WEB - GOOGLE - ACTUALITE > ECONOMIE > Conjoncture
Moody's assène un nouveau coup à l'Espagne
Mis à jour le 13/06/2012 à 23:47 | publié le 13/06/2012 à 23:27
Le ministre du gouvernement espagnol Mariano Rajoy en plein doute
L'agence de notation américaine a dégradé la note de la dette espagnole de trois crans, jugeant le plan d'aide de 100 milliards insoutenable pour la dette du pays. Une nouvelle dégradation est à prévoir d'ici trois mois.
En moins d'une semaine, l'Espagne est passée par tous les états. Du soulagement d'avoir obtenu l'aide de l'Europe pour ses banques à la peur. Celle de suivre la même descente aux enfers que connaît actuellement la Grèce. Cette décision est un sérieux coup dur pour Mariano Rajoy et son gouvernement qui s'est toujours refusé à croire que le pays était dans la même situation que la Grèce.
En abaissant de trois crans la note de sa dette, Moody's a pourtant clairement montré le contraire. L'Espagne n'est plus qu'à une marche de la catégorie spéculative, selon l'agence de notation. Dans moins de trois mois, le pays pourrait intégrer cette catégorie. Depuis que Rajoy a pris le pouvoir en décembre dernier, la note espagnole a été abaissée de cinq crans.
S&P n'a pas changé la note de l'EspagneIl y a six jours, c'est Fitch qui avait abaissé la note de la dette espagnole de trois crans à BBB, soit à deux crans de la catégorie spéculative. En revanche, S&P avait maintenu son BBB à l'Espagne considérant que le plan d'aide européen «correspondait à notre estimation des provisions manquantes». De son côté, Moody's considère que ce plan va «accroître encore le poids de la dette supporté par le pays». plan d'aide européen de 100 milliards signé samedi dernier.
De plus, Moody's considère que «l'Etat espagnol a un accès très limité aux marchés financiers, comme le montrent le fait qu'il compte sur le FESF et le MES (les mécanismes anticrise de la zone euro) pour ses fonds de recapitalisation et sa dépendance croissance vis-à-vis de ses banques nationales comme acheteurs prioritaires de ses émissions obligataires, lesquelles à leur tour obtiennent leurs financements de la BCE» (Banque centrale européenne).
Enfin, «la faiblesse persistante de l'économie espagnole fait de la dégradation de la solidité financière du gouvernement et de sa vulnérabilité croissante à un arrêt soudain des financements, une inquiétude bien plus grave que s'il y avait un espoir raisonnable de croissance économique vigoureuse dans les quelques années à venir», a considéré Moody's. La peur s'installe un peu plus en Espagne.