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Sujet: Royal passe le flambeau à Hollande Jeu 5 Avr - 0:03
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Royal passe le flambeau à Hollande
Mis à jour le 04/04/2012 à 23:47 | publié le 04/04/2012 à 23:02
Ségolène Royal et François Hollande, mercredi à Rennes. L'ex-candidate de 2007 a participé, mercredi à Rennes, à un meeting commun avec le candidat socialiste.
Un moment compliqué. Comment réunir François Hollande et Ségolène Royal sur une même scène et gérer le symbole? La candidate de 2007 et celui de 2012, le couple privé qui s'est séparé il y a cinq ans, le couple politique qui domine la vie du PS depuis dix ans. Dans leur relation, le moindre geste, la moindre parole sont interprétés sur les deux plans. À dix-huit jours du premier tour de la présidentielle, ils sont tous les deux à Rennes, mercredi soir, pour un meeting commun devant plus de 15.000 personnes.
Dans le train Paris-Rennes, la tension est palpable chez le directeur de la communication, Manuel Valls. Agacé, il ne veut pas entendre parler d'une quelconque mise en scène personnelle. «Mais vous me prenez pour qui? Vous posez une question sur le romanesque, je vous réponds politiquement», réplique-t-il inlassablement. À l'entendre, la photo négociée entre les deux équipes pourrait ne pas avoir lieu. «Si vous détournez les Français de ce qui est essentiel, le retour de bâton risque d'être sérieux», prévient-il. Même s'il est accompagné de Valérie Trierweiler, François Hollande fuit plus que tout l'exhibition de sa vie privée.
La bise au pied de l'estrade
À son arrivée au Parc des expositions, ­Ségolène Royal veut parler d'un sujet essentiel pour les socialistes: l'appel à «la mobilisation citoyenne». Mais elle ne peut évacuer la question du jour: sa présence à côté de François Hollande. «Je viens passer le flambeau à celui qui peut l'emporter, proclame-t-elle. Les années compliquées sont derrière nous.» Sur scène, elle renouvelle son appel: «Je dis du fond du cœur aux 17 millions de voix qui m'ont fait l'honneur de choisir un bulletin à mon nom: revenez aux urnes!» Puis, elle finit par répondre à la question que tout le monde lui pose. «Quand on me dit: “Comment faites-vous pour faire campagne?”, je dis d'abord que la cause que les socialistes défendent est plus grande que nous. C'est une façon noble de faire l'histoire, d'aider, en oubliant son ambition, celui qui est en situation de l'emporter.»«François est notre candidat», appuie-t-elle en lançant une mise en garde: «Nous n'avons pas un instant à perdre, et toutes les voix comptent dès le premier tour, car c'est lui seul qui peut l'emporter à gauche.» Elle est applaudie chaleureusement, mais c'est à François Hollande que les militants réservent leur ovation.
Sur l'escalier qui mène à la scène, Ségolène Royal l'attend. Il arrive par l'autre côté. Elle monte, traverse l'estrade, redescend l'accueillir. La bise. François Hollande monte, elle le suit un mètre derrière. Il s'avance encore, jette un œil par-dessus son épaule: elle est là. Les deux progressent côte à côte vers le pupitre. Hollande lève les bras, Royal salue la salle de la main. La foule les acclame. Puis, d'un hochement de tête et d'un geste discret, le candidat l'invite à partir. Les socialistes ont leur photo, sans qu'il soit possible de mesurer la part de gêne ou de pudeur qui demeure entre eux.
Seul au pupitre, François Hollande commence son discours par un hommage à celle qui vient de partir. «C'est une belle réunion ce soir, parce que Ségolène Royal est là, souligne-t-il. Aucun candidat ne part de rien. Il est l'héritier d'une longue histoire, et la mienne est celle de la gauche. Ségolène Royal est là aussi comme symbole de l'unité qui avait manqué en 2007 et qui est là maintenant, puissante, irrépressible.» Hollande peut poursuivre son propos: de l'antisarkozysme, des propositions, l'agenda de ses réformes, une invitation au vote utile… La routine.