WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Présidentielle
Législatives : les négociations tournent au vinaigre à gauche
Mis à jour le 16/05/2012 à 17:08 | publié le 16/05/2012 à 16:35
Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard, Cécile Duflot, Martine Aubry et Pierre Laurent, en 2010.
Le PS, Europe Ecologie et les partis composant le Front de gauche doivent trouver un accord sur les circonscriptions à risque avant vendredi, date limite du dépôt des candidatures.
Le temps presse et les négociations s'enlisent. Les partis de gauche ont jusqu'à vendredi, date limite du dépôt des candidatures aux législatives, pour trouver un accord sur une candidature unique dans les circonscriptions où il existe une possibilité d'élimination de la gauche dès le premier tour. Le PS, Europe écologie et les partis composant le Front de gauche - le PCF, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon - espéraient trouver une issue dans la journée. «Si chaque partenaire prend sa part d'effort, l'accord est désormais possible à toute heure (…) Tout délai et a fortiori tout échec seraient incompréhensibles», ont prévenu Pierre Laurent et Martine Billard, du PG, dans un communiqué commun. Mais les points de blocage restent nombreux.
• Bataille sur les circonscriptions à risquesLa première pierre d'achoppement concerne le nombre de ces «zones à risque», où le FN pourrait se retrouver face à l'UMP au second tour: le PS et le PCF en comptent 55, les écologistes environ 90, le Parti de gauche environ une centaine… Chaque parti a sa propre appréciation, en fonction de ses intérêts et de ses ambitions. Comme si ces circonscriptions à risque n'étaient qu'un prétexte pour négocier des sièges gagnables, centre de toutes les attentions.
Le Front de gauche en veut au moins six, à répartir entre PCF et PG, qui réclame la 3e circonscription du Val-de-Marne, où Marine Le Pen a réalisé un faible score. Refus du PS. Et David Cormand, chargé des négociations à EELV, d'ironiser sur Jean-Luc Mélenchon qui «fait des claquettes à Hénin-Beaumont» face à Marine Le Pen tandis que ses troupes discutent de circonscriptions sans risque FN.
Les écologistes, conscients que l'accord négocié à l'automne dernier avec le PS sur 63 circonscriptions leur est favorable, semblent prêts à lâcher du lest. Ils accepteraient de laisser au PCF la circonscription de Gardanne (Bouches-du-Rhône), où le FN réalise traditionnellement de bons résultats, et celles de Guingamp (Côtes-d'Armor) et Bergerac (Dordogne), où il n'y a pas de risque FN. En échange, les communistes pourraient soutenir EELV à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, mais le candidat PCF local fait de la résistance.
• Des luttes internes au Front de gaucheCes négociations mettent à rude épreuve la cohésion du Front de gauche, qui demeure pour l'instant une confédération de circonstance. La présidentielle passée, le PCF, d'où viennent la quasi-totalité des 19 députés sortants du Front de gauche, veut reprendre l'ascendant sur le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Lequel n'avait même été convié lors d'une première réunion de négociation, dimanche après-midi. Après avoir diffusé un communiqué vengeur, le Parti de gauche a été invité à la table des négociations, lundi. Mercredi, les deux formations politiques ont voulu afficher leur unité en publiant un communiqué commun exigeant la signature rapide d'un accord. Mais nul doute que l'épisode laissera des traces au sein d'un Front de gauche déjà divisé sur une éventuelle participation au gouvernement.
• Des dissidences socialistes à prévoirEn marge des accords signés entre les partenaires de la gauche, un certain nombre de candidatures dissidentes peuvent faire leur apparition. À Paris, les écologistes Cécile Duflot et Denis Baupin ont réussi à s'imposer vis-à-vis du PS. Mais à Lyon, Philippe Meirieu aura sur sa route le socialiste Thierry Braillard, soutenu par Gérard Collomb. Dans l'Essonne, la trésorière d'EELV Eva Sas devra faire face à la candidature du maire socialiste d'Athis-Mons, François Garcia. Idem dans la 2e circonscription d'Indre-et-Loire, où la vice-présidente du Conseil régional, Isabelle Gaudron, se présente en dépit de l'investiture de l'écologiste Christophe Rossignol.