Le HuffPost | Publication: 26/05/2014 12h28 CEST | Mis à jour: 26/05/2014 12h30 CEST
ÉPARGNE - C'est la question qui revient tous les 6 mois, mais l'échéance de juillet risque d'être plus attendue que les autres. Le gouvernement doit bientôt annoncer le nouveau taux du Livret A, avec de forts risques de baisse. Si l'on se fie à l'inflation (0,6% en avril), la Banque de France devrait proposer de passer d'une rémunération de 1,25% à 1% (voire 0,75%). Une baisse qui devait déjà intervenir au début de l'année, mais Pierre Moscovici avait décidé de maintenir le taux en l'état. Moins de 6 mois après, l'inflation n'est pas repartie et la question se pose à nouveau...
Interrogé sur RTL, Manuel Valls n'a pas écarté cette baisse du taux de rémunération. Le Premier ministre a déclaré: "Nous verrons, je ne commente pas les informations, les rumeurs", a-t-il répondu. "Nous avons encore quelques jours pour prendre un certain nombre de décisions", a ajouté le chef du gouvernement. Il faut dire que le choix s'annonce cornélien.
Sortir l'épargne pour relancer l'économie
Si le gouvernement applique strictement la formule (inflation hors tabac majorée de 0,25%), le Livret A pourrait tomber à un plus bas historique. Et baisser la rémunération du produit d'épargne préféré des Français serait perçu comme un signe négatif pour le pouvoir d'achat, notamment après les déconvenues électorales aux municipales et aux européennes. Inversement, cela serait un signal pour relancer l'économie. Avec un taux encore plus bas, les Français seraient incités à consommer.
Le Journal du Dimanche a révélé des informations qui semblent aller dans ce sens. En plus d'une baisse à venir du taux, la réforme du Livret A pourrait ne pas voir le jour telle qu'annoncée. Le candidat Hollande avait effectivement promis d'augmenter la limite de dépôt, la faisant progressivement passer de 15.300 euros à 30.600 euros. Bloqué à 22.950 euros depuis un an et demi, le plafond promis ne semble être plus qu'un lointain souvenir. Pire, "en réalité, il n'a jamais été à l'ordre du jour", assure à l'hebdomadaire un ancien collaborateur de Pierre Moscovici.
Le Livret A sert à financer la construction de logements sociaux. Or, leur nombre stagne depuis 2011. "Les besoins de financement des HLM sont largement couverts par le Livret A", reconnaît-on au ministère. "Nous souhaitons plutôt orienter l'épargne vers les entreprises". D'où l'intérêt de limiter le plafond et le taux, à l'heure où le Livret A est devenu une niche fiscale. Exonéré d'impôts, il a coûté 750 millions d'euros à l'Etat en 2013.