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Tirs à Paris à la Défense : "La piste d'un auteur unique privilégiée"
Publié le 18.11.2013 à 15h01 • Mis à jour le 18.11.2013 à 18h47
Le procureur de Paris a lancé un appel à témoin et diffusé des photos du suspect.
Plusieurs agressions ont secoué Paris et ses environs, lundi matin 18 novembre, mettant les forces de l'ordre en état d'alerte. Dans la matinée, des coups de feu ont été tirés dans le siège de Libération à Paris, blessant gravement un photographe de 33 ans. Quelques heures plus tard, un homme a tiré à trois reprises à la Défense, où une tour de la Société générale a été visée. Il a ensuité pris en otage un automobiliste pour revenir à Paris, où il est toujours en fuite. Pour les autorités, ces trois affaires seraient liées.Le directeur de la police judiciaire, Christian Flaesch, présente la photo du suspect prise par les images de vidéosurveillance de BFM.
François Molins, procureur de la République de Paris, a tenu une courte conférence de presse, indiquant que
"compte tenu des similitudes entre ces affaires dans le modus operandi, dans le signalement et la tenue vestimentaire de l'auteur des faits, dans les munitions recueillies aussi, la piste d'un auteur unique est privilégiée".
Selon le procureur, il s'agirait d'
"un homme de type européen âgé de 35 à 45 ans, d'une taille d'1,70 m à 1,80 m aux cheveux poivre et sel avec, s'il en est toujours porteur, une barbe de deux ou trois jours", susceptible d'avoir porté une
"veste trois-quarts kaki",
"un pull vert et une doudoune portée sans manche", ainsi que des basket vertes à semelles blanches. La préfecture de police de Paris a diffusé trois images de vidéosurveillance et lancé un appel à témoignages afin de recueillir tout élément qui pourrait permettre d'identifier le suspect.
L'un des trois clichés du suspect diffusés par le parquet de Paris.
Un assistant photographe grièvement blessé au siège de Libération La police boucle l'accès au siège de "Libération", lundi 18 novembre, après qu'un homme armé y a fait irruption, blessant grièvement un assistant photographe.
Vers 10 h 15, un homme armé d'un fusil à pompe scié s'est introduit au siège du quotidien
Libération, tirant plusieurs coups de feu, dont au moins deux ont touché l'assistant d'un photographe qui se trouvait alors dans le hall du journal. Le tireur aurait aussitôt pris la fuite. Agée de 33 ans, la victime, un pigiste qui travaillait pour le magazine
Next, a été très sévèrement blessée à l'abdomen et au thorax. En fin de matinée, il était toujours en réanimation à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière.
Selon le témoignage d'un salarié de
Libération, pompier volontaire qui a porté assistance au jeune homme
"la victime a reçu une balle de chevrotine, grosse comme le pouce, tirée à bout portant. Elle est entrée par le dos, au niveau des côtes gauches, et ressortie au niveau du mamelon gauche".Plusieurs responsables politiques se sont rendus sur place au cours de la matinée : les ministres de l'intérieur et de la culture, le maire de Paris et son adjointe. Manuel Valls a décrit une "
scène de guerre dans le hall d'entrée du journal
qui n'a rien à voir avec la démocratie". Les réactions politiques se sont succédé toute la journée. En visite en Israël et dans les territoires palestiniens, François Hollande a déclaré que
"c'est toujours la liberté d'information qui est visée".Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de
Libération, a témoigné du
"choc" ressenti :
"Le tireur n'a rien dit, il est entré et a tiré deux coups de feu." "On est les témoins horrifiés d'un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c'est très très grave, quel que soit l'état mental de cette personne", a ajouté le directeur de la publication, Nicolas Demorand.
Coups de feu devant une tour de la Société générale à la DéfenseUn peu plus d'une heure après l'agression à
Libération, un individu armé a tiré plusieurs coups de feu, vers 11 h 30, devant la tour Granite de la Société générale, à la Défense. L'homme a tiré au moins trois coups de feu en direction de l'immeuble, sans viser personne en particulier, alors que des employés se trouvaient au pied du bâtiment. Une quinzaine de salariés étaient sur les lieux. Leurs témoignages divergent sur la nature des tirs – en l'air ou ciblés – mais pas sur le nombre.
Quelques minutes plus tard, la confusion était encore plus grande lorsqu'un automobiliste a déclaré à la police qu'un homme armé l'avait braqué à la Défense, le contraignant à le conduire dans le quartier touristique des Champs-Elysées. L'agresseur se serait ensuite échappé à pied malgré le dispositif policier déployé sur l'avenue, où des dizaines d'hommes portant un sac noir semblable à celui du tireur présumé ont été contrôlés.
Le suspect avait déjà menacé BFM-TV
D'après les images de vidéosurveillance, l'homme qui a ouvert le feu à
Libération est le même que celui qui avait menacé avec une arme plusieurs personnes au siège de BFM-TV, vendredi dernier à Issy-les-Moulineaux.
Au siège de BFM-TV, un individu s'en était pris à un rédacteur en chef, avant d'éjecter deux cartouches de son fusil à pompe et de déclarer :
"La prochaine fois je ne vous raterai pas." Des sources policières ont décrit un suspect d'une quarantaine d'années, de type européen, portant
"un jean clair". Outre ces caractéristiques physiques, qui corroborent l'hypothèse d'un même agresseur, les cartouches utilisées lundi sont similaires à celles retrouvées vendredi à BFM-TV, ont confirmé les autorités.
Le dispositif policier renforcé aux abords des sièges des médias
Alors que de nombreux signalements de l'individu recherché ont été donnés, tour à tour dans les rues de Paris ou dans le métro, un hélicoptère surveillait l'avenue des Champs-Elysées et ses alentours. Le plan Vigipirate, qui se trouve déjà au niveau "rouge", n'a pas été relevé. En attendant de retrouver le ou les suspects, la préfecture de police a renforcé les mesures de sécurité devant la plupart des médias parisiens, dont
Le Monde.
Effectifs de police mobilisés sur les Champs-Elysées pour tenter de retrouver un ou des individus suspectés d'avoir tiré des coups de feu au siège de "Libération" et aux abords d'une tour de la Défense, lundi matin.