Jamel Administrateur
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| Sujet: Privé de l'investiture PS, René Dosière entre en dissidence Mar 22 Mai - 7:17 | |
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Privé de l'investiture PS, René Dosière entre en dissidence
Mis à jour le 21/05/2012 à 22:29 | publié le 21/05/2012 à 18:10
René Dosière, à l'Assemblée, en 2009. Célèbre pour son combat sur le train de vie de l'Etat, l'élu de la 1re circonscription de l'Aisne, en conflit avec le PS local, se voit à nouveau contraint de faire campagne sans l'appui du Parti socialiste. Douche froide pour René Dosière. Le député apparenté socialiste de l'Aisne, qui espérait pouvoir se présenter aux législatives sous l'étiquette PS, a finalement été privé d'investiture par le parti. Le 16 mai, alors qu'il avait déjà déposé sa candidature à la préfecture et commencé à imprimer tracts et affiches portant le sigle du PS, il a été informé de la décision de la rue de Solferino de présenter Fawaz Karimet, un conseiller général déjà candidat officiel en 2007. À l'époque, devant le refus des instances socialistes de lui accorder l'investiture dans la circonscription qu'il détient depuis 1988, René Dosière avait mené une candidature dissidente et avait été élu. Ce qui lui avait valu d'être exclu du PS. Pour 2012, le parlementaire croyait dur comme fer pouvoir représenter le PS. «Pendant cinq ans, je n'ai jamais dérogé à la discipline de vote, j'ai été exemplaire avec le PS. Le 11 mai, Christophe Borgel (secrétaire national aux élections, NDLR) m'a appelé et m'a dit: “Tu as l'investiture”. Cinq jours plus tard, je découvre que je ne suis pas choisi. J'ai laissé quatre messages sur le répondeur de Borgel, mais il ne daigne pas me répondre.» «J'ai essayé de l'appeler de mon côté», tempère le responsable socialiste, qui évoque une «situation compliquée au niveau local». «En 2007, il avait indiqué qu'il se présentait pour son dernier mandat», assure Christophe Borgel, qui ajoute qu'après son exclusion, René Dosière «n'avait jamais exprimé le souhait de revenir au PS». Du côté de la fédération socialiste de l'Aisne, on explique que l'investiture n'a pas été accordée à René Dosière car ce dernier a refusé de prendre Fawaz Karimet comme suppléant. Cette proposition de ticket «présentait l'avantage de tirer un trait sur 2007 et, ensemble, derrière François Hollande et Martine Aubry, de porter le projet de la majorité présidentielle», explique le premier secrétaire de la fédération, Jean-Jacques Thomas. «L'objectif était de les rassembler, confirme Christophe Borgel. C'était un petit sacrifice à faire qui aurait pu simplifier les choses.» «Le signal envoyé par le PS est terrible»«Au moment des négociations sur l'investiture, on ne m'a pas présenté la suppléance de Fawaz Karimet comme une condition sine qua non», rétorque René Dosière, visiblement agacé. Selon lui, certains responsables locaux, à commencer par Jean-Jacques Thomas, n'apprécieraient pas sa «conception de l'éthique en politique». Spécialiste de la dépense publique, le député de l'Aisne est l'auteur de nombreux rapports critiques sur le train de vie de l'État et du personnel politique. Il a développé ce thème dans un livre récent, L'Argent de l'État. «Ma liberté de ton sur ces questions a peut-être pesé dans la balance, mais le signal envoyé par le PS est terrible. Est-ce que cela signifie que le travail pour la lutte contre les abus n'a aucun intérêt?», s'interroge le parlementaire. Depuis l'élection de François Hollande, pourtant, les thèmes de prédilection de René Dosière ont la cote. Par coïncidence, le rejet de son investiture a été officialisé le jour où le gouvernement Ayrault décidait d'abaisser de 30% le salaire des ministres. Au PS, certains ont pris fait et cause pour René Dosière. À l'instar du sénateur de la Nièvre, Gaëtan Gorce, qui a pressé son parti de «corriger d'urgence» cette «erreur» vis-à-vis du «champion de la transparence». «Personne ne remet en cause le travail qu'il a accompli, mais cela ne l'exonère pas de jouer le jeu du rassemblement ou de passer la main», nuance Christophe Borgel. Passer la main? À 70 ans, René Dosière s'y refuse. «Ma détermination est intacte. Désormais, les électeurs doivent se prononcer. Je suis confiant, car je l'avais déjà emporté en 2007 dans une situation similaire.» S'il perd, René Dosière compte poursuivre son combat pour la moralisation de la vie politique et la réduction des dépenses publiques. Il travaille déjà sur un nouveau livre qui s'appellera L'État au régime. | |
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