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Ayrault à Marseille pour mettre la ville sur les rails
Mis à jour le 11/09/2012 à 06:13 | publié le 10/09/2012 à 19:49
Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a inauguré lundi le Mémorial du camp des Milles, à Aix-en-Provence.
Le premier ministre pourrait se heurter à l'hostilité affichée de certains élus locaux.Jean-Marc Ayrault est déterminé. Quatre jours seulement après le comité interministériel consacré à Marseille, il passe deux jours dans la Cité phocéenne pour mettre la métropole promise sur les rails. «Je veux relever le défi, le projet de métropole n'est pas une théorie, un concept, c'est une réalité», a-t-il expliqué. Car pour Ayrault, Marseille et les «territoires autour ont d'immenses atouts pour devenir une grande métropole européenne et méditerranéenne». Pour y parvenir, «il faut sortir des paralysies, des jeux personnels, pour mobiliser tous les acteurs et engager concrètement la décision de créer une métropole puissante», a-t-il ajouté.
Son argumentation n'est pas nouvelle. Jean-Claude Gaudin, le sénateur maire UMP de la ville, déplore depuis longtemps que sa ville, pauvre, paie pour des infrastructures qui bénéficient à sa périphérie. Il faut en outre des transports en commun pour relier les différents pôles de la métropole et des politiques de développement économique communes.
Le refus d'envisager un destin commun avec la Cité phocéenne des présidents de cinq intercommunalités sur six concernées ne fait pas reculer Ayrault. L'ancien maire de Nantes est venu à Marseille pour expliquer et écouter. Il veut, dans un premier temps, privilégier la concertation et la négociation. Il a reçu hier successivement Jean-Claude Gaudin, Eugène Caselli, le président socialiste de la communauté urbaine, et Jean-Noël Guérini, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Il doit s'entretenir ce matin avec les présidents des six intercommunalités concernées par le projet, celle de Marseille, d'Aix-en-Provence, d'Aubagne, de Fos, de Martigues et de Salon, soit au total 1,8 million d'habitants.
«Tout le monde a intérêt à travailler ensemble»«Nous refusons cette métropole depuis longtemps et nous continuerons à la refuser. Nous intégrer de force ne résoudra en rien les problèmes de Marseille», a indiqué Magali Giovannangeli, présidente communiste de la communauté d'agglomération du pays d'Aubagne.
«Comme je l'ai déjà dit à Sarkozy, je le dis à Hollande: la métropole, c'est non», a de son côté déclaré Maryse Joissains, la maire UMP d'Aix-en-Provence. «On nous dit, Marseille a des problèmes, on va donc les étendre à tout le territoire. Mais c'est du délire! Nous, on gère bien. On n'a pas besoin que des gens viennent prendre nos ressources», assène-t-elle, mettant le gouvernement au défi d'imposer la métropole par une loi. «Nous n'avons pas besoin d'aide. Nous ne demandons que notre dû car Marseille étant ceinturée par des montagnes, toutes les richesses se sont implantées autour alors que nous avons les charges de centralité», lui répond Gaudin. «Tout le monde a intérêt à travailler ensemble», ajoute Eugène Caselli.
La tâche du gouvernement s'annonce ardue. Il sait qu'il faudra passer par la loi.«Pour le moment, explique-t-on à Matignon, le premier ministre a fixé l'objectif: créer la métropole avec pour compétences les transports, l'environnement et le développement économique. Il ne s'agit ni de la métropole ni du pôle métropolitain au sens actuel de Code des collectivités territoriales. On va négocier puis il y aura une loi qui précisera les contours des compétences transférées. Soit ce sera dans la loi de décentralisation, soit il y aura une loi spécifique.»
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Prochain plan contre le racismeJean-Marc Ayrault a annoncé lundi qu'un «plan d'action» contre l'antisémitisme et le racisme serait présenté «dans les prochaines semaines». «La lutte contre le racisme et l'antisémitisme est une priorité de mon gouvernement», a affirmé le premier ministre dans son discours d'inauguration du Mémorial du camp des Milles à Aix-en-Provence. «Je réunirai un comité interministériel sur ce sujet dans les prochaines semaines, pour adopter un plan d'action», a-t-il indiqué. Ce plan sera «d'abord fondé sur l'éducation, la volonté de combattre les préjugés sur l'étranger, sur l'autre, qui restent ancrés dans bien des mentalités et que des vents mauvais ont à nouveau attisés au cours des années passées», a-t-il dit.