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Yémen : l'armée marque des points face à al-Qaida
Mis à jour le 17/05/2012 à 22:33 | publié le 17/05/2012 à 18:32
Une voiture blindée des forces armées yéménites se fraye un chemin dans Loder lors des combats contre les militants islamistes, mercredi dans le sud du pays.
Après six jours de combats, les militaires sont parvenus à déloger des djihadistes de leur fief sudiste de Loder. Six jours après le début d'une vaste offensive au Yémen contre al-Qaida, qui a fait près de 150 morts, 20.000 hommes de l'armée yéménite, épaulés par des supplétifs tribaux, ont réussi jeudi à «nettoyer» les abords de Loder, dans la province d'Abyane, des djihadistes qui s'y étaient repliés.
Ceux-ci ont pris la fuite en direction de localités voisines, tenues par le réseau terroriste, qui subit là un sérieux revers. D'autant qu'en parallèle les tirs de drones américains contre les cadres d'al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa) se poursuivent. Après 17 tués samedi, dont deux djihadistes saoudiens, dans deux tirs de ces avions sans pilote, un nouveau raid a liquidé jeudi deux autres terroristes, qui circulaient à bord d'une voiture dans la ville de Shibam, dans cette même province d'Abyane. Les États-Unis sont les seuls à posséder des drones dans la région, mais ils nient mener de tels raids.
À Loder, de nombreux habitants sont descendus dans la rue pour célébrer cette «victoire» contre al-Qaida. Combinant raids aériens et opérations terrestres, cette offensive de l'armée, qui est conseillée par des experts américains stationnés sur la base aérienne d'al-Anad, voisine des affrontements, a fait en six jours 105 tués parmi les combattants d'al-Qaida, 23 chez les militaires, 17 parmi les civils et 13 parmi les comités de résistance populaire.
Appui américainIl s'agit de la plus importante opération militaire contre al-Qaida, qui a profité de la contestation au Yémen depuis quinze mois pour renforcer ses positions, dans le Sud et à l'Est, où la mouvance terroriste et ses relais locaux contrôlent plusieurs régions. C'est le cas de la principale ville de la province d'Abyane, Zinjibar, dirigée depuis un an par les «Partisans de la charia», un groupuscule proche d'Aqpa.
Jeudi, l'armée progressait vers Zinjibar, abandonnée depuis des mois par ses habitants. Selon un site proche du ministère de la Défense, «cinq terroristes» ont été tués dans les combats. «Nous avançons de jour et effectuons un retrait tactique de nuit, de craintes d'opérations terroristes», expliquait à l'AFP un officier sur le terrain.
Trois mois après son investiture, le président Abd Rabbo Mansour Hadi paraît déterminé à vaincre le réseau terroriste, comme ne cessent de l'encourager les États-Unis, dont l'appui est précieux pour éradiquer la mouvance terroriste dans un pays pauvre où l'autorité de l'État central est souvent défaillante hors de Sanaa, la capitale. Depuis un an, les djihadistes d'Apqa avaient profité des troubles pour piller des dépôts de l'armée, abandonnés par certaines unités au moment où une partie de la troupe se rangeait derrière l'ancien président Ali Abdallah Saleh tandis que l'autre soutenait ouvertement les manifestants.
Cette offensive intervient après les révélations d'un agent infiltré au sein du réseau terroriste, dont les renseignements avaient permis de tuer le 6 mai Fahd al-Quso, l'un des responsables d'al-Qaida. «Elle est le résultat d'un début de réunification des forces armées», se félicite un diplomate à Sanaa, qui insiste sur la mise à l'écart à la tête de l'armée de l'air de Mohammed Saleh, le demi-frère du président déchu, «mais cette réunification est loin d'être complète».