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À Marseille, Ayrault s'invite dans la campagne
Mis à jour le 08/11/2013 à 22:36 - Publié le 08/11/2013 à 18:59
Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et Patrick Mennucci, candidat socialiste à la mairie, dans les rues de Marseille, vendredi.
Le premier ministre a annoncé un plan d'investissements dans les transports publics.
À moins de cinq mois des municipales, Jean-Marc Ayrault met le paquet pour la conquête de Marseille. Un an après le comité interministériel consacré à la Cité phocéenne et une visite qui avait lancé la primaire socialiste, le premier ministre est revenu dans la deuxième ville de France jeudi et vendredi. Il n'est pas arrivé les mains vides. «À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels», a-t-il justifié en annonçant plus de 3 milliards d'investissements dans les transports publics dont l'État financera 1,23 milliard. Par ailleurs 1,5 milliard du plan d'investissements d'avenir seront consacrés à l'innovation, la recherche et 37 millions à diverses mesures d'urgence. La sécurité n'est pas oubliée: 80 nouveaux policiers arriveront en début d'année prochaine, s'ajoutant aux 407 postes recréés à Marseille en un an et demi.
«Cela peut paraître beaucoup, mais en fait c'est très peu!», a relativisé, depuis sa mairie, Jean-Claude Gaudin, selon qui il s'agit surtout de promesses à très long terme. Le sénateur maire UMP s'est étonné de ne pas avoir été associé aux réunions préparatoires de ce plan et a déploré qu'Ayrault n'ait pas évoqué la situation difficile de la SNCM, ni les questions du bataillon des marins pompiers, de l'Opéra ou encore du Parc national des Calanques, pour lesquels il a exprimé des attentes. «Ce déplacement n'est qu'une tournée électorale destinée à soutenir le candidat socialiste», a taclé le maire, qui devrait bientôt officialiser sa candidature à un quatrième mandat.
De fait, après un discours en préfecture, Jean-Marc Ayrault s'est rendu à Belsunce, fief électoral de Patrick Mennucci, le candidat socialiste à la mairie. Une déambulation sous l'œil des caméras qui avait des airs de campagne électorale. C'est «un plan complet, tout à fait remarquable, c'est la première fois qu'une ville française obtient une aide de cette nature», s'est félicité Mennucci. La veille, lors d'un dîner de mobilisation des élus socialistes marseillais, le chef du gouvernement leur avait lancé: «Vous n'avez pas le droit d'échouer!»
La gare Saint-Charles va bénéficier du gros des investissements annoncés
Puis le premier ministre s'est rendu à la gare Saint-Charles, qui va bénéficier du gros des investissements annoncés: «La gare, même refaite, reste un cul-de-sac qui bloque l'émergence d'un véritable réseau ferroviaire métropolitain», a estimé Ayrault. Une gare souterraine traversante va donc être construite. Coût: 2,5 milliards. L'État prendra en charge 800 millions dans le cadre du prochain Contrat de projet État-région. Les collectivités territoriales sont donc appelées à compléter le financement. Cette nouvelle gare permettra notamment d'entreprendre pour 172 millions le doublement de la ligne entre Marseille et Aix-en-Provence (déjà annoncé en 2001 par le gouvernement Jospin mais partiellement annulé par le gouvernement Raffarin).
Samia Ghali, la sénatrice PS des quartiers nord, n'est pas oubliée. Pour se rallier à Mennucci, la finaliste malheureuse de la primaire réclamait une réduction de la fracture Nord-Sud. Ayrault a annoncé le lancement d'études pour prolonger la ligne 2 du métro vers les quartiers nord. Et il a poursuivi sa journée par la visite de deux cités du secteur dont Ghali est maire, notamment La Castellane qui sera intégrée au nouveau plan national de rénovation urbaine.
Le premier ministre s'est par ailleurs attaché à déminer le terrain pour la métropole Aix-Marseille-Provence qui sera créée le 1er janvier 2016, mais à laquelle 109 maires sur 119 sont toujours hostiles. Il a annoncé que le décret de création de l'instance de préfiguration allait être modifié pour que les maires soient à parité avec les représentants de l'État au sein du conseil territorial. Il a en outre indiqué que l'harmonisation des taxes d'habitation et taxes foncières serait étalée sur douze ans pour les ménages afin qu'elle soit «insensible».