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Ajaccio: un homme grièvement blessé dans une explosion, un différend privé envisagé
Publié le 08 Avril 2012 à 13h00
Des policiers et enquêteurs sur les lieux d'une explosion, le 8 avril 2012 à Ajaccio, en Corse
AJACCIO — Un homme a été grièvement blessé à Ajaccio dans l'explosion d'une charge dans la nuit de samedi à dimanche, près du commissariat, qui n'en était pas la cible, les enquêteurs envisageant la piste d'un différend privé.
"L'enquête est en cours et il est trop tôt pour déterminer l'origine de cette explosion, mais la thèse d'un différend privé fait partie des pistes possibles", a déclaré à l'AFP le procureur de la République à Ajaccio, Thomas Pison.
Le magistrat a précisé que l'explosion ne visait pas l'hôtel de police d'Ajaccio, même si elle a eu lieu à quelques dizaines de mètres de là.
Le préfet de Corse-du-Sud, Patrice Strzoda, a confirmé que "les enquêteurs privilégient la piste privée", lors d'un bref point de presse tenu à la mi-journée sur les lieux de la déflagration.
Il a condamné "cet attentat à l'explosif, qui aurait pu causer de nombreuses victimes humaines".
La charge explosive avait été placée dans une poubelle, à l'angle des rues Fiorella et Maréchal Ornano, en plein centre-ville. Un homme de 56 ans (bien 56) quittait vers 01H50 le restaurant Casa Bahia, dont il était le gérant, lorsqu'il a été touché par l'explosion, a expliqué le procureur.
Le souffle a détruit notamment plusieurs vitrines dans les alentours et endommagé plusieurs véhicules, a constaté un photographe de l'AFP. Selon le parquet, "il est encore trop tôt pour certifier le contenu de la charge explosive".
Le blessé a été évacué vers les urgences de l'hôpital de la ville, où son pronostic vital restait engagé dimanche après-midi. La victime est connue de la justice pour des faits de violences volontaires, mais elle n'est pas liée à des affaires de banditisme ou d'activité nationaliste, a précisé le procureur.
Selon une source proche de l'enquête, la charge aurait pu être déclenchée à distance par un guetteur disposant d'un dispositif de mise à feu, mais le procureur n'a pas confirmé.
"Pour l'instant, nous ne pouvons pas savoir. Il est trop pour confirmer de telles informations", a-t-il dit.
A la suite de l'explosion, un périmètre de sécurité a été rapidement déployé et des artificiers se sont rendus sur les lieux de la déflagration. Une dizaine de policiers et de spécialistes de la police technique et scientifique s'affairaient encore sur les lieux dimanche en début de matinée.
L'enquête a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire d'Ajaccio, dans l'immédiat pour des faits de "destruction par explosif en bande organisée".
L'île a connu plusieurs faits de violence récemment.
La semaine dernière, un engin explosif, qui n'a pas fonctionné, avait été découvert dans la nuit de samedi à dimanche dans l'enceinte de la sous-préfecture de Corte (Haute-Corse), dont la grille d'entrée avait été forcée par un véhicule en flammes. Cet attentat, non revendiqué, n'avait pas fait de blessé.
Trois hommes ont par ailleurs été tués par balles depuis le début de l'année dans l'île. Le dernier en date, un homme de 27 ans, a été tué le 16 mars à la sortie d'un café de Corte (Haute-Corse) par un seul tireur, qui a pris la fuite à pied.