France-Angleterre : le geste de Nasri qui interpelle

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France-Angleterre : le geste de Nasri qui interpelle

Auteur de l'égalisation face à l'Angleterre (1-1), lundi à la Donbass Arena de Donetsk, Samir Nasri a célébré son but d'une bien étrange manière. Pointant un doigt sur sa bouche, il a adressé un «ferme ta gueule» à la presse française, comme on peut le lire sur ses lèvres.

Publié le 11.06.2012, 20h33 | Mise à jour : 12.06.2012, 00h42


Samir Nasri a célébré à sa manière son but, lundi face à l'Angleterre (1-1). Posant un doigt sur sa bouche, il a également adressé un "ferme ta gueule" visant la presse française.

Le «ferme ta gueule» de Samir Nasri risque de faire couler beaucoup d'encre. On joue la 39e minute en première période, la France est menée 1-0 par l'Angleterre depuis la demi-heure de jeu et un but sur corner signé Lescott. Idéalement servi en retrait par Frank Ribéry, Nasri arme une frappe du pied droit à ras de terre. Elle s'en va tromper Joe Hart et permet à la France d'égaliser. C'est le premier but de l'équipe de France hors de la surface de réparation en phase finale d'une compétition internationale depuis... Zinédine Zidane et son coup franc magique face, déjà, aux Anglais à l'Euro 2004.

VIDEO. Le but sur coup franc de Zidane face à l'Angleterre à l'Euro 2004 (à 30'')



Après avoir laissé éclater sa joie, le milieu de terrain de Manchester City auteur de son quatrième but en Bleu pose immédiatement un doigt sur sa bouche et hurle un «ferme ta gueule».

VIDEO. Le geste de Samir Nasri



Sur Internet, les réseaux sociaux s'emballent, chacun cherche à savoir à qui est destiné ce propos. Au banc anglais, depuis lequel Gary Neville le chambrerait ? On pouvait le penser, jusqu'à la conférence d'après-match. Venu recevoir le trophée d'homme du match, une récompense méritée au vu de sa prestation aboutie, Samir Nasri est interpellé par un journaliste, qui souhaite avoir la réponse à la question que tout le monde se pose: à qui était donc destiné la gestuelle ? «A vous (NDLR : la presse)», répond sans détours le Citizen, très énervé.

Nasri n'aurait pas supporté les réserves émises à son sujet par la presse française tout au long des trois matches de préparation, pendant que Ribéry et Benzema flambaient. Sur TF1, après le match, il expliquera que sa mère, malade toute l'année selon lui, avait été touchée par les critiques le concernant. Plus tard dans la soirée, passant tardivement en zone mixte après le contrôle antidopage, il précisera que ses insultes visaient très précisément un journaliste de L'Equipe...

Laurent Blanc botte en touche

Une poche de glace sur le genou, « rien de grave » selon le joueur, Nasri a affirmé qu'il s'expliquerait sur son geste plus en détail lors d'un prochain point presse. Laurent Blanc n'a lui pas voulu polémiquer sur le geste de son joueur. « C'est une question entre lui et ses détracteurs. Je n'ai pas à m'immiscer là dedans. Les réactions personnelles et individuelles ne sont pas toujours celles qu'on attend. Mais je pense qu'il était content de marquer et de faire un bon match », a déclaré en conférence de presse le sélectionneur des Bleus.

Le précédent Dugarry

L'attitude de Nasri n'est pas sans rappeler celle de Christophe Dugarry lors de la Coupe du monde 1998. Premier buteur de la France, face à l'Afrique du Sud, l'attaquant tricolore avait fêté sa reprise de la tête victorieuse en narguant les journalistes, dont il était alors la cible. Si seulement le geste de Nasri pouvait être annonciateur d'une même issue qu'à l'époque...

VIDEO. La célébration de Christophe Dugarry en 1998 (à partir d'1'25'')

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Le 11/06/2012 à 23:53:00 | Mis à jour le 12/06/2012 01:07:56

Foot - Euro - Bleus : Nasri règle ses comptes

Décisif contre l'Angleterre, Samir Nasri n'a pas apprécié certains commentaires de L'Equipe durant la phase de préparation. Il l'a fait savoir, à sa manière.

Après avoir été félicité par ses partenaires, Samir Nasri a lâché un "fermer sa g...", avant de placer son doigt devant sa bouche. Il a reconnu après la partie que cela était destiné aux journalistes. (Reuters)



Samir Nasri avait des comptes à régler. Il a jugé opportun de le faire à l'issue du match contre l'Angleterre (1-1), dont il a été élu meilleur joueur et lors duquel il a marqué. Dans son viseur ? L'Equipe, coupable à ses yeux «d'être trop méchant» à son égard pendant les matches de préparation. Juste après avoir permis aux Bleus d'égaliser, le milieu de terrain avait déjà manifesté son courroux en posant son doigt devant la bouche. Parce qu'il venait de faire taire ses détracteurs, évidemment. Il s'était ensuite distingué par un «ferme ta g...» en direction du banc de touche, pensait-on alors. Des tribunes réservées au médias, en réalité.

Jusqu'à ce qu'il se présente dans la salle de presse de la Donbass Arena pour recevoir son trophée de meilleur joueur, la cible de sa colère pouvait encore prêter à débat. Les médias en général ? Gary Neville, avec qui on lui prête un contentieux ? «Les gars, faut parler de foot, s'est agacé Evra. Il faut arrêter à chaque fois de chercher des petites bêtises. On vient de commencer un Euro et vous êtes déjà là à me parler de contentieux. Ça ne me donne pas envie de parler». Pas davantage qu'à Nasri, qui ne s'est pas attardé au moment de quitter le stade. «Je ne vous ai pas demandé de m'attendre», a-t-il lâché à l'attention des journalistes, après en avoir enfin terminé avec un contrôle anti-dopage.

«C'est entre lui et ses détracteurs. C'est quelque chose de personnel, je n'ai pas à m'immiscer là-dessus (sic).» Laurent Blanc«C'est entre lui et ses détracteurs, avait déclaré un peu plus tôt Laurent Blanc. C'est quelque chose de personnel, je n'ai pas à m'immiscer là-dessus (sic). Il était content d'avoir marqué un but. Ce geste d'humeur, c'est à lui qu'il faut demander à qui il était adressé.» Le sélectionneur s'était, en revanche, déclaré «heureux pour lui et pour nous.» «Les entraîneurs veulent que les joueurs au fort potentiel le démontrent sur le terrain. On est derrière lui mais avec les joueurs de talent, il faut être plus patient et à un moment donné, ils vous donnent la bonne réponse.» Alou Diarra acquiesce : «Samir était très motivé. Il a prouvé qu'il était un grand joueur. Il a réagi de la meilleure des manières en mettant l'équipe sur de bons rails». Sur le terrain, seulement...

Emery TAISNE, à Donetsk