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Zone euro : Obama exhorte l'Europe à agir
Mis à jour le 18/05/2012 à 19:23 | publié le 18/05/2012 à 18:48
Barack Obama, vendredi à Washington.
La crise grecque et les risques d'implosion de l'euro s'invitent au sommet du G8 à Camp David. Les États-Unis redoutent un effet domino sur l'économie mondiale.
Alors que la crise de la dette s'accentue en Europe, Barack Obama devrait profiter du sommet du G8 à Camp David pour mettre les Européens face à leurs responsabilités: si les déboires du Vieux Continent constituent un risque majeur pour le reste de l'économie mondiale, la solution à la crise se trouve en Europe.
En privé, Barack Obama voudra se montrer convaincant mais ferme: il ne veut pas perdre les élections de novembre à cause d'une soudaine aggravation de la crise de l'euro. Pour appuyer sa démarche, il peut compter sur Stephen Harper, le premier ministre canadien, et David Cameron, le premier ministre britannique.
Tous deux ont durci leur ton à l'égard des autorités de la zone euro au cours des derniers jours. La zone euro «doit s'unir au risque d'être confrontée à son éclatement potentiel» a par exemple déclaré le chef du gouvernement du Royaume-Uni.
Barack Obama entend mener la discussion vers des «mesures spécifiques», explique Thomas E. Donilon, conseiller du président pour les affaires de sécurité, le plus impliqué dans ce G8. «Mais je ne crois pas que la nature de ces conversations nous conduise à prendre parti pour un côté plutôt qu'un autre en vue d'en profiter», précise-t-il. C'est une manière de dire que Barack Obama ne tombera pas dans le piège du faux débat opposant la croissance à l'austérité. Il cherchera à rapprocher Angela Merkel de François Hollande, plutôt qu'à isoler l'une en soutenant l'autre. «Une approche équilibrée qui n'incorpore pas simplement l'austérité, mais aussi la croissance et la création d'emplois est la bonne approche», résume Jay Carney, le porte-parole de la Maison-Blanche.
Voilà plus de deux ans que les Américains implorent leurs partenaires européens de prendre des mesures fortes et crédibles pour endiguer la contagion, recapitaliser leurs banques, faire converger leurs politiques fiscales, déréglementer leurs marchés du travail et réformer radicalement la gouvernance de l'euro.
Toujours trop tardTimothy Geithner s'est rendu en Europe maintes fois pour plaider cette cause. Souvent le secrétaire au Trésor a été critiqué pour cela par des Européens qui ne voulaient pas recevoir de leçons de Washington. Les mêmes critiques ont été ensuite adressées à Christine Lagarde dès son arrivée en juillet dernier à la tête du FMI.
Pour autant, du point de vue américain, les plans échafaudés par les autorités européennes sont allés dans le bon sens, mais sont toujours arrivés trop tard. La déconfiture inquiétante en Espagne démontre à leurs yeux qu'une fois de plus l'Union européenne est à nouveau dépassée par les événements.
Ce qui alarme l'Administration Obama est que si l'Espagne, ses banques ou ses provinces perdent leur accès au marché privé des capitaux, la crise prendra une ampleur telle que la croissance américaine déjà fragile sera remise en question. «Même si nous n'étions pas en période électorale, pour n'importe quel autre président des États-Unis, que les Européens soient à la hauteur de la situation représenterait un enjeu important», juge Bruce Jones de la Brookings Institution.