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 Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger : Erreur de casting ou de protocole ?

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Jamel
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MessageSujet: Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger : Erreur de casting ou de protocole ?   Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger : Erreur de casting ou de protocole ? Icon_minitimeDim 20 Nov - 10:55

Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger : Erreur de casting ou de protocole ? Logo_liberte_algerie

Dimanche, 20 Novembre 2011 10:00

Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger :

Erreur de casting ou de protocole ?

Par : Djilali BENYOUB

Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger : Erreur de casting ou de protocole ? 3_200_150

Un geste “malvenu” qui apparaît comme l’expression d’une volonté de recomposer la scène politique à la lumière des “révolutions” détournées.


Le leader islamiste tunisien, Rached El-Ghannouchi, effectue depuis hier une visite de trois jours à Alger, la première depuis la chute de Ben Ali et depuis l’élection de l’assemblée constituante où son parti a remporté la majorité des sièges.

Selon une source diplomatique algérienne, le chef islamiste, qui n’a pas de fonction officielle, vient à Alger pour “une visite d’amitié”. Durant son séjour algérois, il sera accompagné par Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la nation.

L’on ne sait toutefois pas s’il est officiellement invité à Alger malgré le fait qu’il soit reçu par le deuxième homme de l’État. Sur le plan protocolaire, El-Ghannouchi a bénéficié d’un accueil digne d’un représentant officiel de la Tunisie alors qu’il n’a aucune fonction dans le gouvernement.

À quel titre est-il alors venu à Alger ? Après l’épisode de Doha qui a créé une polémique autour de la double rencontre entre le président Bouteflika et Abdeldjalil du CNt libyen, ne sommes-nous pas devant un cas similaire avec ce représentant des frères musulmans tunisiens ?

Encore un cadeau à l’islamisme

Après le cadeau offert, et dans quelle circonstance, à l’islamiste libyen, l’Algérie semble accorder un autre à son semblable tunisien. Cela alors que ce pays voisin vient de désigner ses responsables officiels, président et Chef du gouvernement.

En agissant avec autant d’égards et de protocole avec le leader islamiste, les autorités algériennes réorientent et recadrent leur position de manière surprenante puisqu’elles lancent un véritable signal aux islamistes, à ceux de la ligue des Frères musulmans. Un signal que ne manquera pas de capitaliser et d’exploiter les islamistes algériens de cette mouvance, eux qui sont à l’affût, prêts à s’engouffrer dans la moindre brèche. Le président de la république semble succomber à la mode qui fait le distinguo entre islamistes extrémistes et modérés pour accepter d’intégrer, sans risque, les seconds dans le jeu politique démocratique et ouvert.

Recentrage de la position officielle vis-à-vis de l’islamise

Un geste “malvenu” dans ce contexte de volonté et de désir de changement vers plus de liberté et de démocratie dans le monde arabe et au Maghreb. Ce qui apparaît comme une volonté de recomposer la scène politique à la lumière des “révolutions” détournées en accordant un peu plus d’espace aux islamistes pour renforcer leurs rangs dans la région. Partant de cela, c’est une chance inespérée pour les frères musulmans algériens éparpillés et en hibernation de se réveiller à l’approche d’une importante échéance électorale.

Une réanimation qui va donner des ailes à la ligue et son président El-Karadaoui. Sans oublier Rached El-Ghannouchi qui est son vice-président. El-karadaoui réside depuis des années à Doha d’où il distille des fetwas à la tête du client, selon les intérêts de son pays hôte.

El-Ghannouchi a déjà séjourné à Alger, durant les années 1980, mais son exil algérien n’a pas été accepté en 1991 lorsqu’il a été invité à quitter l’Algérie pour se rendre à Londres où il n’a pas cessé ses activités en prodiguant ses conseils au Fis dissous en pleine ascension et surtout franchement disposé à “muter” la société algérienne.

Les cadres d’Ennahda ont séjourné plusieurs fois à Alger lors de la campagne électorale pour l’assemblée constituante. Ce qui est un indice de plus du recentrage de la position officielle algérienne vis-à-vis de la mouvance islamiste.

