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Le gouvernement promet des mesures sociales dans le pacte breton
Mis à jour le 23/11/2013 à 13:34 - Publié le 23/11/2013 à 11:44
La manifestation organisée par les syndicats à Carhaix le 2 novembre dernier.
Les salariés manifestent ce samedi dans toute la Bretagne à l'appel des organisations syndicales pour exiger que les salariés participent effectivement à la réflexion sur les mutations économiques et industrielles dans la région.
Alors que la mobilisation en Bretagne prend un nouvel élan avec la tentative de reprise en main du mouvement par les syndicats, le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a dû jouer les pompiers ce samedi matin. Invité sur Europe 1, il a assuré qu'une dimension sociale serait donnée au Pacte d'avenir lancé mi-octobre par le premier ministre Jean-Marc Ayrault. «Hier [vendredi, ndlr] j'étais avec Michel Sapin, le ministre du Travail, à Brest, nous avons organisé une conférence sociale pour discuter directement avec les organisations syndicales, ouvrières et patronales, de cette dimension sociale qui sera donnée au Pacte d'avenir, et en particulier sur les questions agroalimentaires qui sont une part importante de l'économie bretonne», a déclaré Guillaume Garot. Sans entrer dans les détails, le ministre a affirmé que les questions relatives à «la formation, l'accompagnement des personnes licenciées, les conditions de travail» seraient intégrées, invoquant des «mesures d'urgence» notamment pour le site de l'entreprise d'abattage Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère) vouée à la fermeture. «Nous mettons en œuvre un contrat qui va permettre à chaque salarié licencié chez Gad de pouvoir toucher pendant douze mois 100 % de son aide, et surtout d'être accompagné pour rebondir, pour se former», a-t-il assuré.
Reprendre la main face aux «Bonnets rouges»
Il n'est pas sûr que cette déclaration suffise à ramener le calme en Bretagne où les salariés manifeste ce samedi à l'appel d'une intersyndicale qui exige des mesures sociales et espère reprendre la main face aux «Bonnets rouges», organisateurs de leur propre manifestation dans une semaine. Ce samedi, les manifestations, sans aucun bonnet rouge et avec quelque rares drapeaux bretons, mettent en avant des mots d'ordre pour l'emploi: «zéro chômage», «la mort de l'emploi». Une autre manifestation doit avoir lieu à Morlaix à partir de 15 heures.
Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT.
Sept syndicats régionaux - CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, Unsa, CFE-CGC et FSU - ont lancé en commun cette journée de mobilisation, qui devait prendre la forme de cortèges dans chacun des quatre départements bretons, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), Morlaix (Finistère) et Lorient (Morbihan). Dans cette dernière ville les leaders de la CFDT, Laurent Berger, et de la CGT, Thierry Lepaon ont défilé côte à côte derrière une banderole: «Pour l'avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social en faveur de la Bretagne» . Thierry Lepaon doit enchaîner avec une seconde manifestation à Morlaix, au cœur de la zone la plus touchée par «la crise bretonne». Seule Force ouvrière-Bretagne s'est désolidarisée de cette intersyndicale, comme elle a rejeté, au niveau national, l'appel de la CFDT et de la CGT à constituer un front uni face à la «gravité de la situation» du pays et «la menace populiste». Mais les drapeaux de FO flottaient tout de même dans le ciel rennais, le syndicat ayant déjà appelé en octobre à manifester en Ille-et-Vilaine contre les plans de licenciements qui frappent la Bretagne depuis plus d'un an.
«Qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe»
La Bretagne est en effet touchée par des plans de restructurations dans l'agroalimentaire, les télécoms et l'automobile, trois piliers de l'économie régionale. Pour les sept organisations, le pacte du gouvernement est «insuffisant». Elles exigent qu'au-delà des mesures économiques qu'il contiendra, un «pacte social» soit inclus et que les salariés participent effectivement à la réflexion sur les mutations économiques et industrielles dans la région. Le niveau de la mobilisation de samedi sera scruté avec attention: il s'agit pour les syndicats de s'imposer face au mouvement des «Bonnets rouges». Ce dernier est à l'initiative d'une manifestation pour l'emploi et contre l'écotaxe ayant rassemblé début novembre à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes, une foule hétéroclite de salariés, de chefs d'entreprises, d'élus, de militants politiques et régionalistes. Or pour les syndicats, le patronat et la FNSEA militent surtout pour un allégement des contraintes administratives et des charges fiscales, des revendications dont les salariés risquent de faire les frais, estiment-ils. «On ne rejette personne», a commenté le leader régional de la CFDT, Louis Baron. «Mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe», a-t-il dit à l'AFP.
Une manifestation au pied d'un portique écotaxe
Moins d'une trentaine de personnes se sont réunies pour manifester au pied d'un portique écotaxe à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), en marge des manifestations qui se tenaient ce samedi.
Le rassemblement qui s'est déroulé entre 10 heures et midi se réclamait du mouvement des «Bonnets rouges» et répondait à un appel lancé sur les réseaux sociaux. La manifestation s'est déroulée dans le calme.
Un important dispositif de gendarmes mobiles avait été déployé et la circulation sur la RN 12 qui relie Rennes à Saint-Brieuc n'a pas été bloquée.