Italie : une lycéenne tuée et 8 blessés dont deux graves après un attentat

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Italie : une lycéenne tuée et 8 blessés dont deux graves après un attentat

Publié le 19.05.2012, 09h01 | Mise à jour : 11h44


Selon un bilan provisoire, une lycéenne a été tuée et sept autres élèves ont été blessés dans un attentat devant un lycée professionnel à Brindisi dans la région des Pouilles (sud de l'Italie).

La jeune fille a succombé après l'explosion d'une bombe formée de bonbonnes de gaz placées sur un muret de son lycée qui porte le nom de Giovanni Falcone et son épouse Francesca Morvillo, tués dans un attentat de la mafia sicilienne il y a 20 ans. L'attentat n'a fait l'objet d'aucune revendication dans l'immédiat.

Un premier bilan donnait un décès et huit blessés dont deux «dans un état critique» dont une adolescente qui est «entre la vie et la mort et est en train d'être opérée», avait déclaré Fabiano Amati, responsable régional de la protection civile aux médias. Les blessés souffrent de brûlures à divers degrés, selon les médias qui citent des sources sanitaires.

Des bonbonnes de gaz reliées entre elles

L'explosion s'est produite à l'heure où les élèves (qui ont souvent cours le samedi matin en Italie) entraient dans l'enceinte du lycée professionnel Francesca Morvillo Falcone, du nom de la femme du célèbre juge anti-mafia, Giovanni Falcone. La bombe était composée de bonbonnes de gaz reliées entre elles, cachées dans des sacs à dos et avait été placée près d'un muret du lycée, selon les premiers éléments donnés par les forces de l'ordre aux médias. Les carabiniers et la police ont établi rapidement un périmètre de sécurité autour du lycée et des artificiers sont sur place. Aucune évacuation massive n'a été décrétée, mais les élèves des autres lycées de la ville ont immédiatement quitté leurs établissements, accompagnés par leurs parents venus les chercher.

Les télévisions montraient des dégâts plutôt limités: le mur du lycée noirci par la fumée de la déflagration, des objets épars appartenant aux élèves de cet établissement pour jeunes filles, mais pas de trou dans la chaussée ni d'autres dommages apparents. «Les premiers à secourir les blessés ont été un enseignant, un surveillant et un agent technique. Ils ont parlé d'une forte explosion qui a projeté à terre plusieurs élèves», a indiqué à Repubblica, Valeria Vitale, directrice administrative de l'institut Morvillo Falcone.«Les élèves sont sous le choc, le proviseur est tout de suite parti pour l'hôpital», a-t-elle ajouté.


L'explosion s'est déroulée dans un lycée de Brindisi, dans le sud de l'Italie. [Google Maps]

20ème anniversaire de l'attentat contre le juge Falcone

Des médias ont fait le rapprochement avec le 20è anniversaire de l'attentat du 23 mai 1992 qui tua Falcone ainsi que sa femme et leurs trois gardes du corps. La mafia sicilienne avait fait exploser au passage de leur voiture 500 kg de dynamite enterrée sous l'autoroute entre l'aéroport de Palerme et le centre ville. Interrogé par l'agence Ansa, le maire Mimmo Consales a estimé qu'il y avait «trop de coïncidences dans cette affaire», dans une allusion à l'anniversaire et au fait qu'une «caravane de la légalité» devait passer samedi près de Brindisi pour le commémorer. La direction départementale anti-mafia a dépêché sur place le procureur de Lecce et une réunion était en cours samedi matin à Brindisi. Les enquêteurs n'ont toutefois pas confirmé ce qui reste seulement une hypothèse, certains médias évoquant l'action d'un déséquilibré ou d'une vengeance.

Le président italien Giorgio Napolitano, informé par la ministre de l'Intérieur, Annamaria Cancellieri, a dit suivre les événements «avec appréhension et a exprimé sa proximité envers les familles de la victime, des blessés et de toute la population de la région». Le président de la région des Pouilles (sud) Nichi Vendola s'est rendu sur les lieux de l'explosion et le ministre de l'Education nationale Francesco Profumo était attendu dans la journée.

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Italie : les autorités parlent d'un acte terroriste

Publié le 19/05/2012 à 19:21


Un policier se tient devant le mur où l'engin explosif était caché avant d'exploser

Pour le procureur national anti-mafia Pietro Grasso, la mafia n'aurait aucune responsabilité dans l'attentat qui a fait un mort samedi à Brindisi.

