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Très forte consommation d'électricité, pas de coupures
Mis à jour le 06/02/2012 à 22:00 | publié le 06/02/2012 à 20:30
Lignes à haute tension près de Strasbourg.
Pour la première fois, le Royaume-Uni a exporté 2000 mégawatts en direction de l'Hexagone, devant l'Allemagne.
La vague de froid intense qui sévit actuellement en France met les infrastructures d'électricité à rude épreuve: lundi soir, à 19 heures, la consommation s'est hissée à 96.300 mégawatts (MW). Tout près du record absolu de consommation -96.710 MW- qui date du 15 décembre 2010.
Le réseau de transport a répondu efficacement à l'accélération de la demande en énergie. Lundi après-midi, RTE, la filiale d'EDF en charge des lignes haute et très haute tension, n'affichait pas d'inquiétude particulière. Mais la vigilance était maximale, à l'image de l'alerte orange décrétée en Bretagne et rouge en Paca.
Dans ces deux régions traditionnellement sensibles en hiver, il s'agit d'inciter à modérer sa consommation, sous peine de procéder à des «délestages», c'est-à-dire des coupures ciblées. Ces deux alertes devraient très probablement être reconduites ce mardi. Lundi, plusieurs collectivités des Alpes-Maritimes ont annoncé la mise en place -ou le renforcement- de mesures de restriction de la consommation, touchant notamment l'éclairage public.
Nucléaire à plein régimeFait exceptionnel dans ces circonstances de consommation au plus haut, la Grande-Bretagne a pris la première position en matière d'importations françaises d'électricité. Sur les 6500 MW achetés hier, 2000 provenaient du Royaume-Uni, contre 1800 MW d'Allemagne. Une première.
Même si le parc nucléaire d'EDF tourne presque à plein régime -55 réacteurs sur 58 fonctionnent actuellement-, la France importe régulièrement de l'électricité en hiver. Les variations brutales de la consommation requièrent en effet des moyens de production de «pointe» (hydraulique, charbon, gaz, renouvelable…) tandis que le nucléaire fournit de la «base».
Parallèlement à l'électricité, la consommation de gaz se retrouve également sous pression, du fait de la baisse des livraisons de gaz russe. La semaine dernière, les déstockages de gaz en France avaient connu une augmentation très sensible. Interrogé lundi soir, GDF Suez constatait cependant une légère amélioration: environ 80% des approvisionnements de Gazprom étaient assurés en ce début de semaine. De son côté, la Commission européenne a évoqué une situation normalisée avec le géant russe.
En Italie en revanche, l'inquiétude reste vive. La compagnie pétrolière ENI pourrait stopper la fourniture de gaz à certaines de ses entreprises clientes à partir de jeudi. Du côté du gouvernement transalpin, on parle de situation «grave».