Jamel Administrateur
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| Sujet: Comment les «services» sécurisent le sommet de l'Etat Ven 25 Oct - 9:42 | |
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Comment les «services» sécurisent le sommet de l'État
Mis à jour le 25/10/2013 à 10:26 - Publié le 24/10/2013 à 19:24
Le service de protection des hautes personnalités (SPHP) dispose d'experts qui «assainissent» à la demande certains sanctuaires de l'État susceptibles d'être «branchés» En matière de sécurité, le président de la République et le premier ministre font l'objet d'un traitement tout particulier.
Surréaliste, la scène s'est déroulée il a quelques années à Bruxelles, où se réunissaient jeudi François Hollande et son homologue allemande Angela Merkel. Un haut fonctionnaire français affecté au secrétariat général du Conseil de l'Union européenne reçoit un parlementaire dans son bureau avant de l'inviter à sortir «fumer à l'extérieur» dès que la conversation se met à rouler sur l'intelligence économique. Entre deux volutes, le technocrate confie qu'alerté par le contre-espionnage, il a découvert que son bureau a été truffé de micros. Tout comme celui de ses plus proches collaborateurs, assure-t-il, épiés comme lui par une centrale américaine. Consigne lui avait été donné depuis Paris de ne pas faire de vague pour éviter d'inutiles tensions diplomatiques avec un pays «allié». Cet épisode, que l'on dirait droit sorti d'un roman de John le Carré, serait d'une glaçante banalité. «Personne n'est dupe, confie un fin connaisseur du contre-espionnage. Tout le monde sait en particulier que les téléphones sont écoutables et tout est mis en place pour allumer des contre-feux.» Selon nos informations, le service de protection des hautes personnalités (SPHP) dispose d'experts qui «assainissent» à la demande certains sanctuaires de l'État susceptibles d'être «branchés». Équipés de valises de type Oscor (corrélateur omni-spectral) encombrées d'électronique et valant 20.000 euros l'unité, ces policiers spécialisés dans les transmissions balaient les spectres et les fréquences radio avant de stocker et d'analyser les signaux suspects. «Ce matériel léger permet de cribler des lieux et de voir si un système d'écoute aurait été branché dans une pièce ou à la sortie de l'immeuble, par exemple, confie un officier. En cas de doute, les téléphones fixes et leurs relais sont examinés de façon régulière pour s'assurer qu'une dérivation n'a pas été installée…»
Un service de la Défense
Lors de leurs déplacements officiels à l'étranger, le président de la République et le premier ministre font l'objet d'un traitement tout particulier. «Des officiers de sécurité s'assurent que les palaces dans lesquels ils descendent ne sont pas sonorisés, et un garde français filtre les visites, confie un policier. On ne peut laisser un ou une inconnue se balader seuls dans des suites allant de 150 à 800 m2 comme celles qui nous ont été réservées en Chine…» Dans le même esprit, un agent campe dans l'Airbus A330 de la présidence de la République quand celui-ci reste sur le tarmac d'un aéroport étranger le temps la visite. «L'appareil, qui embarque tous nos moyens de communication sécurisés, est sous contrôle 24 heures sur 24… surtout dans le pays hôte qui insiste pour le protéger avec ses services locaux», sourit un fonctionnaire de haut rang. À l'Élysée ou à Matignon, la sécurisation de communications de François Hollande et Jean-Marc Ayrault est confiée aux bons soins des militaires et du très discret centre de transmission gouvernemental, rattaché au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). «Les chefs d'État conservent leur téléphone portable personnel, qui sont tout à fait vulnérables, mais ils sont briefés sur les dangers à s'en servir, observe un garde du corps qui côtoie le «secret défense» au quotidien. Pour les discussions confidentielles, un militaire faisant office de “transmetteur” tient toujours à la disposition du président plusieurs téléphones cryptés.» En août dernier, en pleine affaire Snowden déjà, une note de Matignon priait les agents des ministères régaliens, mais aussi l'état-major des armés, d'exclure «l'utilisation de smartphones du commerce non agréés», en particulier les BlackBerry assimilés à des «passoires», au profit des Teorem, portables ultrasécurisés développés par Thales. Commandé en 2009 à 14.000 exemplaires valant 3300 euros pièce, l'engin est apparu dans les cabinets en 2011, mais sans convaincre en raison d'un fastidieux mode d'emploi qui oblige à attendre jusqu'à 30 secondes avant que la communication s'établisse. Un laps de temps tel que, par exemple, Nicolas Sarkozy, premier chef d'État à en disposer, en aurait abandonné l'usage. | |
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