Le Monde.fr | 04.03.2014 à 17h15 • Mis à jour le 04.03.2014 à 18h33 | Par Moïna Fauchier Delavigne
Anne Hidalgo, invitée sur BFM-TV et RMC, mardi 4 mars.
Invitée de BFM-TV et RMC mardi 4 mars, Anne Hidalgo s'est notamment défendue d'être cumularde et d'avoir demandé aux services de la mairie de faire enlever des affiches lui étant hostiles.
« Aucune directive de la mairie de Paris » pour enlever des affiches caricaturant Anne Hidalgo
« J'ai vu des affiches vous caricaturant dans Paris (...). Vous avez demandé à ce qu'on les enlève ? » demande Jean-Jacques Bourdin à son invitée du matin. Le Lab d'Europe 1 accusait le 25 février la mairie de Paris de faire retirer des affiches hostiles à Anne Hidalgo. Dans un e-mail du 18 février, le responsable du service de propreté de la mairie du 11e arrondissement informe ses agents de la présence d'affiches « mettant en cause Anne Hidalgo massivement collées cette nuit ou ce matin ». Il leur demande de les signaler pour que « les équipes de désaffichage puissent intervenir ».
Encore plus troublant, cette même personne a informé ses équipes le même jour, par courriel, que le service technique de la propreté de Paris a demandé une « synthèse » des observations des agents techniques sur le terrain.
L'authenticité de ces deux e-mails a été confirmée au Lab par le cabinet de Bertrand Delanoë. Le Canard enchaîné confirme à son tour cette information dès le lendemain dans un article titré « Delanoë balaye la campagne d'Hidalgo ».
Interrogée à ce sujet, la candidate socialiste à la mairie de Paris ne nie pas non plus l'existence de ces courriels, mais affirme qu'il n'y a eu « aucune directive de la mairie de Paris ». Elle précise : « Aucun élu, ni le maire, ni moi-même, ni personne, n'a demandé qu'on enlève spécifiquement ces affiches. »
Il s'agirait selon elle d'« une personne à la direction de la propreté qui, pensant sans doute bien faire, a dit qu'il fallait enlever ces affiches ». La personne en question étant le chef du service technique de la propreté de Paris, qui aurait donc fait du zèle...
Contre le cumul des mandats ? « Bien sûr », mais pas contre le cumul des rémunérations
Aujourd'hui, Anne Hidalgo est première adjointe au maire de Paris, et aussi conseillère régionale et présidente de l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR). Alors, cumularde Anne Hidalgo ? « Non, répond-elle, le président de l'APUR est toujours l'adjoint en charge de l'urbanisme et à l'architecture » (son poste depuis 2008). Elle réaffirme d'ailleurs que si elle devenait maire de Paris fin mars, elle démissionnerait de ce poste, ainsi que de son mandat au conseil régional d'Ile-de-France.
En cas de victoire, elle toucherait donc le seul salaire de maire de Paris, qui s'élève aujourd'hui à 8 684 euros brut par mois. « Plus indemnités de maire, indemnités de… », interroge le journaliste. « Non, non », assure-t-elle à nouveau, en tout cas rien à part l'indemnité pour frais de représentation. A ce sujet, Anne Hidalgo déclare : « Je ne sais plus de combien elle est, mais très peu. » Le montant actuel de ces indemnités, mises en place en 2002 sous le mandat de Bertrand Delanoë, est de 1 933 euros brut par mois. M. Delanoë confirmait ce même montant en 2010 dans La Tribune.
La candidate confirme par ailleurs qu'elle toucherait aussi sa retraite de la fonction publique. « C'est un petit revenu, mais tout à fait légal comme d'autres élus l'ont également », note-t-elle. Il est effectivement possible de cumuler une retraite d'élu avec des indemnités liées à un mandat électif différent, mais évoquer un « petit revenu » est plus discutable.
Si elle devenait maire, Mme Hidalgo toucherait aussi une retraite complémentaire. Elle continuerait à toucher ses indemnités de retraite de son poste à l'inspection du travail, dont elle a pris sa retraite en juillet 2011 et pour lequel elle touche une pension d'un montant de 1 768 euros par mois, net d'impôts, selon sa déclaration de patrimoine et de revenus publiée en avril 2013.
Et Nathalie Kosciusko-Morizet ? s'inquiète Mme Hidalgo. La candidate UMP à la mairie de Paris s'est engagée récemment à abandonner son siège de députée de l'Essonne si elle gagnait. « Je démissionnerai immédiatement de mon mandat de députée et je serai seulement maire de Paris », a-t-elle promis à l'antenne de BFM-TV le 22 janvier.