera à son tour devant le Bundestag pour présenter ses propositions. Berlin et Paris, en pointe pour défendre l'amélioration de la gouvernance économique européenne et ramener le calme sur les marchés financiers, restent divisés sur la marche à suivre. Soumettre les budgets nationaux des pays membres à un contrôle de Bruxelles, voire à des sanctions, est une des exigences de Merkel. En échange, Sarkozy espère obtenir de Berlin que la Banque centrale européenne (BCE) puisse racheter massivement la dette des Etats, sur le modèle de la Réserve fédérale allemande. L'Allemagne s'y est jusqu'à présent opposée. Et ce jeudi, la BCE a prévenu qu'elle ne serait pas le prêteur de dernier ressort des Etats de la zone euro face à la crise de la dette. Son président, Mario Draghi, a néanmoins laissé la porte ouverte à d'autres mesures si les gouvernements s'attèlent à la consolidation budgétaire.
«Dire la vérité aux Français» pour leitmotivDurant ce discours qui a duré une heure, le leitmotiv de Sarkozy : «Dire la vérité aux Français.» Au passage, il a sérieusement égratigné la gauche, sans jamais la nommer. «La retraite à 60 ans et les 35 heures ont été des fautes graves», a-t-il notamment lancé.
Les tractations en cours entre Paris et Berlin pour le sauvetage de l'euro nourrissent les soupçons d'une perte d'influence de la France en Europe, et d'abandon de souveraineté. Dans le couple franco-allemand, «c'est Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui suit», a attaqué dès mercredi François Hollande, candidat PS à la présidentielle. Ce jeudi soir,la gauche a fustigé «l'échec» de la politique menée par Sarkozy depuis 2007.
Les phrases clés du discours de Nicolas Sarkozy et les premières réactions :19h50. «Sarkozy a essayé d'auto-justifier son échec», dénonce Aubry. La patronne du PS s'en prend au «candidat qui a essayé d'auto-justifier son échec et de trouver des responsables ailleurs». «J'ai vu beaucoup de renoncement, poursuit-elle. Rappelons-nous le discours de 2008. Le président promettait de mettre la finance au pas. En fait, c'est la finance qui gouverne le pays».
19h45. Jean-François Copé salue un discours «extrêmement important». Pour le secrétaire général de l'UMP, «le président a parlé vrai, a parlé juste, il a montré la voie et les moyens pour surmonter les difficultés» face à «la crise la plus grave rencontrée par le continent européen depuis les années 30». Il félicite Nicolas Sarkozy d'avoir expliqué aux Français «qu'on est en train de changer d'époque : après ne sera pas avant, il faut imaginer un nouveau modèle de croissance. Soit on renonce, on refuse les mesures, on se replie sur soi, comme le font le FN et le PS. Soit on invite notre nation au sursaut et cela passe par le fait de travailler plus et mieux», poursuit-il, vantant «le chemin de l'effort et du travail».
19h40. Marine Le Pen dénonce un discours «parfaitement indigeste». Selon la présidente du FN, «Nicolas Sarkozy plaide coupable de ce qu'il n'a rien fait depuis cinq ans» et promeut une «Europe allemande qui va imposer plus d'austérité aux Français», réagit-elle sur i>Télé.
19h31. Le président quitte la salle du Zénith sous les applaudissements des militants.
19h27. Fin du discours. Nicolas Sarkozy s'offre un bain de foule dans les travées du Zénith.
19h25. «La France milite avec l'Allemagne pour un nouveau traité européen». Applaudissements.
19h22. «La France doit adopter la règle d'or budgétaire», et si possible avant la prochaine présidentielle, assure Sarkozy.
19h21. «La Banque Centrale Européenne a un rôle déterminant à jouer.» Le président se dit convaincu que «face au risque déflationniste qui menace l’Europe la Banque Centrale agira». A elle de décider quand et avec quels moyens. Quelques heures avant ce discours, le président de la BCE, Mario Draghi, avait réitéré la position de la BCE, excluant un rôle accru de l'établissement de Francfort pour sortir la zone euro de la crise, comme le voudrait Nicolas Sarkozy.
19h20. Sur Twitter, le hashtag (mot-clé) #sarkoshow est désormais plus utilisé que #sarkozy au sujet de ce discours. Autre mot-clé mis en avant par les opposants au chef de l'Etat : #UMPANIQUE
19h19. «Si nous voulons que l’Euro survive, nous n’avons pas le choix : nous devons opposer une solidarité sans faille à tous ceux qui doutent de la viabilité de l’Euro et qui spéculent sur son éclatement».
19h17. «L'Europe peut être balayée par la crise si elle ne change pas». «La crise de l'euro, c'est la plus grave. Défendre l'euro, c'est défendre l'Europe».
19h15. Réaction virulente du député PS de l'Ardèche, Olivier Dussopt, sur Twitter : «Discours agressif et ridicule d'un "non-candidat" qui ne s'assume pas. #Toulon En fait un réquisitoire contre son bilan».
19h14. «L'espace Schengen doit être repensé et refondé», face «au dumping social entre ses états membres».
19h12. «La refondation de l’Europe, ce n’est pas la marche vers plus de supranationalité. Ce n’est pas la réouverture des vieilles querelles entre les partisans de l’Europe des nations et de l’Europe fédérale. L’Europe se refondera en tirant pragmatiquement les leçons de la crise. »
19h11. «L'Europe n'est plus un choix, l'Europe est une nécessité. Elle doit être repensée, refondée. (...) Si l'Europe ne change pas assez vite, l'histoire s'écrira sans l'Europe». Au coeur du dispositif défendu Nicolas Sarkozy : la France et de l'Allemagne.
