Jacob : «Oui à la cohabitation, dans l'intérêt du pays»

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Jacob : «Oui à la cohabitation, dans l'intérêt du pays»

Publié le 11/05/2012 à 19:51


Christian Jacob, Président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale.

INTERVIEW - Le patron des députés UMP sortants, Christian Jacob, estime que la droite peut gagner «en restant sur la ligne de la présidentielle».

- L'UMP peut-elle gagner les législatives?

Christian JACOB. -Oui. Le président-candidat est arrivé en tête dans 244 circonscriptions. Les législatives vont donc se jouer dans une cinquantaine de circonscriptions où l'écart est très faible, voire inexistant. Nicolas Sarkozy est remonté de plus de quinze points en trois mois de campagne et, la dernière semaine, il gagnait un demi-point par jour. Il nous a manqué quelques jours de campagne.

Nicolas Sarkozy a obtenu dans votre circonscription son meilleur score en Seine-et-Marne. Quelle est votre recette?

Nous sommes une circonscription encore rurale dont Provins est le centre. La population de cette circonscription reste attachée aux valeurs traditionnelles que nous défendons et à l'identité rurale de communes où il fait bon vivre. Par ailleurs, il me semble que la qualité et la mobilisation de nos réseaux locaux sont pour beaucoup dans ce résultat.

L'entrée en campagne du président sortant a-t-elle été trop tardive?

Je ne dirais pas cela, car il a souhaité, et c'était normal, assumer ses responsabilités présidentielles à 100% dans un contexte difficile. En revanche, la règle dite de l'équité des temps de parole, qui s'est traduite en fait par un match un contre neuf, nous a fait beaucoup de mal. C'est un sujet que nous devrons analyser à froid, après les législatives. Quoi qu'il en soit, je suis persuadé que nous pouvons gagner en restant sur la ligne de la présidentielle.

Vous seriez devenu favorable à la cohabitation?

Dans l'intérêt du pays, oui. Si la droite et le centre arrivent en tête, le président sera contraint de choisir le chef du gouvernement dans leurs rangs. Nous aurons donc la capacité de mener la politique de la France.

Avez-vous une idée du nombre de circonscriptions où le FN peut vous devancer au premier tour?

Non, parce qu'il y a deux éléments très difficiles à évaluer. Le premier, c'est la participation. Elle est traditionnellement plus faible aux législatives qu'à la présidentielle. Second élément, l'équation personnelle du sortant, qui est elle aussi difficilement mesurable.

Craignez-vous que des députés UMP sortants soient tentés par une alliance avec le FN?

Je ne crois pas aux accords de partis. Dans une campagne, on s'adresse à l'ensemble des électeurs. On n'est pas sous la IVe République! N'oublions pas que l'objectif de l'équipe dirigeante du FN a toujours été de faire battre la droite et le centre et de favoriser la gauche. Un comble lorsque l'on sait que c'est la gauche qui veut étendre le droit de vote aux étrangers. D'ailleurs, la position du bureau politique de l'UMP a été unanime: pas d'accord, pas de négociations et nos candidats se maintiendront partout où ils le pourront au soir du premier tour.

Les candidats UMP qui enfreindraient la règle afin d'être élus seraient-ils exclus du groupe?

Je ne réponds pas aux questions quand elles ne se posent pas.

Le slogan de l'UMP sera «Ensemble, choisissons la France». L'élection d'une majorité de gauche entraînerait-elle la dilution de l'identité française?

Nous ne disons pas cela. Ce slogan est un appel à la cohésion nationale, une invitation au rassemblement autour de nos valeurs: le travail, la solidarité mais pas l'assistanat, la lutte contre les déficits, la sécurité et la souveraineté nationale.

Laurent Wauquiez a-t-il tort quand il estime que la campagne présidentielle a trop été centrée sur l'immigration?

Je n'ai pas entendu Laurent Wauquiez dire cela en bureau politique. Ne comptez pas sur moi pour répondre aux petites phrases de tel ou tel.

Jean-Marc Ayrault a été condamné pour favoritisme il y a plus de quinze ans. Cela le disqualifie-t-il pour devenir premier ministre si la gauche remporte les législatives?

François Hollande a pris des engagements devant les Français pendant sa campagne. J'attends de voir s'il les tiendra.

Serez-vous candidat à votre succession à la présidence du groupe UMP?

Oui, bien sûr. Mais ce n'est pas le sujet du moment.