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Ayrault : la réforme des rythmes scolaires «sera faite»
Publié le 15.11.2013, 07h56 | Mise à jour : 11h18
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale, le 16 octobre 2013 à Paris
Pas d'annonces, mais de la pédagogie et un règlement de compte. Désavoué dans les sondages, malmené par sa majorité, conspué par des parents d'élèves, hué par la rue, notamment en Bretagne, Jean-Marc Ayrault est venu vendredi matin expliquer sa politique sur France Info pour tenter de calmer la colère grandissante dans le pays. Au menu, trois sujets : la réforme des rythmes scolaires, les taxes et impôts, et enfin sa personne.
La réforme des rythmes scolaires est maintenue. Le Premier ministre s'est longuement exprimé sur la réforme des rythmes scolaires, au lendemain d'une grève dans l'Education nationale. Il assuré qu'elle «devait être faite et serait faite» en dépit de l'opposition de syndicats d'enseignants. Mais aussi d'élus locaux qui peinent financièrement à mettre en place de nouvelles activités périscolaires. Il y a «une grande confusion» autour de la réforme, a-t-il jugé. «Le bon sujet ce sont les horaires de cours. En 2008 ont est passé d'une semaine de 4,5 jours à 4 jours. Tout le monde a dit : l'apprentissage des fondamentaux en 4 jours, cela ne marche pas. Donc le retour à la semaine de 4,5 jours, c'est ça le coeur de la réforme. Le seul but de cette réforme, c'est l'intérêt de l'enfant.»
«Je ne vois pas pourquoi on abandonnerait cette ambition», a ajouté le Premier ministre qui a répondu à ces édiles fermement opposés à la réforme : «ce sont pas les maires que décident des horaires des cours. Ils décident des activités périscolaires après la classe.» Mais il a admis néanmoins que «dans des petites communes, il peut y avoir des difficultés particulières. C'est le devoir de l'Etat de dialoguer et d'aider.»
Chatel demande de «suspendre la réforme»
Luc Chatel, vice-président de l'UMP, a demandé au gouvernement de «suspendre sa réforme» sur les rythmes scolaires. Il s'est de nouveau dit sur LCI «favorable à un aménagement des rythmes scolaires». Mais selon lui, en l'état de la réforme actuelle, les élèves «passent plus d'heures à l'école. Cherchez le problème!» «Je ne suis pas un adepte de la désobéissance civique», a cependant précisé l'ancien ministre de l'Education nationale, pour qui les 55 maires ayant annoncé mardi qu'ils n'appliqueraient pas la réforme «en l'état» à la rentrée 2014 «demandent clairement au gouvernement de revoir sa copie.»
Pas d'abandon de l'écotaxe. Jean-Marc Ayrault a redit peu ou prou ce qu'il avait déclaré le jour où il avait suspendu l'écotaxe, à la suite des manifestations en Bretagne. Elle a été mise en place «pour financer les infrastructures de transport, le secteur ferroviaire. C'est dans l'intérêt public.» Une fois encore, il a estimé que «cette réforme a été mal faite» par le gouvernement Fillon, ce qui explique selon lui le grogne dans la rue. «J'ai décidé de suspendre» l'écotaxe, a-t-il rappelé. «Maintenant il faut dialoguer. Nous prendrons le temps nécessaire.» Il n'a pas donné de date d'application.
La hausse de la TVA maintenue. Alors que des artisans, des chefs d'entreprise et une partie de la gauche sont vent debout contre l'augementation de la TVA le 1er janvier 2014, le Premier ministre a tenu à justifier cette décision prise il y a un an. Après avoir rappelé les difficultés financières de la France avec ses «50 milliards d'euros d'intérêt d'emprunt chaque année, plus que le budget de l'Education nationale», Jean-Marc Ayrault a estimé que cette hausse était nécessaire, «à loi fois pour sauver notre modèle social et pour financer les entreprises. Cela va permettre de financer la baisse du coût du travail pour toutes les entreprises.»
Ayrault reste droit dans ses bottes... Bien que sa cote de popularité soit en chute libre, le Premier ministre ne compte pas abandonner son poste. «Si j'avais l'oeil fixé uniquement sur les sondages chaque matin, alors je ne pourrais pas faire mon travail de façon sereine. Je n'ai pas la main qui tremble.» Il es persuadé que son attitude est celle attendue par les Français.« Dans la tempête, les Français jugent leurs dirigeants à leur capacité à tenir le cap, à faire preuve de sang-froid, de fermeté et ne pas se laisser ballotter au fil des événements comme un bouchon sur l'eau.»
... et tacle Boutih. Il a au passage réglé ses comptes avec Malek Boutih, le député PS de l'Essonne qui avait demandé dans nos colonnes son remplacement «d'urgence.»«Je ne m'intéresse pas à ces petites manoeuvres médiocres», a-t-il rétorqué. Je m'intéresse aux problèmes des Français. Les crises d'ego de quelques-uns, ce n'est pas le problème parce que la France souffre de trop d'individualismes..» Le Premier ministre a tenu à «rendre hommage» aux députés de la majorité qui votent chaque semaine les lois et soutiennent le gouvernement. «Ils ne cherchent pas leur quart d'heure de célébrité hebdomadaire à la télévision.» Ca, c'est encore pour Malek Boutih.
VIDEO. L'intervention de Jean-Marc Ayrault en intégralité