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Un pilier du régime de Kadhafi arrêté en Mauritanie
Mis à jour le 17/03/2012 à 14:43 | publié le 17/03/2012 à 12:07Ancien chef des renseignements et fidèle de Kadhafi, Abdallah al-Senoussi a été arrêté à Nouakchott en Mauritanie.
Abdallah al-Senoussi, proche de Kadhafi, est recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes commis contre des civils en février et mars 2011. Condamné pour sa participation à l'attentat du DC10 d'UTA, la France a demandé son extradition.
Ancien homme fort du régime libyen déchu de Mouammar Kadhafi, Abdallah al-Senoussi, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport de Nouakchott, a déclaré l'agence de presse d'État mauritanienne. Son arrestation a été confirmée en fin de matinée samedi par les autorités libyennes. Il a été arrêté par les services de sécurité mauritaniens au moment où il arrivait de Casablanca, au Maroc, par un vol régulier.Il voyageait avec un passeport malien falsifié.
Le colonel al-Senoussi a été conduit dans les locaux de la sûreté de l'État à Nouakchott, selon cette source, mais on ignorait dans un premier temps les intentions du gouvernement mauritanien à son égard, en particulier s'il allait être livré à la Cour pénale internationale (CPI). Beau-frère de l'ancien «Guide de la révolution», al-Senoussi, colonel âgé de 62 ans, faisait partie du premier cercle entourant Kadhafi. Il a longtemps été chef des renseignements militaires de Libye, «l'un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime», selon la CPI, qui le recherche pour «crimes contre l'humanité». La Libye, qui compte le juger pour ses crimes, notamment le massacre de 1000 détenus dans la prison d'Abou Salim en 1996, a demandé son extradition.
Son arrestation avait déjà été annoncée en novembreDes sources de sécurité nigérienne et malienne avaient affirmé en octobre 2011 qu'Abdallah al-Senoussi, invisible depuis la chute de Tripoli, en aout 2011, était passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes. Un mois plus tard, en novembre, le nouveau régime libyen avait annoncé son arrestation dans la région de Sabha, dans le sud de la Libye. Mais depuis cette cette annonce, aucune image du colonel Senoussi n'avait été diffusée.
La CPI avait émis un mandat d'arrêt à son encontre le 27 juin 2011, l'accusant d'avoir, «par l'intermédiaire de l'appareil d'État libyen et des forces de sécurité libyennes», commis «des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité» dès le début de la révolte anti-Kadhafi, en particulier à Tripoli, Benghazi et Misrata. «Il y a des motifs raisonnables de croire que, du 15 février 2011 au 20 février 2011 au moins, à Benghazi en particulier, la population civile a été victime d'actes inhumains commis par les forces de sécurité sous le commandement d'Abdallah al-Senoussi», ajoutait la CPI dans son mandat d'arrêt.
Condamné en France pour l'attentat contre le DC10 d'UTA Abdallah al-Senoussi fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il a en effet été condamné par contumace en France pour avoir participé à l'attentat contre le vol d'UTA 772 qui a couté la vie à 170 personnes le 19 septembre 1989. L'Élysée a fait savoir que la France réclamerait son extradition.
Les familles des victimes se sont réjouies de son arrestation: «Vingt-deux ans après l'attentat, nous n'avons jamais perdu l'espoir que les responsables de cet attentat, le plus meurtrier des attentats visant la France, soient jugés. Sans esprit de vengeance, et avec une grande confiance en la justice, nous espérons que notre patience sera récompensée, et qu'Abdallah al-Senoussi sera enfin jugé pour l'attentat du DC10 d'UTA», a dit Guillaume Denoix de Saint Marc , président de l'association des Familles de l'Attentat du DC10 d'UTA et directeur général de l'Association française des Victimes du Terrorisme.