Le Monde.fr | 05.05.2014 à 17h00 • Mis à jour le 05.05.2014 à 18h56
Depuis plusieurs mois, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'en prend à la couverture éditoriale que Le Monde lui consacre. Il le fait de manière chaque fois plus outrancière. Un nouveau palier a été franchi, dimanche 4 mai : sur son blog, M. Mélenchon a décrété persona non grata les journalistes de notre quotidien comme ceux de Libération : « Aucun des journalistes de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu'ils travaillent pour ces quotidiens. »
Il a appelé aussi ses « amis » à « les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu'ils les repèrent, qu'ils agissent à découvert ou qu'ils se cachent sous des faux noms ». En effet, l'ancien sénateur socialiste n'hésite pas à affirmer – au mépris de toute vérité – qu'un de nos journalistes a couvert une actualité du Parti de gauche en travestissant sa qualité de journaliste au Monde. Lors d'une précédente et récente livraison, M. Mélenchon avait traité l'ensemble de « la chaîne du travail » du Monde « de vrais lâches », régis par « un devoir d'obéissance », ajoutant dans un sous-entendu méprisable : « Vous savez où cela conduit ? »
Les propos de M. Mélenchon visant notre journal sont, cette fois encore, mensongers, insultants et diffamants. Cette basse manœuvre ne sert qu'un objectif : empêcher nos équipes de faire leur travail de journaliste. La direction du Monde condamne ces attaques avec la plus grande fermeté.
Natalie Nougayrède, directrice du Monde
Le billet de blog de M. Mélenchon faisait suite à la publication de ce reportage consacré aux ouvriers d'Alstom à Belfort. Il ne concernait donc pas directement le Parti de gauche, mais les salariés de l'entreprise – il mentionne simplement le Parti de gauche parce que Gabriel Amard, tête de liste du PG pour la région grand Est, était présent avec plusieurs militants à l'entrée de l'usine.