Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2014 à 17h43 • Mis à jour le 03.07.2014 à 17h50
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, le 2 juillet 2014, à Washington.
Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé, jeudi 3 juillet, ses prévisions économiques pour la France. Il estime la croissance cette année à 0,7 %, contre 1 % lors de sa précédente prévision en avril. Il attend 1,4 % en 2015, 1,7 % en 2016, 1,8 % en 2017 puis 1,9 % en 2018 et 2019.
De son côté, le gouvernement français espère 1 % cette année, une prévision à laquelle peu d'économistes et organisations internationales croient encore.
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Le FMI a aussi prévenu qu'il n'attendait pas de décrue « notable » du chômage avant 2016. Le taux devrait selon lui être stable à 10,3 % cette année, puis 10,2 % en 2015, 10 % en 2016, 9,7 % en 2017, 9,4 % en 2018 et 9,3 % en 2019.
L'institution sise à Washington diverge aussi du gouvernement dans ses prévisions de déficit public : elle l'estime à 4 % du produit intérieur brut cette année, là où Paris attend 3,8 %. Le FMI prévoit un déficit à 3,4 % l'an prochain, 2,7 % en 2016, 2,1 % en 2017, 1,2 % en 2018 et 0,3 %, quasiment l'équilibre, en 2019. En avril, le FMI estimait que le déficit public français pourrait être contenu à 3 % dès l'an prochain.
STRATÉGIE « AMBITIEUSE »
Tout en se gardant d'accabler l'exécutif, le FMI signale dans son rapport qu'il surveillera de près la mise en œuvre des réformes annoncées. Le Fonds salue « un ensemble cohérent de réformes basé sur une compréhension correcte des problèmes », une stratégie « ambitieuse », et juge que « le rythme et les moyens de consolidation budgétaire choisis sont les bons ».
Le FMI déconseille donc à la France de pratiquer encore plus d'austérité, quitte à ce que son déficit dépasse l'an prochain le seuil de 3 % du PIB fixé par les règles européennes. Mais il s'inquiète des « pressions [politiques et sociales] qui pourraient s'accroître alors que des réformes difficiles sont lancées », et juge qu'il « faudrait y résister car il y a peu de marge de manœuvre ».
« Les mesures d'offre sont bienvenues », mais doivent, selon le FMI, « être dopées par des réformes du marché du travail » et une plus grande ouverture à la concurrence de certains marchés. Le FMI plaide depuis un moment pour une flexibilisation du smic. Il souhaite également un « dialogue social plus coopératif » en France.