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Pari gagné pour le PS et ses alliés, qui arrivent en tête
Mis à jour le 10/06/2012 à 22:50 | publié le 10/06/2012 à 21:35
Martine Aubry à la sortie de l'isoloir de son bureau de vote, dimanche matin, à Lille.
Le Parti socialiste espère toujours obtenir la majorité absolue à l'Assemblée dimanche prochain.
Pari gagné pour le PS. Les socialistes et leurs alliés arrivent nettement en tête au premier tour des élections législatives. Selon les estimations de l'institut CSA, le PS et ses alliés écologistes sont crédités d'environ 40%, contre environ 35% pour l'UMP. La gauche radicale, avec laquelle le PS ne dispose pas d'accord de gouvernement, réalise environ 7%.
Les estimations varient selon les instituts. Le PS et les radicaux de gauche auraient obtenu 35,2% des voix dimanche, le Front de gauche 6,8%, les Verts 4,9%, selon CSA pour BFMTV, RMC, i-Télé et
20 Minutes. Un autre institut, TNS Sofres Sopra Group pour TF1, donne le PS et les radicaux de gauche à 35%, le Front de gauche à 6,5% et Europe Écologie-Les Verts à 5%. Selon ces estimations, le PS obtiendrait de 275 à 329 sièges à l'Assemblée, EELV de 8 à 18 sièges et le Front de gauche de 13 à 20 sièges.
Ces résultats confirment donc clairement ceux de la présidentielle. Et le PS peut toujours espérer obtenir une majorité absolue dimanche prochain. Sur le plateau de France 2, dimanche soir, Martine Aubry s'est félicitée du vote des Français: «(Ils) ont dit leur soutien au changement, a-t-elle commenté. Ils ont apprécié que les engagements soient tenus.» La première secrétaire du PS met toutefois en garde: «Rien n'est joué, a-t-elle prévenu. Il faut en appeler à la mobilisation. Il faut conforter la gauche.»
«L'abstention, ennemi mortel»En effet, selon les hypothèses les plus basses (selon lesquelles le PS et les divers gauche obtiendraient 275 sièges seulement, alors que la majorité absolue dans l'Hémicycle s'élève à 289), le PS devrait alors composer avec ses alliés, les Verts et le Front de gauche. Une hypothèse redoutée Rue de Solferino, où l'on rêve de ne pas dépendre du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et avoir les coudées franches pour appliquer le programme de François Hollande, dans un contexte économique et financier délicat. «On ne peut pas être tous les jours dans le pointillisme de la négociation, affirmait sans tourner autour du pot Jean-Christophe Cambadélis, quelques jours avant le scrutin. Il faut aller vite. Il faut redresser la France et cela nécessite une force de frappe à l'Assemblée nationale.»
La très forte abstention a confirmé les craintes des ténors socialistes. «L'abstention est un ennemi mortel pour le PS dans ce scrutin», confiait vendredi le numéro deux du PS, Harlem Désir. Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault (lui-même réélu dès le premier tour) n'avaient pourtant pas ménagé leur peine pour mobiliser l'électorat de gauche avant le premier tour, multipliant les appels à se rendre aux urnes, et affichant un numéro de duettistes bien rodé. Les deux ténors disposent d'une semaine pour remobiliser l'électorat de gauche et tenter d'obtenir la majorité la plus large possible le 17 juin. Ils continueront donc sur leur lancée mercredi prochain, pour un dernier meeting commun au Zénith de Paris après s'être retrouvés à Nantes puis Lille avant le premier tour.
Dans la première circonscription de Charente-Maritime, l'ex-candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, qui redoutait de voir le candidat dissident Olivier Falorni, ex-patron du PS en Charente-Maritime, arriver en tête, a réussi son pari au soir du premier tour: avec 29% des voix au premier tour, selon des estimations partielles, elle distancerait de quatre points son rival (25%), qui se disputerait la deuxième place avec la candidate UMP Sally Chadjaa. C'est une triangulaire qui se profile, un scénario favorable à Royal, qui redoutait d'affronter en duel Falorni, qui aurait alors sans doute reçu le soutien de la droite.
De son côté, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, compte bien capitaliser sur le succès de la gauche le 17 juin. Pour la première secrétaire, il s'agirait d'une victoire de plus à accrocher à son tableau de chasse. La maire de Lille s'est hissée à la tête du parti dans des circonstances difficiles, lors du congrès de Reims en 2008, mais elle peut se targuer d'un bon bilan. «Elle veut attendre le congrès pour partir car elle veut être célébrée», a récemment lâché François Hollande, dans son bureau de l'Élysée. «Martine a reconstruit la crédibilité du parti», loue de son côté le numéro deux du Parti socialiste, Harlem Désir.