MESURES ARBITRAIRES CONTRE LES BÉNÉFICIAIRES DU VISA SCHENGENAlger convoque le consul général de France
Mercredi 01 Fevrier 2012
Par Tahar FATTANI
Les citoyens algériens bénéficiaires du visa Schengen sont obligés d'adresser, dès leur retour en Algérie, aux consulats concernés, la carte d'embarquement du voyage retour.
Alger rappelle à l'ordre Paris sur certaines obligations imposées aux ressortissants algériens bénéficiaires du visa Schengen. Le consul général de France à Alger, Michel Dejaegher, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour s'expliquer sur l'introduction d'une mesure supplémentaire appliquée aux ressortissants algériens ayant séjourné en France, a révélé hier à L'Expression une source du ministère des Affaires étrangères.
Les services consulaires français en Algérie avaient introduit récemment une mesure, jugée en Algérie «arbitraire», consistant à faire obligation aux citoyens algériens bénéficiaires des visas Schengen d'adresser, dès leur retour en Algérie, aux consulats concernés, la carte d'embarquement du voyage retour.
La présentation de cette carte d'embarquement se veut, selon Paris, comme une preuve que le bénéficiaire de visa est bel et bien rentré en Algérie. Si pour Paris cette mesure se veut comme un des mécanismes de contrôle du phénomène d'immigration en France, la partie algérienne y voit une atteinte à la dignité des citoyens algériens.
Les responsables compétents au ministère des Affaires étrangères ont exprimé à la partie française qu'Alger déplore cette décision et la rejette dans le fond et dans la forme.
Notre source affirme que le consul général a été invité à fournir des clarifications sur cette mesure prise d'une façon unilatérale. Il a été signifié au représentant français en Algérie qu'une telle procédure n'est pas prévue par le Code communautaire européen.
La même source a affirmé que les diplomates algériens avaient clairement informé le consul général qu'Alger considere «inacceptable» une telle décision «dans la mesure où elle se fonde injustement et arbitrairement sur une présomption de séjour illégal pour tous les nationaux bénéficiaires de visas établis par les consulats français», a -t-on indiqué.
De ce fait, la partie française a été officiellement invitée à reconsidérer cette procédure abusive et attentatoire «autant à la dignité de nos ressortissants qu'à la libre circulation des personnes». Après cette convocation, il est attendu du consul général de France à Alger une réponse dans les jours à venir, et ce, après consultation du Quai d'Orsay.