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 Ukraine : Kiev, une capitale au bord de la « guerre civile »

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Petrus.m

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Ukraine : Kiev, une capitale au bord de la « guerre civile » Empty
MessageSujet: Ukraine : Kiev, une capitale au bord de la « guerre civile »   Ukraine : Kiev, une capitale au bord de la « guerre civile » Icon_minitimeMer 29 Jan - 12:07

LE MONDE | 28.01.2014 à 11h47 • Mis à jour le 29.01.2014 à 11h38 | Par Mathilde Gérard (Kiev, envoyée spéciale)
Ukraine : Kiev, une capitale au bord de la « guerre civile » 4356142_6_11ab_une-scene-devenue-banale-dans-le-centre-ville_db32d53d78e474b8b33782af8538273f
Une scène devenue banale dans le centre-ville de Kiev : des protestataires se reposent derrière les barricades de la rue Hrousevskoho, mardi 28 janvier.

Comment imaginer, dans une capitale moderne, des hommes se promener casqués ou cagoulés, équipés de battes de base-ball et de masques à gaz sans susciter le moindre étonnement ? Des pères de famille fabriquer, la nuit venue, des cocktails Molotov ? Un ancien ministre des affaires étrangères, le milliardaire Petro Poroshenko, remercier, devant une foule de milliers de personnes, les supporteurs de football ultras pour leurs actions de défense ? Comment un pays dont le président ne cesse de répéter qu'il a été démocratiquement élu en arrive-t-il à un tel degré de violence ?
Chaque jour, le camp de la place de l'Indépendance (Maïdan) à Kiev se militarise davantage et le mouvement spontané des débuts d'EuroMaïdan se mue en une petite armée populaire. Deux organisations ont notamment pris les devants : Praviy Sektor (« secteur droite »), une alliance de groupes d'extrême droite nationalistes, et Spilna Sprava, qui se veut une émanation de la société civile militant pour un « pouvoir redevable aux citoyens ».

A la première revient la tâche de défendre le camp face à un possible assaut policier ; à la seconde, de prendre et d'occuper des bâtiments publics, notamment les ministères. L'annulation des lois ultrarépressives contre les manifestants, décidée mardi 28 janvier par le Parlement, et la démission du premier ministre, Mykola Azarov, ne suffiront pas à calmer leur colère. Mercredi au Parlement, l'ancien président Leonid Kravtchouk a estimé que le pays était « au bord de la guerre civile ».

« LIBÉRER L'UKRAINE DE SON RÉGIME TOTALITAIRE »

Né au lendemain des premières manifestations contre le pouvoir, fin novembre 2013, Praviy Sektor regroupe des factions hétéroclites, des monarchistes aux républicains, en passant par les clubs de supporters ultras de football, les néonazis et les déçus du parti d'opposition Svoboda, jugé trop conformiste. « L'association avec l'Europe n'est pas notre priorité, explique Andriy Tarasenko, l'un des coordinateurs du mouvement. Ce qui nous intéresse, c'est le départ de Viktor Ianoukovitch et de libérer l'Ukraine de son régime totalitaire. »

Selon Oleksandr Alfiorov, historien de 30 ans membre de Praviy Sektor, l'organisation s'est imposée sur Maïdan après l'occupation, le 1er décembre, de l'immense Maison des syndicats qui sert désormais de QG à l'ensemble du campement, une fourmilière où se situent centre de presse, centre médical, cantine, base logistique… « Au départ, on nous traitait de provocateurs. Maintenant, tout le monde utilise le centre », relève Oleksandr.
Ukraine : Kiev, une capitale au bord de la « guerre civile » 4356136_6_6b90_a-kiev-les-insurges-adoptent-parfois-des_596de059b28e2f1123de1e8d5a19657e
A Kiev, les insurgés adoptent parfois des tenues aux références médiévales : il s'agit souvent de membres de groupes de reconstitution historique affiliés à l'organisation nationaliste Praviy Sektor.