Une grande incertitude prévaut sur les auteurs de l'attentat criminel qui a fait un mort et huit blessés, dont un grave, samedi matin devant un établissement professionnel de Brindisi, l'un des principaux ports de la côte adriatique des Pouilles.

Pour le procureur national anti-mafia Pietro Grasso, l'engin explosif relève du «pur terrorisme». La mafia n'aurait aucune responsabilité dans cet attentat. «L'attentat pourrait ne pas être d'origine mafieuse», a renchérit le procureur de Lecce Cattaldo Motta. Au lendemain de l'attentat de Gênes dans lequel un ingénieur nucléaire, Roberto Adinolfi, avait été blessé aux jambes le 7 mai par des anarchistes, le ministre de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri avait dénoncé un «risque réel d'escalade du terrorisme en Italie». Mme Cancellieri est accourue à Brindisi samedi après-midi en même temps que le procureur Grasso. Elle rendra compte de l'état d'avancement de l'enquête mardi au Sénat.

D'autres pistes sont toutefois envisagées par les enquêteurs. Le préfet de Brindisi, pour sa part, a immédiatement ordonné une série de perquisitions dans les milieux de la «Sacra Corona Unita» (la «Sainte couronne unie»), une pègre locale traditionnellement proche de la terrible N'Drangheta calabraise.

Quant à la piste mafieuse, elle semblait étayée par une série de coïncidences. L'Italie s'apprête à célébrer avec emphase le 23 mai prochain les vingt années de l'assassinat du juge anti-mafia Giovanni Falcone, de sa femme et de leurs trois agents d'escorte sur la route de l'aéroport de Palerme. Le 19 juillet suivant, un autre magistrat de pointe dans la lutte anti-mafia, le juge Giovanni Borsellino, le collaborateur le plus proche de Falcone, était à son tour tué avec ses cinq agents d'escorte dans l'explosion d'une voiture piégée, à Palerme toujours.

Le fait que l'attentat de samedi ait été commis contre un institut professionnel portant le double nom de Falcone et de son épouse Francesca Morvillo parait renforcer cette hypothèse. Comme le fait qu'il a été commis le jour de l'arrivée à Brindisi d'une caravane organisée qui fait tout le tour de l'Italie avant de gagner Palerme le 23 mai ajoute aux soupçons. La caravane est affrétée par l'association anti-mafia Libera qui gère les terres et les biens confisqués par la justice aux clans.

Engin explosif d'origine artisanale

En revanche les enquêteurs relèvent que la mafia ne s'en est jamais pris jusqu'à présent directement et de manière aveugle à des enfants ou des adolescents. La N'Drangheta en particulier évite tout attentat susceptible de susciter une réaction hostile. Pour le procureur adjoint de Reggio de Calabre Nicola Gratteri, la «Pieuvre» calabraise est «attentive à conserver le consensus populaire». De plus l'engin infernal conçu pour cet attentat (trois bouteilles de gaz reliées à un détonateur) était d'origine artisanale, ce qui est totalement étranger aux habitudes de la mafia.

De nombreux procureurs ont relevé le danger que faisait courir la situation politique actuelle avec son cortège de manifestations sociales, l'angoisse de la population devant l'austérité et d'une manière générale le mécontentement devant la manière dont les forces politiques gèrent ce moment délicat pour l'Italie. Pour le procureur de Turin Giancarlo Caselli, «la première chose à faire est d'isoler politiquement les criminels.»

L'Italie s'est imposé un deuil de trois jours. Les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics tandis que la nuit blanche des musées a été annulée.

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Attentat de Brindisi : un homme identifié et interrogé par la police

Publié le 21.05.2012, 17h23 | Mise à jour : 17h49


Les enquêteurs coordonnés par le parquet de Brindisi disposent d'un portrait-robot élaboré à partir d'images de caméras de surveillance installées près du lycée, devant lequel l'auteur a fait exploser un engin artisanal confectionné à partir de trois bonbonnes de gaz.

Un homme disparu depuis plusieurs jours et recherché par la police dans l'enquête sur l'attentat de Brindisi, samedi dernier, ayant coûté la vie à une lycéenne, Melissa Bassi, est interrogé lundi par la police, ont indiqué lundi des sources judiciaires à l'agence italienne Ansa. «Des contrôles de routine sont en cours pour vérifier s'il a un alibi après des signalements qui sont arrivés et qui nécessitent d'être contrôlés», ont indiqué les mêmes sources du parquet de Brindisi.