On s’en est “débarrassé” en 1991, année du début des problèmes algériens dont on connaît la suite, El-Ghannouchi revient par une porte quasi officielle en 2011, à Alger, où il est reçu comme un chef d’état.

À quoi joue alors Bouteflika ?

Djilali B.

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MessageSujet: Analyse par Kharroubi Habib : Puériles indignations   Le leader islamiste tunisien invité officiel - El-Ghannouchi à Alger : Erreur de casting ou de protocole ? Icon_minitimeLun 21 Nov - 10:00

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Lundi 21 novembre 2011

Analyse :

Puériles indignations

par Kharroubi Habib


Le Tunisien Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahda, ayant remporté dans son pays la victoire aux élections du 23 octobre, n'occupe aucune fonction officielle. Il n'en est pas moins l'homme fort du moment en Tunisie. Sans l'aval de qui rien d'important ne se fait ou se décide. Cette réalité tunisienne semble échapper à certains en Algérie qui font grief aux autorités du pays d'avoir non seulement reçu à Alger le chef islamiste tunisien, mais de l'avoir accueilli avec des égards protocolaires que ne justifient, à leurs yeux, ni son statut de président d'Ennahda, ni celui d'homme incontournable de la scène politique tunisienne.

Les mêmes pourtant ont accablé ces autorités en les accusant de ne pas avoir été réactives aux changements en Libye et d'avoir ainsi tardé à prendre acte que d'autres acteurs étaient devenus le pouvoir réel dans ce pays. Il nous semble qu'en recevant Ghannouchi, le pouvoir algérien a fait preuve de réalisme et de pragmatisme. Que Ghannouchi soit un islamiste, les autorités algériennes n'ont pas à le bouder pour cette raison. Les relations de l'Algérie et de la Tunisie en auraient pâti, pour la raison qu'il n'appartient pas aux autorités algériennes de remettre en cause ce pour quoi la majorité populaire en Tunisie a opté librement et en toute démocratie.

Il va falloir que l'on s'accommode en Algérie des réalités qui prévalent ou vont prévaloir dans les Etats voisins et ailleurs dans le monde arabe. Les Tunisiens estiment qu'Ennahda est soluble dans leur démocratie et ont de ce fait accepté que son président, Ghannouchi, joue inévitablement un rôle politique majeur dans le pays, investi ou pas d'une fonction étatique officielle.

L'on comprend que les censeurs du pouvoir qui se sont manifestés à l'occasion de la visite de Ghannouchi et de l'accueil officiel qui lui a été réservé ne ressentent aucune sympathie pour l'homme et les idées qu'il représente. Ils n'ont pas tort de le soupçonner de travailler à réaliser en Tunisie un projet de société qu'ils ne partagent pas, combattent et s'opposent à ce qu'il en soit de même en Algérie. A l'aune de cette vision, ils auraient dû alors approuver la circonspection qu'on mise les autorités algériennes à reconnaître et avoir des contacts avec le Conseil national de transition libyen (CNT), peuplé d'islamistes aussi avoués et inquiétants que l'est le Tunisien Rached Ghannouchi.

Un fait s'impose, celui que le «printemps arabe», trop vite porté au pinacle par les défenseurs de la démocratie, n'est pas en train de donner les fruits qu'ils en escomptaient. S'il est vrai en effet que ce «printemps arabe» a été l'œuvre à l'origine dans tous les pays où il s'est produit de jeunes modernistes, ce sont les islamistes, dont ceux d'Ennahda en Tunisie, qui sont en train d'en être les grands bénéficiaires.

La question fondamentale pour les démocrates et modernistes algériens n'est pas d'éluder cette réalité, mais de se mobiliser et de s'organiser pour qu'elle ne se produise pas chez nous. A ce niveau de préoccupation, les récriminations contre l'attitude des autorités à l'égard de Ghannouchi sont d'une désarmante puérilité.

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