Surtout, Praviy Sektor s'est appuyé sur l'expertise de certains de ses membres en matière de combat pour assurer la protection de Maïdan : aux groupes de reconstitution historique de monter les barricades, aux anciens combattants en Asie centrale d'organiser les milices d'autodéfense. Depuis quelques jours, l'organisation effectue ses entraînements directement au cœur du campement : le programme porte sur des combats de rue anarchiques ou des affrontements en ligne plus organisés, où les militants jouent tour à tour le rôle des manifestants et des forces de l'ordre.

« Depuis qu'il y a eu des morts, le 22 janvier, nous devons renforcer notre préparation. Le danger vient quand nous ne sommes pas organisés », explique Petro (le prénom a été changé), juriste de 25 ans, originaire de l'ouest du pays. Les séances d'entraînement qui se tiennent devant les badauds ressemblent toutefois autant à un show de démonstration qu'à une vraie préparation physique. « Si les forces spéciales veulent attaquer Praviy Sektor, elles peuvent le faire en deux minutes », note Oleksandr Alfiorov.

« VIOLENCE DÉFENSIVE, MAIS NÉCESSAIRE »

Moins militarisée, mais tout aussi nationaliste, Spilna Sprava connaît une ascension fulgurante depuis plusieurs actions spectaculaires, notamment la prise des ministères de l'agriculture, vendredi 24 janvier, et de la justice, lundi, finalement libéré. « Notre objectif est d'occuper l'Ukraine, explique son responsable, Olexandr Danyliuk. Rester sur une place publique, ce n'est pas une révolution, c'est une manifestation. Occuper un bâtiment public, c'est un acte de résistance. » Ce jeune avocat justifie le recours à la violence : « Il y a deux mois, nous étions pacifiques. Mais la police nous a chassés, battus, torturés, humiliés. Notre violence est défensive, mais nécessaire. »

Iryna Yablonka, juriste de 39 ans et mère de famille, défend son militantisme par la volonté d'expliquer aux citoyens qu'ils doivent demander des comptes au pouvoir. « Le régime ne nous prête aucune attention. Que nous reste-t-il dans ces circonstances ? » Même si les Kiéviens n'approuvent pas tous, loin de là, l'idéologie radicale de ces groupes, un grand nombre défendent leurs méthodes et leur apportent assistance.

Lire le reportage : A Lviv, « on a le choix entre l'Europe et la Russie, entre la démocratie et l'autocratie »
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/28/a-lviv-on-a-le-choix-entre-l-europe-et-la-russie-entre-la-democratie-et-l-autocratie_4355580_3214.html

Croisé sur les barricades de Hrousevskoho, Roman Jouk se dit prêt à un assaut. « Comment va-t-on faire face aux Berkout ? Je ne sais pas, mais on va le faire », assure ce quadragénaire de Lviv, équipé d'un casque, de genouillères et d'un gilet rembourré.

Oleksi, 35 ans, employé dans les nouvelles technologies, vient un soir sur deux sur Maïdan prêter main-forte à la fabrication des cocktails Molotov en apportant l'essence sur les barricades. « Parfois, je me dis que la violence va trop loin, mais quand je vois l'attitude des Berkout, capables d'attaquer le peuple qu'ils sont censés protéger, je change d'avis. »

Jusqu'où conduira le désespoir qui s'est emparé de nombreux Ukrainiens, capables d'abandonner travail et famille pour se battre contre le régime ? Les responsables de Praviy Sektor et Spilna Sprava assurent qu'ils ne sont pas en train de s'armer, mais la crainte de voir le conflit monter d'un degré supplémentaire est grande. Pour éviter que le pays ne sombre dans une guerre civile, il faudrait que le pouvoir s'engage à libérer les prisonniers politiques sans condition et qu'il garantisse des poursuites contre les auteurs d'exactions, notamment au sein des forces de l'ordre.
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