Auparavant, le site internet du journal «Corriere della Sera» avait indiqué qu'un homme avait été identifié après avoir été «trahi par une main blessée, clairement visible sur la vidéo prise devant l'école». Selon le Corriere, cet homme avait disparu depuis plusieurs jours, son domicile a été perquisitionné et son frère emmené à la préfecture pour être interrogé.

Les enquêteurs, coordonnés par le parquet de Brindisi (sud-est), disposent d'un portrait-robot élaboré à partir d'images de caméras de surveillance installées près du lycée, où l'auteur a fait exploser un engin artisanal confectionné avec trois bonbonnes de gaz.

Un individu regarde des lycéennes, puis appuie sur une télécommande pour déclencher la bombe

Plusieurs journaux ont publié, lundi, des clichés montrant un homme d'une cinquantaine d'années, d'aspect occidental, le visage flouté, cheveux en brosse, portant une veste sombre, un pantalon beige et des tennis. Sur des vidéos que des journalistes ont visionnées, un individu regarde des lycéennes, dont Melissa, descendre de l'autobus qui les amène de leur village de Mesagne, puis appuie sur une télécommande ou la touche d'un téléphone portable pour déclencher la bombe.

L'attentat commis avec cet engin de confection artisanale a tué presque sur le coup Melissa Bassi et blessé très grièvement cinq de ses camarades. Il n'a pas été revendiqué. Les funérailles de la jeune fille de seize ans ont commencé vers 16h30 dans son village de Mesagne, en présence du chef du gouvernement italien, Mario Monti, revenu de façon anticipée d'un sommet de l'OTAN aux Etats-Unis.

Plusieurs ministres sont également présents dans l'église qui ne peut contenir que 700 personnes. Environ 4 000 autres se trouvaient sur le parvis.

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Attentat du lycée de Brindisi : un homme avoue

Mis à jour le 07/06/2012 à 11:09 | publié le 07/06/2012 à 08:28


Une lycéenne de 16 ans, Melissa Bassi, a été tuée, et cinq de ses camarades blessés.

Interrogé pendant cinq heures par les enquêteurs italiens, le sexagénaire a motivé son acte par «une vengeance d'ordre privé».

Un soulagement pour les familles. La police a placé en état d'arrestation mercredi soir l'auteur présumé de l'attentat devant un lycée de la ville de Brindisi en Italie. L'explosion avait tué Melissa Bassi, une lycéenne de 16 ans, et blessé cinq de ses camarades le 19 mai dernier.

Giovanni Vantaggiato, âgé de 68 ans, propriétaire d'un dépôt de carburant à Copertino, avait longuement été interrogé mercredi comme suspect dans l'enquête des magistrats du parquet de Lecce, dans la province des Pouilles. Après cinq heures d'interrogatoire, l'homme, qui aurait alterné moments de lucidité et de confusion, a fini par faire des aveux. Il a été immédiatement déclaré en état d'arrestation pour «massacre aggravé par la finalité terroriste». Il a motivé son acte par «une vengeance d'ordre privé», selon les enquêteurs. Toutefois, ces derniers ne connaissent pas encore les raisons précises qui l'ont poussé à faire exploser son engin artisanal confectionné avec trois bonbonnes de gaz.

La piste mafieuse abandonnée

Selon l'agence de presse Agi, l'homme voulait viser le palais de justice de Brindisi, trop surveillé, avant de se replier sur le lycée Morvillo-Falcone, tout proche. Il reprocherait à la justice de ne pas lui avoir accordé un dédommagement dans un procès pour escroquerie, selon l'agence.

La police italienne aurait localisé le suspect à l'aide des images des caméras de surveillance près du lycée de Brindisi qui auraient filmé à plusieurs reprises sa voiture dans les jours précédant l'attentat. Aussi, des contradictions ont été relevées entre les déclarations faites par le suspect à la police et une conversation avec sa femme, placée sur écoute téléphonique.

La police avait abandonné l'hypothèse mafieuse et terroriste dans cette enquête, après avoir contrôlé 1400 personnes et réalisé une trentaine de perquisitions. La piste de l'attentat mafieux était évoquée par la police en raison du nom du lycée frappé, qui est celui de la femme (Francesca Morvillo) du célèbre juge antimafia Giovanni Falcone, tuée avec lui dans un attentat en 1992.