Egypte : quatorze morts dans un attentat contre la police
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Jamel Administrateur
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Egypte : quatorze morts dans un attentat contre la police
Publié le 24.12.2013, 06h56 | Mise à jour : 08h29
Au moins 14 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées tôt mardi dans un attentat à la voiture piégée contre un bâtiment de la police dans le nord de l'Egypte. Un attentat à la voiture piégée contre un bâtiment de la police égyptienne a fait 14 morts et une centaine de blessés dans le nord du pays, dans la nuit de lundi à mardi. Cette attaque sanglante est attribuée par les autorités intériméaires aux Frères musulmans, confrérie dont est issu Mohamed Morsi, le président islamiste destitué début juillet.
Un conseiller du Premier ministre Hazem Beblawi a affirmé à l'agence officielle Mena que le chef du gouvernement avait qualifié les Frères musulmans d'«organisation terroriste». Cette déclaration, à forte portée politique à l'approche du référendum constitutionnel prévu mi-janvier que les Frères musulmans ont appelé à boycotter, ne devrait toutefois pas entraîner de conséquences dans l'immédiat pour la confrérie, déjà interdite en vertu d'une décision de justice pour laquelle un appel est encore attendu. Les nouvelles autorités dirigées de facto par les militaires accusent régulièrement la confrérie d'aider et de financer les auteurs des attaques contre les forces de l'ordre, quasi-quotidiennes depuis l'éviction du premier président élu démocratiquement d'Egypte le 3 juillet. L'explosion ressentie 20 km à la ronde
L'attaque terroriste s'est produite à Mansoura, chef-lieu de la province de Daqahleya, à une centaine de kilomètres au nord du Caire, dans le delta du Nil. La voiture était chargée de plusieurs dizaines de kilogrammes d'explosifs et l'explosion a été ressentie à quelque 20 km à la ronde.
Des sources de sécurité ont précisé que le général Sami el-Mihi, chef de la sécurité de la province, avait été blessé tandis que deux de ses collaborateurs figuraient parmi les morts. La majorité des victimes sont des policiers, a précisé Omar al-Chaouatfy, le gouverneur de la province. Des façades ont été soufflées et un blindé de la police a été écrasé par l'explosion. Une dizaine de voitures aux alentours ont été endommagées et un immeuble voisin s'est écroulé. De nombreux résidents, excédés, s'en prenaient vertement aux Frères musulmans. «C'est une organisation terroriste internationale, ils sont responsables de ce qui s'est passé», a lancé Hamada Arafat, accusant la confrérie d'«adopter les tactiques d'Al-Qaïda». La plupart des dirigeants des Frères musulmans en prison
A l'instar de Mohamed Morsi, la quasi-totalité de la direction des Frères musulmans se trouve actuellement derrière les barreaux et fait l'objet de poursuites, en particulier pour la mort de manifestants. Les dirigeants du mouvement islamiste ont été arrêtés dans le cadre de la répression lancée par le nouveau pouvoir dirigé de facto par l'armée qui réprime dans le sang les manifestants pro-Morsi, une campagne qui s'est soldée à ce jour par plus d'un millier de morts et des milliers d'arrestations.
Des groupes jihadistes, dont certains liés au réseau extrémiste, revendiquent régulièrement des attentats contre la police et l'armée. Depuis début juillet, ces attaques ont tué plus d'une centaine de soldats et de policiers, en majorité dans la péninsule désertique du Nord-Sinaï. Elles se sont multipliées depuis que l'armée a destitué M. Morsi, affirmant répondre à la demande de millions de manifestants qui lui reprochaient de ne pas avoir su gérer le pays et de n'avoir servi que les intérêts de sa confrérie. Depuis, les chefs d'accusation se multiplient contre membres et dirigeants des Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections organisées depuis la révolte ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir en février 2011. M. Morsi est ainsi jugé pour son évasion de prison lors de la révolte de 2011, la mort de manifestants et des accusations d'«espionnage» pour des organisations étrangères en vue de commettre «des actes terroristes».
.En novembre dernier au moins 10 soldats ont péri dans un attentat à la voiture piégée dans le Sinaï égyptien. Un peu plus tôt au Caire, quatre policiers dont un officier ont été blessés quand des inconnus ont jeté une bombe sur un des innombrables postes de contrôle routier dont la capitale égyptienne est truffée depuis mi-août. Le ministre de l'Intérieur égyptien a lui même échappé de justesse à un attentat, il y a trois mois, au Caire.
VIDEO. Attentat dans le Sinaï : 11 soldats tués (20 novembre 2013)