19h10. «L'immigration est féconde si elle est maîtrisée.» Si «l'isolement n'est pas une solution», car «les sociétés fermées n'ont qu'un destin possible, le déclin économique, intellectuel et moral», le président affirme : «Nous défendrons notre identité. Nous n'accepterons pas une immigration incontrôlée qui ruinerait notre protection sociale», «L'immigration est féconde si elle est maîtrisée.»
19h09. C'est «une faute invraisemblable que de renoncer à notre droit de veto au Conseil de sécurité», accuse Nicolas Sarkozy en référence à la controverse sur l'accord entre le PS et les Verts. Nouveaux applausissements nourris.
19h07. «La France et l'Allemagne ont décidé d'unir leur destin. Revenir sur cette stratégie serait impardonnable.»
19 heures. Le discours de Nicolas Sarkozy n’est pas terminé, mais il a déjà été mis en ligne par un journaliste des «Echos».
Le discours de Nicolas Sarkozy remis à la presse
Discours de Nicolas Sarkozy - Toulon le 1er décembre 2011
19 heures. Un sommet sur l'emploi en janvier. «Ce n'est pas parce qu'il y a une élection présidentielle qu'il faut attendre» pour agir, lance le président. «J'inviterai en janvier prochain tous les partenaires sociaux à faire des propositions sur l'emploi». Il faudra alors avoir «le courage de lever les tabous pour lever les freins à la compétitivité français».
18h58. «Ce n'est pas en passant à la VIe République, en réalité un retour à la IVe, que la France maîtrisera mieux son destin». Une attaque lancée contre le PS, accueillie par des applaudissements nourris.
18h57. « Continuer la réduction des effectifs publics, avec détermination et sang-froid.» «Dans le même temps que nous économisons, nous devons encourager le travail».
18h53. «En réduisant nos déficits, nous diminuons l'emprise que les marchés exercent sur nous.» Pour que la France «maîtrise son destin», «nous devons éliminer nos mauvaises dépenses».
18h52. «La retraite à 60 ans et les 35 heures ont été des fautes graves dont nous payons aujourd'hui lourdement les conséquences et qu'il nous faut réparer».
18h46. «Dire la vérité aux Français c’est ne rien leur cacher des conséquences de la crise et des efforts qu’elle implique pour tous.»
18h45. Le PS réplique sur Twitter : «La réalité, c'est que c'est la politique de la droite qui a creusé la dette. #Umpanique #sarkozy #toulon #fh2012»
18h44. «La réforme des retraites ne peut plus être différée.» «Dire la vérité aux Français c’est leur dire que cette situation, insoutenable dans la durée, se trouve aggravée si brutalement par la crise qu’il est impossible de continuer ainsi. C’est pour cette raison que la réforme des retraites ne pouvait plus être différée».
18h43. «Le cycle qui s’annonce sera un cycle de désendettement qui ramènera le balancier de l’économie vers le travail et la production que les pays développés avaient eu tendance à trop sacrifier.»
18h41. «Aujourd'hui, la peur est revenue», «la peur pour la France de perdre la maîtrise de son destin». Pour «conjurer» cette peur, Sarkozy répond : «Il faut dire la vérité aux Français.» Avant de poursuivre : «La crise n'est pas finie. Nier la crise, c'est s'interdire toute perspective d'avenir.» A l'origine de la crise « qui frappe tous les pays développés», le président revient aux années 1970, avec l'émergence d'«une mondialisation sans règle», d'une «idéologie du laisser-faire».
18h40. ««Depuis trois ans, c'est une véritable révolution qui a commencé.» Soulignant «les efforts et les sacrifices» des Français, «leur courage», car il a fallu «travailler davantage», le président constate que la vie est plus difficile trois ans plus tard. Mais «je vous demande de regarder autour de nous dans quel état se trouvent nos voisins qui n'ont pas fait ces efforts». «Depuis trois ans, c'est une véritable révolution qui a commencé».
18h36. Toulon 2008, «c'était dire la vérité aux Français». Le président revient sur son discours de septembre 2008, affirmant qu'il s'agissait de «dire la vérité aux Français». «La vérité, c'était de dire aux Français que la crise était grave, qu'elle allait durer, que leurs économies déposées dans les banques étaient menacées (...) mais que nous ne laisserions pas ces banques fermer grâce au plan de sauvetage bancaire.» Défendant ce plan, il souligne que grâce à lui, «ce sont les économies des Français qui ont été sauvées ainsi que leurs emplois». «Cela n'a pas couté un centime au contribuable», assure-t-il.
18h35. Arrivée de Nicolas Sarkozy. Avec 5 minutes de retard sur l'horaire prévu, le président arrive dans la salle sous les applaudissements nourris. Ni fanions ni drapeaux dans l'assistance, à la demande de l'Elysée.
18h20. Les militants attendent des réponses à la crise. Interrogés par i-Télé, des militants UMP venus assister au discours de Nicolas Sarkozy, expliquent attendre «une feuille de route» du président et «des réponses à la crise».
18h15. Selon Anne-Laure Dagnet sur Twitter, journaliste politique à France Inter, « l'Elysée a interdit aux télés de tourner des images de l'arrivée des cars de militants au Zénith de Toulon ».
18 heures. 5 000 personnes attendues. Le Zénith de Toulon est bondé. Un écran géant a été installé derrière la tribune où doit s'exprimer Nicolas Sarkozy. Les drapeaux tricolore et européen y sont projetés.