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Merkel à rude épreuve électorale
Mis à jour le 11/05/2012 à 20:50 | publié le 11/05/2012 à 19:53
Angela Merkel avec Norbert Roettgen, le candidat de la CDU en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 9 mai à Gelsenkirchen.
Un nouveau revers semble promis à la chancelière Angela Merkel en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Un nouveau revers électoral se profile pour Angela Merkel en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW), bastion de la gauche allemande. Dimanche le Land le plus peuplé d'Allemagne, avec ses 18 millions d'habitants, devrait reconduire à sa tête la ministre-présidente sortante, la sociale-démocrate Hannelore Kraft pour le dernier scrutin régional de l'année. Une victoire pourrait redonner espoir à la gauche allemande en vue des élections législatives de septembre 2013 et contribuer à envenimer le débat sur la politique d'austérité de la chancelière.
La coalition fédérale de centre droit, qui tente d'imposer à l'Europe sa rigueur économique, a déjà essuyé un revers dimanche dernier au Schleswig-Holstein (Nord), après une année électorale 2011 noire, marquée par la descente aux enfers du parti libéral FDP. Les sondages donnent le Parti social-démocrate (SPD, opposition fédérale) ultrafavori, autour de 38 %, pour cette troisième élection régionale en huit semaines. Hannelore Kraft devrait se maintenir au pouvoir à Düsseldorf, à la tête d'une coalition du SPD avec les Verts.
Kraft avait ravi de justesse la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à la CDU de Merkel en mai 2010, la privant au passage de sa majorité au Bundesrat, la chambre haute du Parlement. Elle dirigeait le Land depuis moins de deux ans sans majorité fixe, comptant sur l'appui au coup par coup des voix des conservateurs, des libéraux du FDP ou de la gauche radicale Die Linke. Faute de trouver une majorité pour faire adopter le budget, Kraft a jeté l'éponge en mars, provoquant de nouvelles élections.
Soutien à l'austéritéLa campagne de la CDU, créditée de 30 % des intentions de vote, est conduite par le ministre fédéral de l'Environnement, Norbert Röttgen. Les médias ont souligné son manque d'implication personnelle, après qu'il a annoncé, dès le lancement de la course électorale, qu'il ne quitterait pas son ministère fédéral en cas de défaite. Et Röttgen a provoqué la colère de la chancelière en transformant le scrutin en une sorte de référendum sur sa politique de rigueur budgétaire.
Poumon industriel, qui abrite le siège de neuf entreprises cotées au DAX, l'indice vedette de la Bourse de Francfort, la «NRW» exerce une grande influence sur la politique fédérale. En 2005, la défaite de Gerhard Schröder dans ce fief historique de la social-démocratie, après quarante ans de règne, l'avait poussé à organiser des élections législatives anticipées, qu'il perdit dans la foulée.
Les analystes prédisent cependant que la défaite de la CDU devrait avoir des répercussions limitées pour Merkel. «Au niveau national, le pouvoir du SPD est faible, et celui de la CDU est stable», analyse Nils Diederich, professeur de sciences politiques à l'Université libre de Berlin. Angela Merkel reste très populaire. Les Allemands lui savent gré de prôner l'austérité budgétaire pour soigner la zone euro mal en point. Selon un sondage pour l'hebdomadaire
Stern, 59 % d'entre eux refusent des mesures de soutien à la croissance qui se traduiraient par de nouvelles dettes.
Le quotidien populaire
Bild juge que la chancelière pourrait aussi saisir l'occasion d'étouffer un éventuel élan du SPD en provoquant des élections anticipées, afin de s'imposer à la tête du pays pour un nouveau mandat de quatre ans.