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Présidentielle : les deux favoris creusent l'écart
Mis à jour le 19/02/2012 à 20:54 | publié le 19/02/2012 à 19:37
INFOGRAPHIE - Les intentions de vote de François Hollande et Nicolas Sarkozy se resserrent au premier tour après l'entrée en campagne du président. Le candidat PS reste favori du second tour.
L'écart se resserre entre les deux principaux candidats à l'élection présidentielle, qui creusent l'écart avec les autres postulants. Tels sont les deux principaux enseignements du baromètre d'intentions de vote Fiducial réalisé par OpinionWay pour Le Figaro et LCI, deux jours après la déclaration de candidature du président de la République.
Avec 29% des intentions de vote, François Hollande fait toujours la course en tête, au même niveau que lors du sondage OpinionWay pour Les Échos et Radio Classique du 8 février. Avec un point et demi de mieux, Nicolas Sarkozy tire profit de son entrée en campagne, sur TF1 le 15 février, et du meeting très offensif d'Annecy, le 16. Il bénéficie aussi de la clarification à droite avec les retraits successifs en sa faveur, la semaine dernière, de Christine Boutin puis d'Hervé Morin.
Deux points seulement séparent désormais le président sortant de son challenger socialiste. Si cette tendance se confirme, «la question de l'ordre d'arrivée sera posée», estime Bruno Jeanbart, directeur des études politiques d'OpinionWay. La «pole position» au soir du premier tour est tout sauf une garantie de victoire. François Mitterrand en 1974, Valéry Giscard d'Estaing en 1981 et Lionel Jospin en 1995 l'ont appris à leurs dépens. Mais elle pèse psychologiquement et le chef de l'État, qui avait dominé dès le premier tour Ségolène Royal en 2007, a toujours assuré qu'elle était indispensable pour créer une dynamique pour le second.
Sarkozy en tête chez les plus de 65 ansPour l'instant, les intentions de vote de second tour ne bougent pas: 56% pour le candidat socialiste, 44% pour le président sortant, qui ne renversera la situation que s'il parvient à convaincre les plus jeunes et les actifs. Il n'est en effet majoritaire au second tour que chez les plus de 65 ans, les retraités et les personnes travaillant à leur compte. Il reste dominé par son concurrent dans toutes les autres catégories de la population.
Pour venir troubler ce face-à-face, Marine Le Pen (16,5%, - 1,5) et François Bayrou (13 %, score inchangé), que l'on imaginait en janvier susceptibles de transformer un duel en une bagarre électorale à quatre, vont devoir mettre le turbo. Alors que 80% des électeurs de Sarkozy et 79% de ceux d'Hollande sont «sûrs de leur choix», les intentions de vote sont moins déterminées pour la présidente du Front national (71%) et surtout le président du MoDem (52%). «Bayrou capitalise surtout sur la faiblesse des autres», note Bruno Jeanbart, qui analyse aussi qu'il n'existe pas de «signe d'effondrement du président» sur lequel comptait Marine Le Pen pour venir provoquer un 21 avril à l'envers, en se retrouvant au second tour face à François Hollande.
Tous les autres candidats pâtissent de la tendance au vote utile qui se dessine: avec 8%, Jean-Luc Mélenchon progresse d'un point mais ne parvient à atteindre la barre fatidique des 10%. Eva Joly s'enfonce encore un peu plus (2%, - 1). Dominique de Villepin réussit à passer de 1% à 2% d'intentions de vote sans que l'on sache s'il ira vraiment jusqu'au bout de sa candidature. Les autres font de la figuration.
Enfin, un élément de ce baromètre intrigue. Depuis plusieurs mois, le nombre d'électeurs qui ne veulent pas déclarer d'intention de vote pour le second tour est inhabituellement élevé à ce moment de la campagne électorale: 25%. Depuis des mois, un électeur sur deux de Marine Le Pen affirme qu'il ne votera pas au second tour si sa candidate n'y est pas présente. Or, traditionnellement, l'abstention est moins élevée au second tour qu'au premier (16,03% contre 16,23% en 2007). Pour les deux favoris de la présidentielle, ce sera le défi de l'entre-deux-tours: attirer les électeurs indécis ou mécontents pour faire pencher la balance le 6 mai. Si toutefois le duel annoncé est confirmé par les Français dans les urnes le 22 avril au soir.