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Blague sur l'Algérie : Hollande demande pardon
Publié le 22 décembre 2013 à 15:11 (Mis à jour : 22 décembre 2013 à 17:05)
Francois Hollande, après son discours devant le Crif, lundi 16 décembre 2013.
Plusieurs responsables politiques algériens et français ont vivement critiqué la sortie du Président devant le Conseil représentatif des institutions juives de France.
Il s'excuse. François Hollande
«exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos» sur l’Algérie et
«en fera directement part» au président algérien Abdelaziz Bouteflika, selon un communiqué de l’Elysée publié dimanche. Le président a déclaré le 16 décembre sur le ton de la plaisanterie devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui fêtait ses 70 ans, que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls était rentré d’Algérie «
sain et sauf». «
C’est déjà beaucoup», avait-il ajouté.
Cette saillie a d’abord suscité de très vives réactions en Algérie.
«Il est clair qu’il s’agit d’une moins-value par rapport à l’esprit qui enveloppe nos relations et à la réalité de ce que les délégations françaises, et même autres, peuvent constater de la situation sécuritaire en Algérie», a déclaré Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères algérien, lors d’une conférence de presse samedi. «
Nous souhaitons que nous puissions trouver dans les jours qui nous séparent de la fin de l’année un moyen de tourner la page de cet incident regrettable», a-t-il également dit.
Le Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force politique du parlement algérien, a estimé dimanche que ces propos «
dénotaient la haine vouée par les Français aux Algériens». «
De tels propos, qui n’affectent nullement le peuple algérien (…) attentent par contre aux relations algéro-françaises qui connaissent une nette amélioration ces dernières années», a déclaré à l’agence nationale algérienne APS la porte-parole du RND, Nouara Saadia Djaafar.
L’opposition française a emboîté le pas. Le président de l’UMP, Jean-François Copé, a qualifié dimanche, sur Twitter, de «
dérapage verbal» et de formule «
déplacée» la plaisanterie de François Hollande sur la sécurité en Algérie. «
Je regrette le dernier dérapage verbal du Président de la République. Sur un thème aussi important que la relation de la France avec l’Algérie, l’exigence de la fonction présidentielle n’autorise pas une formule aussi déplacée», a réagi en trois tweets Jean-François Copé.
- Citation :
- Jean-François Copé ✔ @jf_cope
l'exigence de la fonction présidentielle n'autorise pas une formule aussi déplacée. JFC 3/3
2:25 PM - 22 Déc 2013
Le co-président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a tweeté dimanche que la boutade de François Hollande sur la sécurité en Algérie lui donnait «
la nausée».
- Citation :
- Jean-Luc Mélenchon ! ✔ @JLMelenchon
L'ivresse communautariste du dîner a grisé #Hollande. Mais c'est nous qui avons la nausée.
8:52 AM - 22 Déc 2013
«
J’ai trouvé ça particulièrement maladroit et pas digne d’un président de la République, a déclaré pour sa part sur TF1 l’ancienne ministre et députée UMP, Valérie Pécresse. Et je dis à François Hollande: soyez vraiment à la hauteur de votre fonction.» «
Il s’est un peu lâché», a nuancé sur le site de RTL le député de Paris (UMP), Pierre Lellouche, en considérant toutefois que François Hollande «
n’est pas encore complètement rentré dans le job». Mais pour lui, l’affaire reste un «
mini-évènement», faisant remarquer que «
les relations sont compliquées depuis toujours avec l’Algérie».
L’entourage du président a réagi dimanche et parle d’une «
plaisanterie légère qui pouvait viser n’importe qui dans n’importe quel pays et qui n’avait aucun sens particulier concernant l’Algérie». «Il n’y a pas de tension particulière au niveau des autorités algériennes», a-t-on ajouté de même source.