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Déficit de la Sécu : vers des économies sur les médicaments et l'hôpital
Publié le 25.09.2013, 23h50 | Mise à jour : 26.09.2013, 08h16
«Ne pas augmenter le budget (de la Sécu) est un engagement très fort», selon Marisol Touraine, ministre de la Santé.
L'assurance maladie, dont les comptes se sont dégradés en raison de la crise, doit faire des économies. Elles seront axées notamment sur l'hôpital et le prix des médicaments, afin de réduire le déficit de la Sécurité sociale à moins de 13 milliards d'euros et, plus largement, de faire un effort conséquent sur la dépense publique.
L'exécutif entend ramener le déficit global du régime général de la Sécurité sociale (ssalariés du privé) en dessous de 13 milliards d'euros en 2014, en comptant le fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance le minimum vieillesse et les cotisations retraite des chômeurs, selon le communiqué diffusé à l'issue du conseil des ministres mercredi. Cette année, le déficit se réduit à 16,2 milliards (17,5 milliards en 2012) selon la Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS). Mais en l'absence des mesures de redressement engagées, il pourrait filer à 21 milliards en 2014, fait valoir le gouvernement.
«La solidarité, base de notre système de santé»
«Ne pas augmenter le budget est un engagement très fort. Sinon, c'est prendre le risque de la privatisation et je ne veux pas de cette dérive. La solidarité doit être la base de notre système de santé», a déclaré Marisol Touraine, la ministre de la Santé, ce jeudi sur i>Télé. «Des efforts vont être faits pour les médicaments et l'organisation du système de soin».
Avec un «trou» de près de 7,7 milliards d'euros cette année, l'assurance maladie est la plus déficitaire des quatre branches de la Sécurité sociale, composée également des branches retraite, famille et accidents du travail. Cette branche a subi une baisse de ses recettes en 2013, en raison de la hausse du chômage, qui a limité le montant des cotisations. En 2014, les économies s'élèveront à 2,9 milliards d'euros pour cette branche, soit la moitié de celles réalisées sur la dépense sociale (5,8 milliards d'euros).
Les principales économies, détaillées ce jeudi lors de la présentation du PLFSS, porteront sur les médicaments, les tarifs dans certaines spécialités, la maîtrise médicalisée ou encore les hôpitaux. Dans une interview ce jeudi dans «Les Echos», Marisol Touraine indique qu'un «effort» de 440 millions d'euros sera demandé aux hôpitaux. Dans son récent rapport sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes avait ciblé les hôpitaux, où elle avait constaté des «gisements d'économies».
CMU et aide médicale d'Etat pas concernées
Par ailleurs, «il n’y aura aucun déremboursement, et aucune participation supplémentaire ne sera demandée aux assurés. Les baisses de prix des médicaments, et le développement des génériques, à la fois en ville et à l’hôpital, permettront d’économiser près de 1 milliard d’euros», a précisé la ministre dans «Les Echos». Une économie de 120 millions est prévue sur les dispositifs médicaux (fauteuils roulants, appareils orthopédiques, pansements...).
Sur i>Télé, Marisol Touraine a en revanche récusé toute remise en cause de la couverture maladie universelle (CMU) et de l'aide médicale d'Etat à destination des étrangers. «Il n'est pas question de réformer la CMU. Chacun comprend que quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, de façon durable ou ponctuelle, on puisse compter sur une assurance», a-t-elle considéré d'une part. Elle a précisé d'autre part que «sans aide médicale d'Etat, cela finirait par coûter plus cher à la collectivité. Les dépenses liées à la présence d'étrangers sont limitées. Ces dépenses nous permettent de vivre en bonne santé et plus longtemps».
Les économies pour la branche assurance maladie constituent donc l'essentiel des efforts pour renflouer les comptes. La réforme des retraites, avec la hausse des cotisations vieillesse ou le report de la revalorisation des pensions, apportera 2,5 milliards d'euros à la branche retraite. Quant à la branche famille, avec le coup de rabot sur le quotient familial, augmentant de 12% les impôts des ménages avec enfants, elle apportera un milliard en 2014.