Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 16.02.2014 à 13h10 • Mis à jour le 16.02.2014 à 18h19
« Il revient (…) au peuple écossais de décider de son avenir » lors du scrutin historique organisé le 18 septembre, affirme José Manuel Barroso.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a jugé, dimanche 16 février, qu'il serait « extrêmement difficile, voire impossible » pour une Ecosse indépendante d'adhérer à l'Union européenne (UE), dans le cas où cette région britannique deviendrait un Etat à l'issue du référendum de septembre.
L'adhésion à l'UE d'un Etat issu d'un pays membre de l'Union « doit être approuvée par tous les autres membres de l'Union européenne », a déclaré M. Barroso sur la BBC. « Nous avons vu par exemple que l'Espagne s'est opposée à la reconnaissance du Kosovo, ce qui est dans une certaine mesure un cas similaire, car il s'agit d'un nouveau pays », a-t-il ajouté. Madrid est confronté aux poussées indépendantistes de la région espagnole de Catalogne, qui a salué la tenue d'un référendum en Ecosse.
Cependant, a poursuivi M. Barroso, « il revient (…) au peuple écossais de décider de son avenir » lors du scrutin historique organisé le 18 septembre ; les Ecossais pourront ensuite, le cas échéant, déclarer leur indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni.
Lire l'analyse : L'Ecosse face aux défis de l'indépendance
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/25/l-ecosse-face-aux-delicats-defis-de-l-independance_3519743_3234.html
DES PROPOS « GROTESQUES », SELON ÉDIMBOURG
La vice-première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a jugé « grotesque » dimanche la mise en garde du président de la Commission de l'UE.
« Le fait est qu'aucun Etat membre n'a dit qu'il mettrait son veto à l'adhésion renouvelée de l'Ecosse » à l'UE, a poursuivi Mme Sturgeon. « L'adhésion d'une Ecosse indépendante à l'UE relève de la volonté démocratique du peuple écossais et de l'avis des autres Etats membres de l'Union, pas de la Commission européenne », a-t-elle insisté.
Les Ecossais doivent se prononcer pour ou contre l'indépendance de leur province, qui fait partie depuis trois siècles du Royaume-Uni, au sein duquel elle jouit d'une forte autonomie. Une victoire du « oui » est très loin d'être acquise, en dépit de la forte popularité du gouvernement écossais indépendantiste. Les sondages montrent de façon stable depuis une vingtaine d'années que seul un tiers des électeurs écossais sont favorables à l'indépendance.
Pour la vice-première ministre, l'adhésion de l'Ecosse à l'Union européenne « sera uniquement menacée si nous ne devenons pas indépendants », « et si le Royaume-Uni organise un référendum sur une sortie éventuelle de l'UE », comme s'y est engagé le premier ministre, David Cameron.
Lire aussi : Comment Londres veut appliquer une pression monétaire sur l'Ecosse,et Londres menace l'Ecosse de rupture monétaire
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/13/londres-menace-edimbourg-de-lui-retirer-la-livre-sterling-en-cas-d-independance_4365524_3214.html
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/12/londres-menace-l-ecosse-de-mettre-fin-a-l-union-monetaire_4364920_3214.html