Nasri, (encore) des insultes pour finir

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Nasri, (encore) des insultes pour finir

Mis à jour le 24/06/2012 à 11:54 | publié le 24/06/2012 à 07:52



Samir Nasri a terminé son Euro comme il l'avait commencé : en insultant un journaliste. Le milieu de terrain de Manchester City laissera une bien mauvaise image de son passage en Ukraine. Celle des Bleus en général n'est pas beaucoup plus belle.

Samir Nasri n'a joué que 25 minutes face aux Espagnols samedi soir pour une prestation à l'image de son équipe : médiocre. Pourtant, c'est bien le milieu de terrain de Manchester City qui a fait le plus parler de lui après le match. La raison ? Une nouvelle saillie verbale à l'encontre de la presse. Celui qui avait célébré son but contre l'Angleterre en insultant les journalistes du quotidien L'Equipe (le fameux «ferme ta gueule !) a eu un échange musclé en zone mixte avec un confrère de l'AFP. Après que ce dernier lui a demandé «un mot» sur la défaite des Bleus et leur élimination de l'Euro, Nasri est rapidement monté dans les tours dans le couloir des interviews. «Non, de toute façon, vous cherchez toujours la m..., vous écrivez de la m...». Selon plusieurs témoins de la scène, le journaliste s'est alors emporté à son tour et lui a répliqué «Alors casse-toi.» «Viens, on va régler ça là-bas», lui répond du tac au tac le joueur qui lâche ensuite une flopée d'insultes. «Va te faire enc..., va n... ta mère. Tu veux qu'on s'explique ? Fils de p... Comme ça tu pourras dire que je suis mal élevé !»

Une scène surréaliste qui a vite été relayée sur Twitter par les journalistes présents dont les différents témoignages ne laissent que peu de doutes sur le déroulement de l'altercation. La presse étrangère, à l'image de la BBC, a aussi relaté les faits. Si on est loin de l'image déplorable laissée à Knysna il y a deux ans, les Bleus ont encore trop fait parler d'eux en dehors des terrains en Ukraine. Au premier rang desquels Nasri, donc. Mais l'ancien Marseillais n'est pas le seul à s'être distingué à la Donbass Arena. Que dire en effet de Jérémy Ménez qui, à peine entré sur le terrain à l'heure de jeu, a manifesté sa mauvaise humeur contre Hugo Lloris qui lui reprochait son replacement défensif ? Le Parisien s'est aussi permis d'invectiver l'arbitre par une formule à la Nasri… Autre image qui interpelle, la sortie de Yann M'Vila (79e) qui n'a même pas pris la peine de passer par le milieu de terrain pour taper dans la main de l'entrant Olivier Giroud alors que le score était toujours de 1-0 pour l'Espagne et que rien n'était perdu. Le Rennais a filé s'asseoir sur le banc sans même un regard pour Laurent Blanc… «J'étais déçu de sortir. J'avais l'impression de faire un bon match. Je n'ai pas refusé de serrer la main au sélectionneur. Il faut arrêter de chercher des histoires», a-t-il commenté après le match.

Tout en minimisant le premier «incident Nasri» contre l'Angleterre - «si c'est la plus grosse affaire de l'Euro, j'en serai ravi» -, Noël Le Graët avait prévenu : «On ne dira pas que l'équipe de France s'est bien comportée seulement si on fait des bisous à tout le monde.» Problème pour le président de la FFF, ses protégés n'ont pas compensé leurs maladresses et dérapages par de bonnes prestations sur le terrain. Et alors qu'on ne sait pas encore si Laurent Blanc dirigera les Bleus contre l'Uruguay le 15 août prochain au Havre, certains Bleus seront, eux, sacrément attendus au tournant.

Espagne-France en images :


Sergio Ramos et les Espagnols ont rapidement pris le dessus sur Mathieu Debuchy et les siens dans cette partie.

APRÈS L'ÉLIMINATION DE LA FRANCE CONTRE L'ESPAGNE :

Nasri victime de xénophobie ?

Mardi 26 Juin 2012

Par Bachir BOUTEBINA



L'élimination sans gloire des Bleus en quart de finale par l'Espagne, championne en titre d'Europe et détentrice du dernier trophée mondial, a brusquement étalé au grand jour un profond malaise au sein de l'équipe de France.

Il aura fallu que les Scandinaves venus de Suède fassent chuter une première fois les Bleus, pour le compte de la troisième et ultime journée du premier tour, pour que l'Euro 2012 tourne subitement au cauchemar au sein de l'équipe drivée par le sélectionneur français, Laurent Blanc.

La défaite subie contre les Suédois quelques jours seulement avant de boire le calice jusqu'à la lie, avait provoqué un véritable coup de tonnerre au sein du vestiaire français. Des joueurs qui n'ont pas hésité à «se taper dessus», par le biais de plusieurs reproches qui ont fini par sérieusement ébranler le groupe, alors que la veille du coup d'envoi de l'Euro, personne n'avait imaginé un seul instant les derniers événements survenus au sein des Bleus.

En réalité, Samir Nasri par qui le scandale est arrivé une première fois, lors du match France-Angleterre, notamment tout de suite après son but égalisateur, n'a fait que réveiller les vieux démons que tout le monde croyait bel et bien endormis au lendemain du dernier Mondial sud-africain. Le geste de Samir Nasri à l'adresse de la presse française, répondait tout naturellement aux critiques très sévères que certains journalistes français, avaient émises à l'égard du joueur d'origine algérienne. Un geste de dépit plutôt banal, mais commis par un joueur qui en avait visiblement plein le coeur envers certains journalistes français. N'est-ce pas Christiano Ronaldo qui allait à son tour réagir aussi envers les médias portugais, après avoir essuyé de sévères critiques? Mais le Portugal n'est pas la France où le moindre geste commis par un joueur des Bleus, prend souvent l'allure d'un véritable scandale national, même quand on s'appelle Zidane. En France, l'histoire du malheureux coup de boule commis par Zizou, lors de la finale du Mondial 2006, avait tout de suite fait oublier le rôle prépondérant qu'avait joué le jouer français d'origine algérienne, au cours de la finale 1998 remportée par les Bleus devant le grand Brésil. Mais aujourd'hui, «l'affaire Nasri», au-delà du fait indéniable que l'actuel sociétaire de Man City, a fait preuve d'un comportement et d'un manque de maîtrise de soi flagrants, a provoqué un très sérieux malaise au sein de la société française. Certes, l'ex-joueur de l'O Marseille a quelque part voulu «se la jouer» envers certains de ses coéquipiers avec lesquels il ne se sentait pas bien du tout dans sa peau. Samir Nasri, dont les Bleus attendaient beaucoup aussi, n'a finalement pas vraiment brillé dans le nouveau rôle que lui avait confié Laurent Blanc. Pour preuve, l'ex-meneur de jeu d'Arsenal n'a pas été aligné face à l'Espagne. C'est un peu la goutte qui a fini par faire déborder un vase qui était trop plein aux yeux de ce joueur dont le vie privée et familiale, surtout, avait été auparavant sérieusement égratignée par certains journalistes de l'Hexagone. Certes, Samir Nasri a fini par «craquer» avec les Bleus, au plus mauvais moment de sa carrière. Mais aujourd'hui dans une France où les discours d'un parti comme le Front national sont devenus monnaie courante, même chez certains joueurs, Nasri est-il finalement victime de lui- même, ou bien d'une xénophobie devenue trop voyante aux quatre coins de l'Hexagone?